A. − Matière grasse que sécrète la peau du mouton et qui imprègne sa laine. La poussière des granges, la potasse des lessives et le suint des laines les avaient [les mains] si bien encroûtées, épaillées, durcies, qu'elles semblaient sales quoiqu'elles fussent rincées d'eau claire (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 172).V.
cironné dér.
s.v. ciron ex. de Bosco.
♦ Laine en suint. V. laine A 2 a.
− P. anal. Maintenant, elle avait les mains toutes grasses du suint des carpes (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 719).Le bois mouillé des caisses empestait le vieux port et, plus près, on percevait le suint des chevaux fumant d'avoir couru (Hamp, Marée, 1908, p. 57).
− Au fig. [Avec une connotation péj.] Forte imprégnation. Cette pruderie (...) eut son grand terrain de culture dans les pompeuses et les lubriques années du soi-disant grand siècle; le virus janséniste, le vieux suint protestant s'infiltra dans le sang des catholiques et ils l'ont encore! (Huysmans, Cathédr., 1898, p. 310).