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CHANCELANT, ANTE, part. prés. et adj.

CHANCELANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.− Part. prés. de chanceler*.
II.− Adjectif
A.− [En parlant d'une pers., de son comportement physique] Qui manque de stabilité, d'équilibre et menace de tomber. Je suivis des yeux sa marche incertaine et chancelante (Mmede Genlis, Les Chevaliers du Cygne, t. 1, 1795, p. 164).Du même pas pénible et chancelant, il retourna (...) dans la chambre qu'il occupait (Zola, L'Argent,1891, p. 303):
1. Ces transports dansés [des Baoulés] vous communiquent une sorte de commotion hystérique, de turbulence qui vous laissent chancelant... Morand, Paris-Tombouctou,1929, p. 185.
P. ext. Qui est dépourvu de fermeté, de netteté. Écriture chancelante (Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop.). Une voix déchirée, naïve, chancelante (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Suzanne et les jeunes hommes, 1941, p. 278).
[En parlant d'un obj.] Qui manque de solidité, qui menace de s'écrouler. Un vieil escabeau chancelant (Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 107).Nos chancelants immeubles du vieux Passy (Colette, Fanal bleu,1949, p. 176).
B.− Au fig.
1. [En parlant d'une pers., d'un attribut de la pers. hum.] Qui est faible et inconstant.
[Qualifie un aspect du comportement] :
2. ... la santé de maman, déjà très délicate et très chancelante, se détruisit entièrement, usée par les chagrins domestiques et par les privations. Michelet, Mémorial,1822, p. 199.
− Domaine moral.Autorité, foi chancelante (Ac. 1835-1932); esprit chancelant (Ac. 1835-1932) :
3. ... celles-ci [des natures moins bien trempées] demeurent sur le qui-vive et, par grande crainte de la perdre, croient devoir protéger sans cesse leur chancelante et indécise personnalité. Gide, Journal,1932, p. 1146.
SYNT. Loyauté chancelante (Balzac, La Recherche de l'absolu, 1834, p. 249); la femme aux vertus chancelantes (Balzac, Le Lys dans la vallée, 1836, p. 260).
− Domaine intellectuel.[En parlant d'un raisonnement] Qui est obscur, boiteux. Une explication chancelante (Claudel, Un Poète regarde la Croix,1938, p. 17).
2. [En parlant d'une chose, particulièrement d'une instit.] Qui est fragile, en péril. Trône chancelant :
4. ... on ne peut s'empêcher d'attribuer l'état foible et chancelant de la société mahométane à l'absurdité de son théisme, ... Bonald, Essai analytique sur les lois naturelles de l'ordre soc.,1800, p. 132.
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃slɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Ds Ac. 1694-1932. Fréq. abs. littér. : 619. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 056, b) 1 095; xxes. : a) 855, b) 629.

CHANCELER, verbe intrans.

CHANCELER, verbe intrans.
A.−
1. [Le suj. désigne une pers., un animal, ou un de leurs attributs] Être peu ferme sur ses jambes (sur ses pattes) et menacer de tomber. Il chancelle comme un homme ivre (Ac. 1835-1932); il est près de tomber, il chancelle (Ac. 1835-1932); le coup le fit chanceler (Ac. 1835-1932). L'émotion faisait chanceler mes genoux (Latouche, L'Héritier, Dernières lettres de deux amans de Barcelone,1821, p. 95).Sa démarche chancelle (Vigny, Poèmes antiques et modernes, La Dryade, 1837, p. 125).Elle chancelait de fatigue et de chagrin (Zola, La Joie de vivre,1884, p. 966):
1. ... l'horrible bête [un ours] oscillait, chancelait, s'arrêtait l'espace d'un éclair et poussait un nouveau hurlement; ... Ponson du Terrail, Rocambole,t. 5, Les Exploits de Rocambole, 1859, p. 464.
2. [Le suj. désigne une chose] Trembler, menacer de s'écrouler :
2. ... les montagnes voisines ébranlées jusque dans leurs fondements chancellent, tombent quelquefois, en forment de nouvelles et de nouveaux ravins, ... Dusaulx, Voyage à Barège,t. 1, 1796, p. 94.
B.− Au fig.
1. [Le suj. désigne une pers., une qualité ou un attribut de la pers. hum.] Manquer de fermeté, de volonté, de rigueur; hésiter.
[Le suj. désigne un aspect du comportement] Être mal affermi. Ma santé, tantôt meilleure et tantôt pire, chancelait encore au vent froid (Gide ds Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr.).
− Domaine moral, intellectuel.Il varie, il chancelle dans ses résolutions, dans sa foi, dans ses opinions (Ac. 1835-1932); sa vertu chancelle (Ac. 1835-1932); sa mémoire chancelle (Ac. 1835-1932). Je sens en moi chanceler ma raison! (Lamartine, Toussaint Louverture,1850, V, 7, p. 1398).Olivier sentit chanceler son assurance (Gide, Les Faux-monnayeurs,1925, p. 1172):
3. J'ai sans doute chancelé souvent, mais je ne suis point tombée, et la plus puissante excuse de mes fautes est dans la grandeur même des séductions qui m'ont environnée. Balzac, Le Lys dans la vallée,1836, p. 322.
2. [Le suj. désigne une chose, partic. une instit.] S'affaiblir, se dégrader. Sa fortune chancelle (Ac. 1835-1932); un trône qui chancelle (Ac. 1835-1932) :
4. ... quand l'Europe est en feu, quand Paris est en rumeur, quand la propriété chancelle, quand le droit divin trébuche, (...) tout un quartier s'obstine à parfiler! Musset, Le Temps,1831, p. 55.
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃sle], (je) chancelle [ʃ ɑ ̃sεl]. Ds Ac. 1694-1932. Fait partie des verbes qui doublent la consonne devant [ə] muet : je chancelle, je chancellerai, je chancellerais. Étymol. et Hist. 1100 canceler « vaciller » (Roland, éd. J. Bédier, 3608); 1130-60 chanceler (Cour. Louis, éd. E. Langlois, 1136); fig. 3equart xiiies. [date ms.] (Alex. de Paris, Alexandre, 193, 34 ds T.-L.). Du lat. impérial cancellare « disposer en forme de treillis », dér. de cancelli, -orum « grille, treillis » (chancel*) spéc. en parlant des bras repliés, croisés, comparés au treillis d'un grillage (Pline ds TLL s.v.) d'où « chanceler », c'est-à-dire « se tenir, marcher les jambes mal assurées, repliées comme s'entrecroisant ». Fréq. abs. littér. : 761. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 125, b) 1 428; xxes. : a) 1 144, b) 820. Bbg. Brüch (J.). Nochmals zu frz. chanceler (wanken). Z. fr. Spr. Lit. 1933, t. 57, pp. 447-450.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·