CHAÎNER, verbe trans.
A.− ARCHIT. et MAÇONN. Consolider un mur pour en prévenir l'écartement. Il faudra chaîner l'archivolte qui paraît cruellement lézardée (Mérimée, Lettres aux Antiquaires de l'Ouest,1870, p. 117).
B.− ARPENT. Mesurer un terrain à l'aide d'une chaîne d'arpenteur. Chaîner une distance, un terrain (Guérin 1892).
C.− TECHNOL., mod. Munir une voiture de chaînes (cf. chaîne I A 1 e). Bédard (...) chaîna les roues (Genevoix, Match à Vancouver,Laframboise et Bellehumeur, 1942, p. 93).−
Emploi pronom., au fig., rare. [P. réf. à chaîne II A 1 b] Les ronflements se tramaient et se chaînaient, comme une belle étoffe sonore et sans trou (A. Arnoux, Abisag,1919, p. 192).Rem. On rencontre ds la docum. un emploi adj. chaîné, ée. [S'appliquant à un inanimé concr.] a) Muni de chaînes. Chapelets de bois odorant (...) chaînés d'or ou d'argent (Zola, Lourdes, 1894, p. 205). Spéc. technol. Roues chaînées (Genevoix, op. cit., p. 13; supra C). b) Archit. Les barres d'appuis (...) bien chaînées à la hauteur des linteaux des châssis (Viollet-Le-Duc, Entretiens sur l'archit., 1872, p. 317).
Prononc. et Orth. : [ʃ
εne] ou [ʃe-]. [ε] ouvert ds Passy 1914, Lar. Lang. fr. (cf. aussi Littré, DG); [e] fermé ds Pt Rob. [ε] ouvert pour le lang. soutenu; [e] fermé pour le lang. cour. ds Warn. 1968. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1380 « enchaîner » (Bersuire, T. Liv., ms. Ste Gen., fo260 ds Gdf.) attest. isolée av. 1787 (Fér. Crit. t. 1); 2. [début xviies. ds Lar. Lang. fr.] 1838 (Ac. Compl. 1842 : Chaîner. Mesurer une distance à l'aide d'une chaîne). Dénominatif de chaîne*; dés. -er.