1. Sens réfléchi ou réciproque Se donner une forte soif : 4. Eh bien, je sais qu'il y a à Cherbourg, à cette heure, une bonne occasion... S'agirait d'un petit café, près du port, d'un petit café, placé on ne peut pas mieux... L'armée boit beaucoup, en ce moment... tous les patriotes sont dans la rue... ils crient, ils gueulent, ils s'assoiffent... Ce serait l'instant de l'avoir... On gagnerait des mille et des cents, je vous en réponds...
Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 188.
2. Au fig. S'assoiffer de qqc.Se prendre d'un violent désir pour : 5. ... par delà toute macération, toute tristesse, j'imaginais, je pressentais une autre joie, pure, mystique, séraphique et dont mon âme déjà s'assoiffait.
Gide, La Porte étroite,1909, p. 506.
Rem. 1. Alors que le part. passé/adj. assoiffé est attesté par la plupart des dict. dep. Lar. 19eSuppl. 1878, assoiffer, rare à la forme active n'est signalé que par qq. dict. Nouv. Lar. ill., DG, qui le présentent comme un néol. appartenant à la lang. fam., Bénac 1956, Rob., Quillet 1965 et Dub. 2. On rencontre dans la docum. assoiffant, part. prés. et emploi adj., néol. d'auteur, « qui provoque une forte soif »; attesté ds Gracq, Le Rivage des Syrtes, 1951, p. 166 : ,,le bureau lépreux à l'odeur assoiffante de papier surchauffé``. Assoiffement, subst. masc., néol. littér., au fig. ,,état d'une personne qui désire ardemment quelque chose``; 1reattest. Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 1893, p. 54 : ,,Mystère, et éternel assoiffement de câlinerie des amoureux demeurés très enfants`` (suff. -ment1*). Cf. aussi Gide, Les Nouvelles Nourritures, 1935, p. 288.