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PANIQUE, adj. et subst. fém.

PANIQUE, adj. et subst. fém.
I. − Adjectif
A. − Vieilli ou littér. Relatif au dieu Pan, inspiré par les forces invisibles et mystérieuses de la nature. Partout une divine plénitude et un gonflement mystérieux faisaient deviner l'effort panique et sacré de la sève en travail (...). La grande harmonie diffuse s'épanouissait (Hugo,Travaill. mer, 1866, p.448).Ces gestes profonds qui font bondir au coeur comme un sentiment panique de la permanence de la vie (Gracq,Syrtes, 1951, p.76).L'énorme joie panique dans laquelle passe la joie de l'univers (Green,Journal, 1957, p.292).
B. − Peur, terreur panique. Peur, terreur qui survient de manière subite et violente en troublant l'esprit et le comportement. L'armée, victorieuse jusqu'au soir, a été, dit-on, prise subitement, vers les huit heures, d'une terreur panique (...). Chacun tremble, on croit tout perdu! (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.12):
. Et la pantomime éternelle de la terreur panique a si peu changé, que ce vieux monsieur à qui il arrivait une aventure désagréable dans un salon parisien, répétait à son insu les quelques attitudes schématiques dans lesquelles la sculpture grecque des premiers âges stylisait l'épouvante des nymphes poursuivies par le Dieu Pan. Proust,Prisonn., 1922, p.317.
Littér. [Qualifiant un autre sentiment ou son expression] Qui traduit, est en proie à ce sentiment de peur. La mine panique de Bonaventure qui froissait un chapelet dans ses mains (Borel,Champavert, 1833, p.134).L'immense et panique horreur de Zola pour la mort (Bloy,Journal, 1902, p.120).
II. − Subst. fém. Vive terreur, soudaine et irraisonnée, souvent dénuée de fondement qui affecte le plus souvent un groupe ou une foule et provoque de grands désordres. Synon. affolement, épouvante.Effroyable panique; panique collective; atmosphère, scène, vent de panique; état, frisson, mouvement de panique; jeter, semer la panique; être gagné par la panique, pris de panique. Flots de curieux qui, après s'être groupés et pressés sur un point, se précipitaient et s'écrasaient, emportés par une soudaine panique (Sand,Hist. vie, 1855, t.4, p.112).Par les violents orages une panique désordonnée s'emparait de ces animaux fous de terreur (Verne,Enf. cap. Grant, t.2, 1868, p.106).Je faisais que des conneries... j'avais la panique... je me trompais tout le temps (Céline,Mort à crédit, 1936, p.171).
Fam. [Pour (se) rassurer] Pas de panique! Au Plazza Athénée, même histoire. On entre sans regarder le planton (ça fait louche), sans regarder le personnel non plus (ça fait qui ne sait pas où aller). Pas de panique: ici comme dans tous les grands hôtels, trois pas suffisent pour tomber sur la précieuse flèche qui vous oriente vers «Dames» ou «Messieurs» (Paris mon amour, Le Guide des fous de Paris, [1983], p.7).
[À propos de la Bourse] Je vends ma rente, la nouvelle se répand, il y a panique, je ne vends plus, je donne (Dumas père, Monte-Cristo, t.2, 1846, p.90).La crise de la fin 1929 n'avait pas de causes économiques profondes; ce ne fut qu'une immense panique collective de Wall Street (Morand,New-York, 1930, p.61).
Prononc. et Orth.: [panik]. Homon. panic. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. a) 1534 terreur Panice (Rabelais, Gargantua, XLII, 69, éd. R. Calder et M. A. Screech, p.249); b) 1828-29 panique subst. (Vidocq, Mém., t.1, p.299); 2. 1546 «relatif au dieu Pan» (Rabelais, Tiers Livre, XXXVIII, 121, éd. M. A. Screech, p.265: fol panicque), empl. isolé; 1866 (Hugo, loc. cit.). Empr. au gr. π α ν ι κ ο ́ ς adj. «de Pan», employé surtout avec un subst. signifiant «terreur», le dieu Pan passant pour produire les bruits entendus dans les montagnes et les vallées. Fréq. abs. littér.: 599. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 174, b) 547; xxes.: a) 1031, b) 1484.
DÉR.
Paniquard, -arde, adj. et subst.,fam. (Celui, celle) qui se laisse gagner par la panique. Bonvalot, parlant du prince Henri [Henri d'Orléans, cousin du duc d'Orléans], dit: «Il est un peu paniquard, il court tantôt en avant, tantôt en arrière, comme ce peuple-ci...» (Barrès,Cahiers, t.1, 1897, p.244).Les paniquards tiraient comme des enragés et comme nous étions en pointe (...), c'est nous qui écopions de ces milliers et milliers de balles (Cendrars,Main coupée, 1946, p.64). [panika:ʀ], fém. [-a:ʀd]. Arnoux, Solde, 1958, p.270: panicards. 1resattest. a) 1897 adj. (Barrès, loc. cit.), b) 1925 subst. (Trad.: M. Eastman, Depuis la mort de Lénine, 187 ds Quem. DDL t.26); de panique, suff. -ard*.

PANIQUER, verbe

PANIQUER, verbe
A. − Empl. intrans. et pronom. Être pris de peur, perdre ses moyens, son sang-froid. Synon. s'affoler.C'est la guerre. Beaucoup de commerçants ont fermé leurs boutiques, les gens sont énervés et Paris se panique, on parle d'incendies, de bombes et d'invasion (R. Forlani,Guerre et paix au café Sneffle, 1968, I ds L'Avant-Scène, 1969, no428, p.17).Il y a des jeunes qui paniquent dit un éducateur, et qui restent chez eux pour être rassurés jusqu'à ce qu'ils aient un projet personnel, (...) qui va leur permettre de se prendre en charge (Elle, 27 juin 1983, no1955, p.12).
B. − Empl. trans., fam. Frapper d'un sentiment diffus d'angoisse, de crainte. But qui allait complètement «paniquer» les champions de France et peser très lourdement dans l'histoire du match (L'Équipe, 6 févr. 1967, p.3, col. 5).Beaucoup de gens que je connais et que les élections paniquent (Fr. Giroud,Si je mens..., 1973ds Gilb. 1980).
REM.
Paniqué, -ée, adj. et subst.,fam. (Personne) qui cède à la panique. Candidat paniqué. Quelque paniqué qui voulait gagner de vitesse l'envahisseur (Arnoux,Nuit St-Avertin, 1942, p.98).De Kimpe, un peu paniqué, sauta dans sa voiture et traversa la Belgique à toute vitesse pour se rendre à Nevele, en Flandres (Le Monde, 12-13 juill. 1981, p.11).
Prononc.: [panike], (il) panique [panik]. Étymol. et Hist. 1. 1828-29 (Raban, Marco Saint-Hilaire, Mém. forçat, t.4, p.328: Avoir la panique, ou se paniquer, avoir peur, se tenir sur ses gardes), empl. isolé; 2. 1937 trans. (A. Hermant [Lancelot] ds Le Temps, 14 janv., p.3, col. 2); 3. 1942 paniqué subst. (Arnoux, loc. cit.); 1954 adj. (P. Kenny, Secteur dangereux ds Gilb. 1971); 4. 1966 intrans. (A. Sarrazin, La Traversière, p.76 ds Rob. Suppl.). Dér. de panique*; dés. -er.

Paniqué, -ée, adj. et subst.,

Paniqué, -ée, adj. et subst.,fam. (Personne) qui cède à la panique. Candidat paniqué. Quelque paniqué qui voulait gagner de vitesse l'envahisseur (Arnoux,Nuit St-Avertin, 1942, p.98).De Kimpe, un peu paniqué, sauta dans sa voiture et traversa la Belgique à toute vitesse pour se rendre à Nevele, en Flandres (Le Monde, 12-13 juill. 1981, p.11).

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·