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BOTTÉE, subst. fém.

BOTTÉE, subst. fém.
[En réf. avec botte1] . Quantité de végétaux contenus dans une botte :
L'équipe, conduite par son chef, avait entamé le champ de lin. Elle l'attaquait de front, sur toute la largeur. On avançait doucement, plié en deux. On saisissait de la main la touffe de lin, sans la plier, pour ne pas en casser les fibres, et on la tirait à soi, de bas en haut, on la déracinait, on la gardait serrée dans son bras gauche. Quand la bottée était complète, on la couchait, bien étalée, bien ouverte, sur le sol, pour la laisser sécher. Van der Meersch, L'Empreinte du dieu,1936, p. 30.
P. métaph. Une pleine gerbée, une pleine brassée, une pleine bottée d'âmes (Péguy, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc,1910, p. 72).
Rem. Mot non attesté dans les dict. généraux.
1reattest. 1910 supra; dér. de botte1*, suff. -ée*. [bɔte].

BOTTER, verbe trans.

BOTTER, verbe trans.
I.− Emploi trans.
A.− HABILL. (cf. botte2). [Le suj. et le compl. d'obj. désignent une ou des pers.]
1.
a) Vx. Mettre les bottes à quelqu'un. Anton. débotter.Venez me botter (Ac.1835-1932) :
1. Il [Mario] était assis pendant qu'on le bottait, et semblait n'avoir pas la force de soulever ses petites jambes. G. Sand, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré,t. 2, 1858, p. 214.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet xxes. de Ac. 1798 à Quillet 1965.
b) [Le suj. désigne une autorité] Munir quelqu'un de bottes, p. ext. de chaussures. Botter un régiment.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet xxes. de Ac. 1798 à Lar. encyclop.
Souvent au passif. Être chaussé de. Être botté de cuir, de caoutchouc, de gros chaussons (cf. Hugo, Choses vues, 1885, p. 14).
P. métaph. :
2. [cyrano, mourant] − Ne me soutenez pas! − personne! (Il va s'adosser à l'arbre.) Rien que l'arbre! (Silence.) Elle vient. Je me sens déjà botté de marbre, − Ganté de plomb! (Il se raidit.) Oh! mais! ... Puisqu'elle est en chemin, ... E. Rostand, Cyrano de Bergerac,1898, V, 6, p. 224.
2. [Le suj. désigne un bottier] Fournir quelqu'un en bottes, p. ext. en chaussures. Quel est le cordonnier qui vous botte? (Ac.1835-1932).
Emploi abs. Fabriquer, fournir des bottes, des chaussures. Le cordonnier/bottier botte bien, mal (Ac.1798).
3. [Le suj. désigne une botte, une chaussure] Épouser parfaitement la forme du pied, de la jambe. Cette chaussure vous botte bien. Synon. usuel chausser.
P. métaph., fam. [Le suj. peut désigner une pers., un inanimé concr. ou abstr.] Convenir à quelqu'un. Il me botte, ça me botte. Synon. plaire :
3. ... répondez-moi tout de suite à la question suivante : voulez-vous, lundi prochain, venir me prendre chez moi vers onze heures? Nous déjeunerons ensemble, puis je vous lirai mon chapitre. Après quoi, je m'en irai à Saint-Gratien, où je dois être vers cinq heures. Si vous ne pouviez lundi, voulez-vous dîner samedi? (De samedi en huit.) Mais c'est lundi prochain qui me botterait le mieux. Flaubert, Correspondance,1879, p. 261.
4. Sézenac roulait un mouchoir entre ses mains et regardait fixement le plancher; c'était vraiment difficile de trouver un contact avec lui. − Qu'est-ce qui ne va pas? répéta Henri. Moi je veux bien te donner encore une chance. − Non, dit Sézenac. Le journalisme, ça ne me botte pas. S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 125.
Rem. Attesté dans les dict. gén. du xixeet du xxes. à partir de Lar. 19e.
B.− P. méton., fam. [Botter a pour pendant botte2B] Donner un coup de pied. Botter qqn, lui botter le derrière :
5. Le mitrailleur s'arrêta encore, recommença à tirer. Dix secondes, quinze. « Fous le camp, idiot! » cria le serveur. Il commença à botter les fesses du mitrailleur, à toute volée : « Mais vas-tu foutre le camp! » Les coups de pied eurent plus d'effet que les balles et l'avance des Maures. Le tireur reprit sa mitrailleuse et cavala. Malraux, L'Espoir,1937, p. 642.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xxesiècle.
SP. Botter le ballon. Frapper le ballon d'un coup de pied énergique, appuyé par des chaussures très solides, pour l'envoyer à une certaine distance ou dans le but de l'adversaire. Synon. shooter.Le corner, botté par l'extrême droit, est repris de la tête par l'avant centre qui le convertit en but (Montherlant, Les Olympiques,1924, p. 252).
Rem. 1. Attesté dans Rob., Lar. encyclop., Dub., Lar. Lang. fr. 2. On rencontre parfois un emploi abs. « le joueur botte ».
II.− Emploi pronom. réfl.
A.− [Le suj. désigne une pers.] Enfiler ses bottes :
6. Tout de suite, ils commencèrent la pêche. Bottés de caoutchouc jusqu'au faîte des cuisses, un ciré noir leur collant à l'échine, ils pataugeaient, l'aveiniau à la main. Tournefier, lui aussi, s'était botté : il marchait dans le lit de l'étang, foulant le sable moite et ferme, ... Genevoix, Raboliot,1925, p. 16.
Rem. Attesté de Ac. 1798 à Quillet 1965.
Loc. fig. Se botter. Partir, se mettre en route. La gendarmerie se botte maintenant à tout propos pour eux [les gens du château] (Balzac, Les Paysans,1844-50, p. 69).
P. ext. Se chausser. Se botter bien, mal (Ac. 1798). Se chausser de bonnes ou de mauvaises bottes (supra I A 3).
Rem. Attesté dans les dict. gén. du xixes. jusqu'à Guérin 1892.
B.− P. méton., vx. [Le suj. désigne une pers., un animé] Amasser de la terre sous les bottes, les chaussures, en marchant dans un terrain boueux. On ne saurait se promener dans ce jardin qu'on ne se botte. Un cheval se botte (Ac.1798-1878).
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. 1798 à DG, repris par Quillet 1965.
III.− Emploi abs. ou intrans. (supra II B)
A.− [Le suj. désigne un animé ou une partie d'animé ou un obj. en contact avec un animé] Se charger de boue ou de neige. Les crampons bottent.
Techn., vx. [Le suj. désigne les roues d'une machine] Se charger de boue.
Rem. Attesté dans Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e.
B.− Emploi factitif, vx. Ce terrain botte (Ac. 1798); la neige botte. Être dans un état tel qu'on se couvre de boue en y marchant :
7. [La Comtesse] Allez du côté du vent sur la route, la neige ne bottera pas. J. de La Varende, Pays d'Ouche,1934, p. 52.
PRONONC. ET ORTH. : [bɔte]. Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. boter avec un seul t.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Av. 1225 « chausser » (Reclus de Molliens, Charité, 133, 11 dans T.-L.), attest. isolée, repris en 1539 (Est.); av. 1592 botté « prêt à partir » (Montaigne dans Besch.); 1798 singe botté, avoir l'air d'un singe botté « être mal à l'aise » (Ac.); 2. 1690 « faire ou fournir des bottes » (Fur.); 1694 pronom. (Ac. : [...] Un tel se botte bien, ou se botte mal, c'est à dire, Porte ordinairement des bottes bien faites ou mal faites); 1866 « (d'une botte) s'adapter, aller » (Lar. 19e); d'où 3. 1856 fam. « convenir » (Flaubert, Correspondance, 4, 131 dans Quem.); 4. 1690 pronom. « mettre, emporter de la boue à ses pieds » (Fur.); 1868 mécan. (C. Laurent, La Liberté dans Littré Suppl.); 5. 1867 pop. « donner un coup de pied » (A. Delvau, Dict. de la lang. verte); d'où dans le lang. sportif 1926 « donner un coup de pied dans un ballon » d'apr Esn.; 1933, 20 juin (L'Auto dans A. O. Grubb, French sports neologisms, 1937, p. 21). Dér de botte2* étymol. 1; botter au sens 4 est prob. bien ant. à 1690, v. cailleboter; pour le sens 5 on peut se demander s'il ne s'agit pas d'une survivance marginale et d'un reclassement néologique de l'anc. verbe bouter* « jeter, lancer ».
STAT. − Fréq. abs. littér. : 67.
DÉR.
Botteur, subst. masc.,sp. Joueur qui est chargé d'envoyer la balle dans les buts. Botteur de goal. Synon. plus usuel buteur.Attesté dans Rob. Suppl. 1970. 1reattest. 1958 (A. Arnoux, Pour solde de tout compte, p. 117); dér. du rad. de botter terme de sport, suff. -eur2*.
BBG. − Sain. Lang. par. 1920, p. 199. − Wexler (P. J.). Pour l'ét. du vocab. des vaudevilles. In : [Mél. Cohen (M.)]. The Hague-Paris, 1970, p. 214.

BOTTÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.

BOTTÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.
I.− Part. passé de botter*.
II.− Emploi adj.
A.− [P. réf. à botter I A]
1. [En parlant d'une pers.] Qui est chaussé de bottes (cf. emploi passif de botter I A 1 b) :
Nous sommes partis à la pointe du jour dimanche dernier, sellés, bottés, enharnachés, armés, avec quatre hommes qui nous suivaient à pied en courant, notre drogman monté sur son mulet chargé de nos manteaux et de nos provisions, et nos trois chevaux qui se conduisaient à l'aide d'un simple licol. Flaubert, Correspondance,1849, p. 111.
Rem. Attesté dans cet emploi à partir de Besch. 1845.
P. méton. Jambes bottées. Ses jambes bottées jetées l'une sur l'autre (Pourrat, Gaspard des Montagnes,À la belle bergère, 1925, p. 16).
2. Synt. et loc. diverses
a) Chat botté. [Synt. p. réf. au conte de Perrault « Le Chat botté », 1697]; (cf. Alain-Fournier, Correspondance [avec Rivière], 1914, p. 377).
b) HISTOIRE
Missionnaires bottés. Dragons envoyés par Louis XIV contre les protestants.
Rem. Attesté dans Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.
Missions bottées. Les Dragonnades (cf. DG).
P. anal. [En parlant d'une pers.] Qui fait preuve de rudesse militaire (cf. botte2A 2).
c) Loc. fam. C'est un singe botté. Personne ridiculement affublée et mal à l'aise dans ses vêtements.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. à partir de Ac. 1798 (s.v. botter).
B.− [P. réf. à botter I B] Qui est frappé.
P. métaph. Vers durement bottés (Huysmans, À rebours,1884, p. 39).
Emploi subst. masc., SP. Le botté (d'un joueur). La manière de botter (cf. Montherlant, Les Olympiques, 1924, p. 292).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 130.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·