Dans cette page, retrouvez les définitions de:

DORER, verbe trans.

DORER, verbe trans.
A.− TECHNOL. et usuel. Recouvrir d'or, d'ornements dorés.
1. Recouvrir (une surface, un objet) d'une mince couche ou d'une substance ayant l'apparence de l'or. Dorer un cadre, un calice; dorer (qqc.) au cuivre, au mercure. M. Roseleur conseille deux bains [pour la dorure] : l'un pour dorer à chaud les menus objets, l'autre pour dorer à froid les grandes pièces (Fontaine, Électrolyse,1885, p. 129).
Spécialement
a) RELIURE. Dorer (un livre) sur tranche. Recouvrir d'une couche d'or la (les) tranche(s) d'un livre, pour lui (leur) donner plus d'élégance et la (les) protéger de la poussière.
Rem. Cet emploi est surtout attesté au part. passé. Je feuilletais dernièrement « le Mérite des Femmes », dans un joli exemplaire relié en maroquin cerise et doré sur tranches (France, P. Nozière, 1899, p. 143).
b) PHARM., vx. Dorer une pilule. ,,La recouvrir d'une mince feuille d'or pour qu'on puisse la prendre sans en sentir le goût`` (Ac. 1878-1932).
Au fig. Dorer la pilule (à qqn). Présenter d'une manière agréable et flatteuse une mauvaise nouvelle, une remarque désobligeante ou un événement déplaisant :
1. Mais Armand, lui, était depuis longtemps débarrassé de la foi chrétienne, les philosophies ne lui apparaissaient donc guère que comme des systèmes destinés à dorer la pilule, et de plus en plus il s'intéressait à la seule pilule qu'on cherchait à lui dissimuler. Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 238.
Rem. On rencontre ds la docum. la forme inhabituelle dorer les pilules de + subst. Que dire encore contre la culture, si elle parvient à nous dorer les pilules de la vie quotidienne (Montherl., Lépreuses, 1939, p. 1404).
2. Recouvrir, garnir d'ornements dorés, de dorures. Pour vingt cinq mille francs, il [l'architecte] dora quatre salons! (Balzac, Pts bourg.,1850, p. 156).À quoi songeait Gerson en voulant qu'on dorât D'un galon le bonnet carré du doctorat? (Hugo, Âne,1880, p. 261).
B.− P. anal. Donner l'apparence, la couleur, les reflets ou l'éclat de l'or.
1. CUISINE
a) Badigeonner de jaune d'œuf délayé (une préparation culinaire) afin d'obtenir une apparence dorée après cuisson. Dorer un pâté, un gâteau (Ac.).
b) Faire dorer. Faire prendre une teinte dorée (à un aliment) en (le) soumettant à l'action du feu. Faire dorer (qqc.) à la poêle, au four; faire dorer une volaille, des oignons. (Quasi-)synon. faire revenir, faire rissoler.Enlever soigneusement les peaux recouvrant le râble. Le larder, saler, poivrer. Le faire dorer au four avec du beurre (Encyclop. de la grande et petite cuis., Paris, Ed. Rombaldi, 1959, p. 144).
Emploi pronom. à sens passif. Alors, dans le bien-être de la petite salle, à la chaleur des bourrées, à l'odeur du faisan qui achevait de se dorer devant la flamme, sa figure de fauve [de Goudeloup] sembla s'adoucir (A. Daudet, R. Helmont,1874, p. 124).Une omelette à l'ail, un lard frit qui se dore (Jammes, De tout temps,1935, p. 17).
2. [L'agent est directement ou indirectement une source lumineuse] Donner la couleur ou l'éclat de l'or à (quelque chose).
a) [Le compl. désigne une chose] Une profusion de rayons fauves (...) viennent nous frapper en face et dorer les visages d'un hâle de lumière (Genevoix, Nuits de guerre,1917, p. 17).Les rideaux de soie jaune dorent tous les reflets des meubles (Romains, Hommes bonne vol.,1932, p. 149):
2. L'arbre était un grand tilleul argenté, un géant superbe, à moitié dépouillé déjà de ses feuilles. Mais le soleil le dorait encore délicieusement, et toute une poussière d'astre tombait de ses branches, en une pluie tiède. Zola, Travail,t. 2, 1901, p. 302.
Emploi pronom. à sens passif. N'empêche que les Genevet, dès que leurs abricots se dorent un peu, deviennent extraordinairement taciturnes (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 56).
b) [Le compl. désigne un attribut physique de la pers. : regard, visage, etc.] L'aube de l'éternité blanchissait déjà son front [de Véronique], et dorait son visage de teintes célestes (Balzac, Curé vill.,1839, p. 284):
3. Si les émotions violentes ont le pouvoir (...) de verdir les figures lymphatiques, ne faut-il pas accorder au désir, à la joie, à l'espérance, la faculté d'éclaircir le teint, de dorer le regard d'un vif éclat... Balzac, Les Secrets de la princesse de Cadignan,1839, p. 324.
c) [Le compl. désigne une pers. ou une chose] Donner un hâle (à quelqu'un), une patine (à quelque chose). Un soleil étranger avait lui Sur sa tête [d'Albertus] et doré d'une couche de hâle Sa peau d'Italien naturellement pâle (Gautier, Albertus,1833, p. 165).Le soleil ardent lui dorait la peau [à Naïs], lui mettait au cou une large collerette d'ambre (Zola, N. Micoulin,1884, p. 18).
Emploi pronom. réfl., fam. Se dorer au soleil. S'exposer au soleil dans l'intention de bronzer. P. métaph. La chapelle se dorait au soleil (Queneau, Pierrot,1942, p. 221).
P. métaph. [En parlant de la voix] Rendre chaud et prenant. Elle [May] a un son de voix qui dore ses paroles (Colette, Entrave,1913, p. 62).Elle parle, en le dorant de son accent, un français exact et fin (Romains, Hommes bonne vol.,1939, p. 186).
C.− P. métaph. ou au fig. [P. réf. à la valeur de l'or, et à son attrait]
1. Embellir, améliorer matériellement ou spirituellement. N'ayant pas souvent de grandes joies à donner, dorer les petites surprises, les présenter comme un événement (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 206).Je déterrai cette religion féroce et je la fis mienne pour dorer ma terne vocation (Sartre, Mots,1964, p. 148).
2. Donner des apparences flatteuses, trompeuses. Mais la gloire, la gloire passe, Et n'en dore que quelques-uns! (Rostand, Musardises,1890, p. 27).
Rem. La plupart des dict. attestent doroir, subst. masc. a) Vx. Petit bijou féminin. b) Petite brosse servant à dorer la pâtisserie.
Prononc. et Orth. : [dɔ ʀe], (je) dore [dɔ:ʀ]. Ds Ac. dep. 1694. Rouss.-Lacl. 1927, p. 144 croit que de il dore à dorer [ɔ] ,,devient`` [o]. Homon. dormir (je dors, ...). Étymol. et Hist. Ca 1130 helmes dorez (Le Couronnement de Louis, éd. E. Langlois. 276); xiiies. dont se tarte voloit dorer (Du prestre qu'on porte, éd. Montaiglon et Raynaud, IV, p. 3, 69). Du b. lat. deaurare « dorer », lui-même dér. de de (préf. à valeur intensive) et du b. lat. aurare « dorer », dér. de aurum « or ». Fréq. abs. littér. : 442. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 681, b) 872; xxes. : a) 734, b) 386.
DÉR.
Dorage, subst. masc.a) Action de recouvrir d'or (un bijou, un objet, une surface); résultat de cette action. Le dorage de l'argent à froid. b) Action de dorer une pâtisserie (attesté ds la plupart des dict. gén.). [dɔ ʀa:ʒ]. 1resattest. 1752 terme de chapellerie et de pâtisserie (Trév. Suppl.); de dorer, suff. -age*.
BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 30 (s.v. dorage).Gottsch. Redens. 1930, p. 147, 240. − Guiraud (P.). Le Champ morphosém. du mot tromper. B. Soc. Ling. 1968, t. 63, pp. 96-109. −Rog. 1965, p. 15. − Quem. Fichier. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 123. − Tournemille (J.). Au jardin des loc. fr. Vie Lang. 1953, pp. 349-350.

DORÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.

DORÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.
I.− Part. passé de dorer*.
II.− Emploi adj.
A.− TECHNOL. et usuel. Qui est recouvert d'or, d'ornements dorés.
1. [En parlant d'un obj., d'un matériau] Recouvert d'une mince couche d'or ou d'une substance ayant l'apparence de l'or. Bois, bronze, marbre doré; cadre, vase doré; statue dorée. Un long mur avec de grands panneaux de bois noir suspendus, tenus par des clous dorés (Verlaine, Œuvres compl.,t. 5, Confessions, 1895, p. 42):
1. Les fauteuils et les divans ont les pieds dorés. Autour de la salle il y a des consoles dorées; et les lambris (...) ma foi, il y a aussi des lambris dorés. La chose est complète, comme tu vois. Nerval, Voyage en Orient,t. 1, 1851, p. 75.
Spéc., RELIURE. [En parlant d'un livre] Doré sur tranche. Dont la (les) tranche(s) est (sont) recouverte(s) d'une couche d'or. P. plaisant. Fourchevif [apercevant la livrée de Tronquoy]. − Comment, te voilà encore doré sur tranches à neuf heures du matin? (...) va mettre ta petite veste (Labiche, Fourchevif,1859, 3, p. 383).Il faillit tomber sur un état-major entièrement doré sur tranche (Giono, Bonheur fou,1957, p. 446).
Emploi subst. à valeur de neutre. Une seule chambre avait échappé aux fauteuils acajou, au doré des pendules sous globe (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 126).
2. Recouvert, enrichi d'ornements dorés. Un habit doré; un salon doré. Dans les pays religieux, la cathédrale est l'endroit le plus orné, le plus riche, le plus doré, le plus fleuri (Gautier, Tra los montes,1843, p. 155).P. métaph. Les façades dorées des siècles dits chrétiens (Mauriac, Bloc-notes,1958, p. 270).
[En parlant de pers.] Vêtu d'habits dorés, chamarrés. Les généraux dorés galopent triomphants, Regardés par les morts tombés à la renverse (Hugo, Châtim.,1853, p. 20):
2. ... j'ai aperçu (...) des nuées de rabatteurs en béret saxon courant et criant dans les fourrés, pendant que des chasseurs dorés et empanachés s'embusquaient à chaque tournant d'allée. A. Daudet, Robert Helmont,1874, p. 195.
B.− P. anal. Qui a la couleur, l'apparence, l'éclat ou les reflets de l'or.
1. TECHNOLOGIE
a) PEINT. Teintes dorées. Teintes obtenues par mélange de jaune, de rouge et d'orangé, ou par des alliages métalliques. Jaune doré; beige doré; un blond doré. Coulé pour la chair, très fin : le ton de laque jaune et jaune de zinc avec laque rouge dorée (Delacroix, Journal,1853, p. 7).Le pentasulfure d'antimoine, dit aussi soufre doré (...) sert à la fois de vulcanisant (...) et de colorant (Graffigny, Industr. caoutch.,1928, p. 55).
b) CUIS. [En parlant d'une préparation culinaire] Qui a une couleur d'or, un aspect brillant, dû à la cuisson et/ou à un enrobage d'œuf battu. Une belle boulangerie (...) étalait sous le nez des passants des gâteaux et de grands pains dorés (Zola, Travail,t. 1, 1901, p. 18).C'était une cuisse de poulet, rôtie à point, dorée, que je humais déjà (Gide, Journal,1943, p. 208).
Spéc., région. Pain doré. Pain trempé dans du lait, des œufs battus et frit au beurre. Synon. pain perdu :
3. ... il y aurait toujours des repas à la galette de sarrazin que maman faisait si bien et que l'on arrosait de mélasse presque noire; il y avait aussi des repas au « pain doré »; aux crèpes pas chères; ... C. Jasmin, La Petite patrie,Montréal, éd. La Presse, 1972, p. 109.
2. Qui a l'éclat ou la couleur de l'or; qui a des reflets irisés.
a) [En parlant d'une chose] Un blé doré; un vin doré; une lumière dorée. Si dur que soit ce marbre du Pentélique, et quelle qu'en soit la patine séculaire, jaune, chaude, blonde, paille, dorée (...) ce marbre reçoit d'autres atteintes (Péguy, Clio,1914, p. 26).Quelques sonneries de clairon dans le ciel encore doré témoignaient seulement que les militaires se donnaient l'air de faire leur métier (Camus, Peste,1947, p. 1285).
Emploi subst. à valeur de neutre. La tiédeur, le doré du jour, la paix, tout ce qui en avait sa gloire subsistaient en traces légères malgré les ombres (Giono, Hussard,1951, p. 332).
BOT. Chêne* doré; épicéa* doré; if* doré; pourpier* doré.
b) [Dans un syntagme nominal caractérisant un être animé] Une chevelure, un pelage, un plumage doré(e). MlleBeaupré suspend un instant sa vitesse et Rose peut admirer cette alezane dorée (Morand, Rococo,1933, p. 51):
4. ... deux jeunes femmes dans un coin mal éclairé riaient doucement avec un marin dont la chevelure tombait en cascade dorée sur un visage où l'alcool mettait un sourire d'enfant. Green, Chaque homme dans sa nuit,1960, p. 207.
En partic.
[En parlant des yeux, du regard] Qui a des reflets, des lueurs rappelant ceux de l'or. Ses yeux n'étaient pas bleus comme je l'avais cru, mais dorés (Vercors, Silence mer,1942, p. 31).
[En parlant de l'épiderme] Hâlé, bronzé. Il haussa les épaules et effleura de la main, en passant, la joue dorée du petit clergeon, debout contre le mur (Bernanos, Crime,1935, p. 850).Au détour de la route, toute rousse, toute dorée dans sa robe blanche, Nini vient vers moi (Vialar, Pt jour,1947, p. 279).
[En parlant d'un animal] Des mouvements glissants, mous et onduleux, comme en ont les tanches dorées aux profondeurs des eaux limpides (Noailles, Nouv. espér.,1903, p. 240).Des lézards dorés se chauffaient parmi les pierres (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 429).
BACTÉRIOL., ZOOL. Staphylocoque* doré; cétoine* dorée; mouche* dorée.
P. métaph. [En parlant d'un son, d'une voix] C'était un charme alors d'ouïr cette voix harmonieuse [de M. Villemain] et dorée qui semblait celle de la sirène (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 12, 1863-69, p. 416).Nous entendions au bout du jardin (...) le double tintement timide, ovale et doré de la clochette pour les étrangers (Proust, Swann,1913, p. 14).
C.− Au fig.
1. [P. réf. à l'or en tant que symbole de richesse]
a) Souvent péj. [En parlant d'une pers., d'un groupe hum., et p. méton. de ses conditions d'existence] Qui vit dans une aisance matérielle extrême et profite des privilèges sociaux. Cette heureuse enfance, cette adolescence dorée n'avait jamais rencontré d'opposition à ses désirs (Balzac, Cabinet ant.,1839, p. 30).Les courtisans dorés sont les vils astronomes Qui contemplent d'en bas les rois, ces faux soleils (Hugo, Pape,1878, p. 74):
5. Il reste que ces sornettes, puisqu'il vous plaît de les appeler ainsi, sont un des luxes de la bourgeoisie et qu'en les lisant, vous prenez le pouls et la température des élites dorées au sort desquelles le vôtre se trouve lié. Aymé, Le Confort intellectuel,1949, p. 204.
Jeunesse dorée
HIST. Jeunes gens de la bourgeoisie aisée qui prirent part à la réaction contre la terreur. Jusqu'aux journées de prairial, les royalistes (...) demeurèrent dans les rangs de cette jeunesse dorée, et servirent sous les ordres de la faction thermidorienne (Sainte-Beuve, Prem. lundis, t. 1, 1869, p. 216).
Mod. Jeunes gens généralement désœuvrés appartenant aux couches privilégiées de la société. Là, sur des divans (...) des jeunes hommes étaient assis (...). La jeunesse dorée de Fez, la nouvelle génération, les futurs caïds et les futurs vizirs (Loti, Maroc,1889, p. 185).La jeunesse dorée de l'endroit est en train de jouer au baby-foot (Giono, Gds chemins,1951, p. 155).
[Avec la connotation asociale de blouson noir] Blousons dorés. Jeunes oisifs issus de la bourgeoisie aisée.
Loc. Rêve, songe doré. Projet merveilleux. Je me suis habituée à voir Arthur (...); je l'épouserai avec joie car je sais que ce mariage est depuis longtemps le songe doré de mon père (Dumas père, Teresa,1832, II, 6, p. 170).
b) [Dans des emplois fondés sur une antithèse; en parlant de conditions jugées basses, mauvaises ou néfastes] Misère dorée. Vous ignorez l'étendue de certaines infortunes dorées (Balzac, Secrets Cadignan,1839, p. 347).Aujourd'hui même, dans ce château, plusieurs frères de Moulay Yousef sont relégués au fond de leurs appartements, dans une captivité dorée (Tharaud, Rabat,1918, p. 236).Le mot bourgeois n'était employé que par la noblesse qui entendait ainsi souligner une distance entre les gens bien nés et la roture dorée (Aymé, Confort,1949, p. 46).
c) Proverbe. Bonne renommée vaut mieux que ceinture* dorée.
2. [Avec l'idée de richesse, de plénitude mor.] :
6. Wolfgang Gœthe va s'éteindre (...). Quel soir auguste! Quel regard sur la vie pleine et dorée, quand, à l'extrême de l'âge, il contemple, − que dis-je − il compose encore son propre crépuscule... Valéry, Variété IV,1938, p. 126.
LITT. La Légende dorée. Histoire des Saints écrite par Jacques de Voragine. Rien de plus beau, de plus robuste et de plus fier que cette figure de guerrier [saint Georges dans la Sainte Famille de Véronèse] qui serait aussi bien à sa place dans un tournoi que dans la Légende dorée (Gautier, Guide Louvre,1872, p. 82).
3. [P. réf. à la séduction de l'or, à l'aspect trompeur des dorures et à leur fonction d'ornement] Sans effort, sans y attacher d'importance, il jonglait avec les rimes dorées en manière de passe-temps (Saint-Saëns, Portr. et souv.,1909, p. 182).
Langue, parole dorée. Manière de s'exprimer, de présenter les choses, habile et ornée, généralement trompeuse. Le commerce le passionnait [Octave], le commerce du luxe de la femme, où il entre une séduction, une possession lente par des paroles dorées et des regards adulateurs (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 13).C'est réellement à Guignol que fait penser le vainqueur de l'Ordre Moral, un Gambetta, l'aventurier subtil, à la langue dorée (Bernanos, Gde peur,1931, p. 109).
III.− Emploi subst.
A.− Subst. masc., région. (Canada). Poisson d'eau douce estimé en cuisine. Plus humble, sans prétention autre que de donner un beau nom à un beau poisson, le canadien-français a appelé doré l'animal bariolé (A.-N. Montpetit, Les Poissons d'eau douce,1897, p. 52 ds Canadian. 1969).
B.− Subst. fém.
1. Arg., vx. Femme de mœurs légères. « Le Soir » a pris pour des ouvrières les petites dorées, autrement dit : les cocottes (Fustier, Suppl. dict. de Delvau,1889, p. 530).
2. Vx. Mince tranche de pain recouverte de beurre ou de confiture.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. généraux.
3. ICHTYOL. Poisson osseux des mers d'Europe. Synon. de saint-pierre.La dorée (...) mesure 0,60 m de long (...), sa chair, quoique délicate, est peu estimée (Nouv. Lar. ill.).
Fréq. abs. littér. : 3 048. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 687, b) 5 604; xxes. : a) 5 039, b) 3 782.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·