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ÉCLISSE, subst. fém.

ÉCLISSE, subst. fém.
Éclat, pièce généralement de bois, en forme de coin.
A.− Éclat de bois brut. Ils enfoncent dans les plaies de l'ami de Chactas des éclisses de pin enflammées (Chateaubr., Natchez,1826, p. 295).Éclisses de bois blanc (Chateaubr., Mém.,t. 4, 1848, p. 271).
P. métaph. Sur les plateaux que percent de toutes parts les blanches éclisses des roches (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 163).
B.− Plaque ou morceau de bois mince et souple, ou bois de fente servant à la fabrication de divers objets ou produits.
1. Paroi latérale des violons et autres instruments à cordes. Les éclisses, lames de bois qui font le tour de la caisse de résonance et relient la table d'harmonie avec la table de dessous (Grillet, Ancêtres violon,1901, t. 2, p. 4).
2. Planchette de bois servant à la fabrication d'ouvrages légers de petite dimension (seau, tambour, tamis, etc.).
1. Dans les coins, [de l'atelier du brodeur] dormaient des outils antiques, des tambours de toutes grandeurs garnis de leur taffetas et de leur éclisse, servant à broder au crochet. Zola, Le Rêve,1888, p. 41.
3. [Dans l'industr. alim.]
a) Cerclage servant à maintenir la forme et le diamètre d'un fromage pendant le séchage. Dans la fabrication du fromage de Brie, on se sert pour le dressage des fromages, de cercles particuliers appelés hausses ou éclisses (Pouriau, Laiterie,1895, p. 575).
b) Plus usuel. Plateau rond en osier servant à l'égouttage des fromages ou du beurre, au séchage des fruits. Synon. claie, clayon.Et il s'enquit de la laine tissée en son absence, des fromages mis sur l'éclisse et des olives mûres pour le pressoir (France, Clio,1900, p. 12).Maria a mis à sécher de beaux fromages sur les éclisses (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 182):
2. Elle est là debout dans l'ombre, dans la fraîcheur, dans l'odeur des raisins et des abricots qui sèchent sur les éclisses de cannes. Giono, Le Grand troupeau,1931, p. 182.
C.− Plaque de bois ou de métal servant à maintenir et à rapprocher deux pièces, deux morceaux.
1. CHIR. Plaque de bois, de carton ou de métal servant à immobiliser et maintenir les os fracturés. Synon. attelle, gouttière.Couché dans un bon lit, à l'infirmerie, une jambe immobilisée par le plâtre et les éclisses (Coppée, Prose,t. 8, Coupable, 1897, p. 171):
3. ... il ne me reste que le souvenir fiévreux d'un abattement de six semaines, six semaines de lit, d'éclisses, de gouttière, d'appareil en plâtre où ma jambe semblait enfermée avec des milliers d'insectes dévorants. A. Daudet, Robert Helmont,1874, p. 3.
P. métaph. Dans mes mains tendues comme des éclisses, je saisis sa main [de Remedios], fracturée au poignet par un bracelet de saphirs calibrés (Morand, Ouv. la nuit,1922, p. 53).
2. HORTIC. Pièce de bois ou de carton servant à maintenir et renforcer une branche ou un rameau trop faible. Là, grimpant pour attacher aux rameaux pendants sa couronne d'herbes sauvages, une jalouse éclisse se rompt (Chateaubr., Essai sur la litt. angl.,1836, p. 240).La ficelle d'or s'enroula vingt fois autour du rameau rebouté, étayé d'une petite éclisse de carton (Colette, Sido,1929, p. 13).
3. TECHNOL. Pièce d'acier qui unit et maintient ensemble deux rails de chemin de fer. On n'arrive jamais à éviter certaines déformations locales notamment au droit des éclisses (Bricka, Cours ch. de fer,1894, p. 286).[Les rails de mines] sont réunis bout à bout à l'aide d'éclisses, en vue de donner de la rigidité à la voie (Haton de La Goupillière, Exploitation mines,1905, p. 688).
Prononc. et Orth. : [eklis]. Ds Ac. 1694-1932. On rencontre ds la docum. l'orth. éclis (cf. Châteaubriant, Lourdines, 1911, p. 7). Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 escicle « éclat de bois » (Roland, éd. J. Bédier, 723); ca 1170 esclisse (Quatre Livres des Rois, éd. E. R. Curtius, p. 213); 2. 1539 « claie en osier sur laquelle on met le fromage à égoutter » (Est.); 3. 1549 « plaque de bois qu'on applique le long d'un membre fracturé » (Est.); 4. 1611 lutherie (Cotgr.); 5. 1680 « bois de fente utilisé en boissellerie » (Rich.); 6. 1870 ch. de fer (Lar. 19e). Déverbal de éclisser*. Fréq. abs. littér. : 17.

ÉCLISSER, verbe trans.

ÉCLISSER, verbe trans.
CHIR. et TECHNOL. Mettre, poser des éclisses.
Gén. au part. passé. Qui est soutenu par des éclisses, en est garni. Cassez-vous une jambe éclissée pour valser six minutes avec une femme! (Balzac, Contrat mar.,1835, p. 345).Des rails du type de ceux des chemins de fer modernes, éclissés et boulonnés sur traverses (E. Schneider, Charbon,1945, p. 240).
P. métaph. Ouvrez le cercle de vos bienfaits; ces pauvres sublimes, il ne faut pas les exclure, ils ont besoin d'être soutenus, éclairés, je dirai mieux, éclissés par les camarades (Poulot, Sublime,1872, p. 306).
Rem. Le subst. masc. correspondant est éclissage. Action d'éclisser, pose ou système d'éclisses. L'éclissage des arêtes à la voûte de l'abside de la sainte chapelle (Fillon, Serrurier, 1942, p. 8).
Prononc. et Orth. : [eklise]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 esclicer intrans. « se fendre en éclats (d'une lance) » (Roland, éd. J. Bédier, 1359) − ca 1285, Jacques Bretel, Tournoi de Chauvency, éd. M. Delbouille, 1617; 2. 1552 ecclisser trans. « maintenir (un membre) par des éclisses » (Est.); 3. 1870 ch. de fer (Lar. 19e). De l'a. b. frq. *slitan « fendre » devenu, dans le sud du domaine all., slizzan, cf. a. h. all. slîzzan « id. » (Graff t. 6, col. 815).

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·