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CULÉE1, subst. fém.

CULÉE1, subst. fém.
A.− ARCHIT. Culée (d'arc-boutant). Pilier destiné à soutenir la voûte d'un édifice, la poussée d'un arc-boutant. Les voûtes des Romains exigeaient des culées aussi bien que les voûtes des maîtres du moyen âge (Viollet-Le-Duc, Archit.,1872, p. 78).
B.− TRAV. PUBL. Massif de maçonnerie établi contre les rives pour soutenir la poussée de la voûte d'un pont à ses deux extrémités. Synon. butée.Les culées [des ponts] en sont fondées sur le roc; et l'on a eu soin d'en mettre les piles à l'abri des masses assez fortes pour soutenir le poids des eaux (Dusaulx, Voy. Barège,t. 1, 1796, p. 122).Installé contre la première culée, au-dessous des énormes cintres de fonte, il prenait des croquis, peignait des études (Zola, Œuvre,1886, p. 253):
J'aime à y [au pont de Brooklyn] accéder à pied, à la tombée de la nuit, après en avoir suivi les butées, le long de Lower Madison Street, en bas de ces culées immenses, de ces maçonneries aveugles pareilles aux aqueducs de la campagne romaine. Morand, New York,1930, p. 65.
Culée perdue. Culée enfouie dans un remblai. Ouvrages sous remblai à culées perdues (Bricka, Cours ch. de fer, t. 1, 1894, p. 140).
Prononc. et Orth. : [kyle]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Cf. culée2.

CULÉE2, subst. fém.

CULÉE2, subst. fém.
TECHNOLOGIE
A.− PEAUSS. Partie inférieure d'une peau tannée provenant de la région entourant la queue de l'animal. La partie la plus épaisse et la plus ferme est le « croupon » (...), sa partie arrière est appelée culée (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 20).
B.− P. anal., SYLVIC. Souche d'arbre après l'abattage.
Culée blanche. Souche coupée au-dessus du col. Culée noire. Souche coupée au-dessous du sol. Abattre à « culée noire », c'est-à-dire arracher l'arbre plutôt que de le scier (Cochet, Bois,1963, p. 131).
Rem. 1. Le sens de « souche » est signalé comme région. par Diot, Pat. briard, 1930. 2. Les sens techn. ci-dessus, attestés ds la docum., ne figurent ni ds les dict. de l'Ac., ni ds les dict. gén. du xxes. les plus récents. 3. En parlant d'un bateau, certains dict. dont Ac. 1932, attestent encore comme vx le sens en mar. de « action de culer ».
Prononc. : [kyle]. Étymol. et Hist. 1. 1355 archit. (Reg. du chap. de St Jean de Jérusalem, A.N. M.M. 28, fo8 rods Gdf. Compl.); 1499 la cullee d'un pont (Reg. de l'Hôtel de ville, II, 1778, ibid.); 2. 1694 mar. donner des culées « donner des coups de sa quille contre le fond » (Corneille). Dér. de cul*; suff. -ée*. Fréq. abs. littér. : 15. Bbg. Archit. 1972, p. 94, 178. − Rommel 1954, p. 161.

CULER, verbe intrans.

CULER, verbe intrans.
A.− MARINE
1. [En parlant d'un bateau] Faire marche arrière; marcher par la poupe. Anton. arriver.Promise nef qui soudain cule (Moréas, Cantil.,1886, p. 225).Souvenez-vous de sa fameuse démonstration du virement de bord en culant (Peisson, Parti Liverpool,1932, p. 120).Un grand yacht blanc (...) culait contre ses chaînes, comme un bouchon sous les risées (Giono, Eau vive,1943, p. 300):
Le vent promet de nous venir en aide, et je tiens à en profiter, je veux qu'il fasse culer cette vieille coque, pendant que la mer la soulèvera. Verne, Les Enfants du capitaine Grant,t. 3, 1868, p. 53.
À culer. De telle manière que le bateau fasse marche arrière.
Brasser (les voiles) à culer. Disposer les voiles pour la manœuvre de marche arrière. (cf. Will. 1831, Bonn.-Paris 1859). Arg. Brasser à culer. Céder, reculer, faire marche arrière devant quelqu'un ou quelque chose (cf. Le Clère 1960). Ce que j'ai dit est dit, je ne brasse jamais à culer (La Landelle, Le Lang. des marins, Paris, Dentu, 1859, p. 244).
Nager (naviguer) à culer. Henderson, (...) se dressant sur son banc, cria à ses hommes de nager à culer (Baudel., Avent. Pym,1858, p. 14).Les Bretons voient la galère nager à culer sur la barre pour atteindre la septième vague (La Varende, Heur. humbles,Phoebé, 1942, p. 132).
2. [En parlant du vent] Tourner de façon à souffler à l'arrière du bateau. Vers dix heures, le vent calme et cule (Gaimard, Voy. Islande,1852, p. 157).
B.− P. ext., vx. [Le suj. désigne un animal ou un véhicule] Reculer. Vous, Marianne, faites un peu culer le cheval (Giono, Batailles ds mont.,1937, p. 88).Au faîte de la rue Lepic, la charrette (...) traînée par un vieux bidet rouge et résigné, cula (Arnoux, Paris,1939, p. 283).
Prononc. et Orth. : [kyle], cule [kyl]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1482 « pousser avec le cul » (G. Flamang, Mystère de Saint Didier, éd. Carmandet, p. 129 ds Gdf.); 1687 mar. (Desroches, Dictionnaire d'apr. Jal1). Dér. de cul*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 4. Bbg. La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 169, 244.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·