SOMBRER3, verbe trans.
AGRIC., vx. Donner le premier labour à une terre. (Dict. xixeet xxes.). Sombrer les jachères (Besch. 1845). Prononc. et Orth.: [sɔ
̃bʀe], (il) sombre [sɔ
̃:bʀ
̥]. Homon. et homogr. sombrer1 et 2. Étymol. et Hist. 1316 inf. subst. sombrer « saison du premier labour » (Arch. JJ 53, f o44 r ods Gdf.) − 1354 ds Ordonnances des rois de France, t. 4, p. 297; 1328 « donner le premier labour à une terre » (Cart. de Montier-Ramey, Richel. l. 5432, f o13 r ods Gdf.). Terme d'orig. germ., dont les représentants (att. dans le sud de la Champagne, dans presque toute la Bourgogne et isolément dans le Berry, l'Orléanais, le Poitou et l'extrême nord du Lyonnais, cf. FEW t. 11, p. 139a, et exprimant une méthode de culture du sol consistant en un premier labour que l'on donne aux terres au printemps ou au début de l'été même si on ne les ensemence pas ensuite) se rattachent au mot désignant l'été, comme les termes d'orig. gaul. plus anc. du rad. gaul. *samo- « été » de même sens et de même évol. sém., v. savart2avec lesquels ils sont en contact; d'un frq. *sumarare ou *sumerare, forme parallèle à *sumoráre, dér. du burg. *sumor « été », a. b. frq. *sumar (cf. a. fris. sumur, a. nord. sumar, a. h. all. sumar, v. aussi Falk-Torp, s.v. sommer). Voir FEW t. 11, pp. 140-142. De sombrer, le déverbal sombre (corresp. à l'all. Brache « jachère » de brechen « labourer, casser en morceaux ») qui paraît plus anc. att.: xiiies. [date ms.] « jachère » (Chrétien de Troyes, Chevalier Charrette, éd. M. Roques, 5609: li sonbre; v. aussi éd. W. Foerster, 5629, var.: li essombre, les essombres, li ombre), « saison du premier labour » 1260 ds Gdf.: sonbre, cf. lat. médiév. sombrum « labour » 1296 et 1336 ds Du Cange; et les dér. sombrement, sombrure « première façon donnée à la terre » 1636, Monet − 1671, Pomey; sombrage « premier labour donné à la vigne » 1842 (Ac. Compl.) − Littré.