SOMNAMBULISME, subst. masc.

SOMNAMBULISME, subst. masc.
A. − Automatisme inconscient se manifestant pendant le sommeil du sujet, se traduisant par des gestes, des actes plus ou moins coordonnés dont il ne subsiste aucun souvenir au réveil. Somnambulisme épileptique, naturel, spontané; accès de somnambulisme. Il a toutes les nuits des espèces d'attaques nerveuses et de somnambulisme qui font tout manquer. Il recommence chaque matin d'être grand homme, mais son génie fait fausse couche en dormant (Sainte-Beuve, Pensées, 1868, p. 110).Tout de suite, Élisabeth reconnut qu'il marchait en proie à une de ses petites crises de somnambulisme, fréquentes rue Montmartre, et que déterminait toujours un désagrément (Cocteau, Enfants, 1929, p. 160).
P. anal. État d'automatisme provoqué par le magnétisme ou l'hypnose. Je sais à quoi m'en tenir sur votre cas. Monsieur a dû vous mettre en somnambulisme chez vous. Bien entendu vous n'en savez rien, c'est tout simple! (Curel, Nouv. idole, 1899, II, 1, p. 194).Alexis Didier révéla, sous l'influence des pratiques hypnotiques, ou plutôt magnétiques qu'on lui faisait subir, des dons de lucidité supérieurs à ceux qui semblent lui avoir appartenu à l'état de veille. Dès lors, Didier n'opéra plus qu'en état de somnambulisme artificiel. En 1845, il ouvrit un cabinet où il recevait ses clients assisté de son magnétiseur attitré (Amadou, Parapsychol., 1954, p. 97).V. magnétique C ex. de Maine de Biran.
B. − P. anal. Comportement d'une personne, d'une collectivité qui agit dans un état de demi-conscience, qui est menée passivement par un rêve, une influence extérieure qui l'obsède, qui lui fait perdre son sens critique. En faisant suivre le récit de mes méditations socialistes de celui de mes actes politiques, je ne fais que continuer la même histoire, l'histoire d'un penseur entraîné malgré lui dans le somnambulisme de sa nation (Proudhon, Confess. révol., 1849, p. 193).Ce qui se dit et ce qui se passa dès lors dans le salon de Madame Bombard, Jacques n'en eut ni la conscience ni le souvenir. Il parla, but du thé, remua, sans que l'on pût soupçonner son état de somnambulisme (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 169).
Prononc. et Orth.: [sɔmnɑ ̃bylism̭]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1765 (Encyclop.). Dér. de somnambule*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 80. Bbg. Gohin 1903, p. 269.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·