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FRONDE1, subst. fém.

FRONDE1, subst. fém.
A.− Vx, lang. littér. Synon. de frondaison.Quelques frondes de houx béni (Nodier, Trilby,1822, p. 122).
B.− BOTANIQUE
1. Feuilles des fougères portant les sporanges. Le fruit de la mousse équivaut à la fougère classique, avec ses frondes et ses sporanges (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 538).
2. Thalle aplati, à l'aspect de feuille, de certaines algues. À la pleine mer lorsque les algues tendent au-dessus d'eux [divers crustacés et mollusques] la mouvante muraille de leurs frondes (J.-M. Pérès, Vie océan,1966, p. 75).
REM. 1.
Frondant, ante, adj.[En parlant d'une végétation] Qui est abondante, luxuriante. Lacs sereins, frondants coteaux (Moréas, Pèlerin pass.,1891, p. 51).
2.
Frondu, ue, adj.(Quasi-)synon. de frondant, ante.− Que dites-vous de marauder, joli trésor! Ah! vos haies étoient bien trop frondues, vos fossés trop profonds, et vos échaliers trop serrés pour cela! (Nodier, Trésor Fèves,1833, p. 39).
Prononc. : [fʀ ɔ ̃:d]. Étymol. et Hist. I. xves. « frondaison » (Pastoralet, éd. Kervyn de Lettenhove, p. 693, vers 3921). II. Av. 1831, bot. (De Candolle ds H. Lecoq et J. Juillet, Dict. raisonné des termes de bot., p. 277). I empr. au lat. class. frons, frondis « feuillage ». II empr. au lat. sc. frons, frondis (xviiies. Linné d'apr. H. Lecoq et J. Juillet, op. cit.), de même origine que I.

FRONDE2, subst. fém.

FRONDE2, subst. fém.
Arme utilisant la force centrifuge, composée d'une bande de cuir formant poche, prolongée à chaque extrémité par une lanière, et dans laquelle on place le projectile à lancer. Un coup de fronde; pierre de fronde. Les frondes ont été les premières armes des hommes (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 143).Autour du lac Victoria, l'explorateur Stanley fut attaqué à plusieurs reprises à coup de pierres de frondes (Lowie, Anthropol. cult.,1936, p. 236).
Lance-pierre des enfants :
... il n'est pas du tout assuré que les enfants préhistoriques ne jouaient pas déjà avec des arcs, des frondes et des sarbacanes de fortune, au moment où leurs pères s'en servaient « pour de bon » ou « pour de vrai », comme dit d'une façon très révélatrice le langage enfantin. Jeux et sp.,1968, p. 9.
Au fig. Elle [l'aube] a en elle le jet du jour irrésistible. Et qui empêchera cette fronde de jeter le soleil dans le ciel? (Hugo, Homme qui rit,t. 3, 1869, p. 155).La branche nue est une fronde qui lance un oiseau (Renard, Journal,1904, p. 892).
Rem. 1. Qq. dict. gén. et techn. enregistrent le sens p. anal. de forme de fronde en méd. : ,,Bande de toile rectangulaire à quatre chefs, ayant la forme d'une fronde, destinée à fixer les pansements du menton et du nez`` (Méd. Biol. t. 2, 1971). 2. Les dict. et la docum. enregistrent le sens p. anal. de forme en méd. dentaire : ,,Centrifugeuse destinée à la coulée des métaux et alliages`` (Bat. 1972). Fronde automatique, mécanique. Avec la fronde, le moufle est disposé sur le support. Le métal est fondu au chalumeau et lorsque sa fusion est complète le moufle est entraîné dans un mouvement de rotation par une action énergique et rapide du bras, ce qui a pour effet de précipiter le métal en fusion dans la loge centrale du revêtement (La Pratique stomatologique, t. 6, Paris, Masson, 1949, p. 280).
Prononc. et Orth. : [fʀ ɔ ̃:d]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1240 fronde (St François, 4645 ds T.-L., s.v. fonde); 2emoitié xiiies. flondre (Doon de Mayence, 319 ds T.-L.). Prob. d'un lat. pop. *fundula « petite fronde » (v. cependant REW3, 3577) dimin. du lat. class. funda « fronde » d'où la forme fonde attestée du début xiies. Benedeit, St Brandan, éd. E. G. R. Waters, 1156 au xviies. 1700 Pomey. Bbg. Jaberg (K.). Sprachwissenschaftliche Forschungen und Erlebnisse. Bern, 1965, p. 91, 95, 98, 101, 109.

FRONDE3, subst. fém.

FRONDE3, subst. fém.
HIST. Révolte qui a éclaté au début du règne de Louis XIV et qui était dirigée contre la régente Anne d'Autriche et contre Mazarin; le nom du parti qui en est à l'origine :
1. ... on a pris l'habitude de regarder la Fronde comme un épisode romanesque et même galant à cause des belles dames qui s'en mêlèrent. Ce fut, en réalité, la poussée révolutionnaire du dix-septième siècle. Bainville, Hist. Fr.,t. 1, 1924, p. 216.
P. ext. Mouvement d'opposition ou de révolte. Il existait des provinces (...) qui protestèrent toujours (...) sous la forme évidente des jacqueries, des ligues et des frondes (Nerval, Illuminés,1852, p. 32).Le boulangisme et l'affaire Dreyfus lui furent [à Barrès] d'incomparables Frondes (Thibaudet, Princes lorr.,1924, p. 25).
Esprit, vent de fronde (cf. frondeur2) :
2. Tout cela, outre les délices qu'il éprouvait à se mettre à part, donnait au baron l'agrément d'exaspérer sa famille, agrément où se satisfaisait cet esprit de fronde qui est un des traits de la noblesse bretonne. Montherl., Célibataires,1934, p. 771.
REM.
Fronderie, subst. fém.a) Troubles de la Fronde. b) P. ext. Troubles populaires. Attesté ds qq. dict. généraux.
Prononc. et Orth. : [fʀ ɔ ̃:d]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. [1648, v. frondeur]; 1651 (Th. Corn., Feint astrologue, V, 6 ds Littré). Déverbal de fronder* terme hist.; cf. FEW t. 3, p. 862.
STAT. − Fronde1, 2 et 3. Fréq. abs. littér. : 315. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 463, b) 571; xxes. : a) 233, b) 502.
BBG. − Carrier (H.). Le Mot Fronde : sens et implications. Cah. Lexicol. 1968, t. 13, pp. 15-31.

FRONDER1, verbe.

FRONDER1, verbe.
A.− Emploi trans., vieilli. Lancer un projectile avec une fronde. Fronder des pierres (Ac.1835, 1878).
P. ext. Lancer un objet avec violence. Il lui fronda une assiette à la tête (Ac.1835, 1878).
B.− Emploi intrans. Utiliser une fronde. Des petits garçons, des enfants qui s'amusent à fronder (Ac.).
Prononc. et Orth. : [fʀ ɔ ̃de], (il) fronde [fʀ ɔ ̃:d]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Cf. fronder2.

FRONDER2, verbe.

FRONDER2, verbe.
A.− Emploi intrans., HIST., vieilli. Participer à la révolte de la Fronde; appartenir au parti de la Fronde. On vit des duchesses fronder (Davau-Cohen1972).
P. ext. Contester le gouvernement, l'autorité; user de la critique à propos de tout :
1. ... cette fâcheuse manie genevoise, de fronder et de gronder à propos de tout, du temps, de la table, des gens et des choses. Amiel, Journal,1866, p. 396.
B.− Emploi trans. Contester l'autorité de (un pouvoir politique), faire preuve d'irrespect (envers le pouvoir). C'était là aussi [à l'hôtel de la princesse de la Trémouille] que les orateurs du royalisme exalté et de l'émigration irréconciliable venaient concerter leur opposition, fronder les Tuileries, aspirer au règne du comte d'Artois, ce roi anticipé des vieilles choses (Lamart., Nouv. Confid.,1851, p. 308).Durant les règnes des deux premiers Hanovres, les Tories étant suspects de sympathie jacobite et la Gentry frondant la nouvelle dynastie (Lefebvre, Révol. fr.,1963, p. 97).
P. ext. Critiquer un personnage important, une institution, une époque ou les caractères d'une époque; railler, se moquer de quelque chose ou de quelqu'un. Fronder les gens en place; fronder la justice, la religion; fronder les modes, les préjugés; fronder un maître; un peintre à la mode. J'aime la province quand elle est elle-même, quand elle ne singe ni ne fronde Paris (Sainte-Beuve, Cahiers,1869, p. 139).Fronder l'art en ne l'attaquant que là où il est devenu artifice, et appeler factice toute surnaturelle beauté (Gide, Feuillets,1911, p. 345):
2. [Amélie :] − Rome et ses prêtres officiaient dans des calices d'or et de pierreries; les Hussites affectaient d'officier dans des vases de bois, pour fronder le luxe de l'Église, et pour simuler la pauvreté des apôtres. Sand, Consuelo,t. 1, 1842-43, p. 314.
Prononc. et Orth. : [fʀ ɔ ̃de], (il) fronde [fʀ ɔ ̃:d]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1611 « lancer avec une fronde » (Cotgr.); 1654 hist. (Scarron, Œuvres, 145 ds Richardson); av. 1662 « attaquer, critiquer » (Pascal, Pensées, éd. L. Brunschvicg, section V, § 294, p. 219). Dér. de fronde2*; dés. -er; l'a. fr. connaît déjà une forme fonder « jeter » (xiiie-xives. ds Gdf. et T.-L.); le développement du sens fig. semble s'être fait à partir de l'emploi de ce verbe par le conseiller du Parlement Bachaumont lors de la rébellion des Grands contre Mazarin pendant la minorité de Louis XIV, propos rapporté av. 1679 dans ses Mém. (II, 493) par Retz : cf. Regnier Retz : « Bauchaumont s'avisa de dire un jour, en badinant, que le Parlement faisoit comme les écoliers qui frondent dans les fossés de Paris, qui se séparent dès qu'ils voient le lieutenant civil ». (Bl.-W.); v. aussi Mén., s.v. frondeur et FEW t. 3, p. 862.
STAT. − Fronder1 et 2. Fréq. abs. littér. : 38.
BBG. − Carrier (H.). Le Mot Fronde : sens et implications. Cah. Lexicol. 1968, t. 13, pp. 15-31.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·