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DÉRATER, verbe.

DÉRATER, verbe.
A.− Emploi trans. [Le compl. d'obj. désigne un chien] Enlever la rate pour faire courir plus vite. On a quelquefois dératé des chiens, pour voir s'ils en seraient plus agiles (Ac.1835, 1878).
P. métaph. :
1. Je viens en coureur; on n'a pas encore eu le temps de me faire dérater; voilà pourquoi je m'essouffle. Dumas père, Les Forestiers,1865, II, 7, p. 190.
B.− Emploi pronom. réfl. ou, plur. rarement intrans., pop. Courir le plus vite possible. Je me suis élancé au galop (...) il fallait que je me désosse! (...) je rassemblais (...) des idées (...) tout en dératant! et dans la fièvre du galop il me montait une vache suspicion (Céline, Mort à crédit,1936, p. 632):
2. ... l'instant foireux où tous les magasins relâchent leurs petits maniaques, leurs employés trop ingénieux... Tous les folichons sont en bombe! (...) Ils se précipitent, ils sont nu-tête, ils cavalent derrière l'omnibus! (...) Ils se dératent, ils se décarcassent! (...) Ils courent comme des zèbres. Céline, Mort à crédit,1936p. 536.
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. dératage. Course. C'est ça qui nous a manqué! ... Toujours! ... Quelque chose de fixe! Ça ne sera plus comme depuis vingt ans! un dératage perpétuel! Mon Dieu! Toujours à la chasse aux « cent sous! » et les clientes qui ne payent jamais! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 363).
Prononc. et Orth. : [deʀate], (je) dérate [deʀat]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1. 1535 « enlever la rate » (G. Colin-Bucher ds Delb. Rec. d'apr. DG); 2. fig. 1743 dératé « éveillé, alerte » (Trév.); 3. 1803 « très-leger à la course » (Boiste); 1835 fam. courir comme un dératé (Ac. : Courir comme on suppose que le ferait une personne à laquelle on aurait ôté la rate). Dér. de rate*; préf. dé-*; dés. -er; pour le sens 2, cf. ératé « étourdi » fin xvies. ds Hug. Fréq. abs. littér. : 3.

DÉRATÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.

DÉRATÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.
I.− Part. passé de dérater*.
II.− Emploi adj. [En parlant d'un chien] Qui a été privé de sa rate pour pouvoir courir plus vite :
1. Dès que la rate a été enlevée, les animaux cessaient de grossir, ce qui fait qu'au bout de 2 jours on reconnaissait le chien dératé à sa plus petite taille parce que les autres qui étaient de même taille au moment de l'opération l'avaient dépassé en grosseur. C. Bernard, Cahier de Notes,1860, p. 35.
III.− Emploi subst. [Précédé d'un verbe de mouvement] Comme un/une dératé(e). Très vite. La femme courait comme une dératée dans les labours (Giono, Gd troupeau,1931, p. 34):
2. Pour faire un bon farceur (...) il faut savoir des choses dans sa tête; et d'abord savoir marcher. (...) Une supposition : un qui s'en irait à Valbuisson comme un dératé chercher le courrier pour Claquebue, qu'est-ce qui arriverait? en s'en revenant il tirerait la jambe... Aymé, La Jument verte,1933, p. 97.
P. ext. De toutes ses forces :
3. ... à quoi pense-t-il, ce Dieu, de laisser croire comme ça qu'il est avec tout le monde? Pourquoi nous laisse-t-il tous, tous, crier côte à côte comme des dératés et des brutes : « Dieu est avec nous! » « Non, pas du tout, vous faites erreur, Dieu est avec nous! ». Barbusse, Le Feu,1916, p. 311.
Fréq. abs. littér. : 14. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 158. − Rog. 1965, p. 110.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·