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PANADE, subst. fém.

PANADE, subst. fém.
A. − ART CULIN.
1. Bouillie, composée de pain, de beurre et d'eau longuement mitonnée, additionnée souvent de lait ou de crème et de jaune d'oeuf. Faire, manger, mijoter une panade. Ainsi le malade [de la diarrhée] ne fera usage que de soupes, de panades, de riz, vermichel ou autres farineux au gras, et en médiocre quantité (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p.3853).
2. Préparation à base de pain, biscottes ou farine utilisée comme liaison, le plus souvent pour les farces (d'apr. Ac. Gastr. 1962).
B. − P.anal. ou au fig., pop. et fam.
1.
a) Vieux
Personne molle, sans énergie. Oh la la! quelle panade que ce pauvre cousin Durapias (Larchey, Dict. hist. arg.,1878, p.262).
Arg. ,,Chose mauvaise, de peu de valeur; femme de mauvaise tournure, laide, sale`` (Vidocq, Voleurs, t.2, 1836, p.4).
b) Péj. Méli-mélo, mélange sans consistance. C'était à Saint-Germain-des-Prés un ramas de gâte-sauces, d'enfants qui crachaient de la vinaigrette et de vieux chantres qui mitonnaient dans le fourneau de leur gorge une sorte de panade vocale (Huysmans, En route, t.1, 1895, p.86).De braves demoiselles laissent leur pied à poste fixe sur cette pédale forte du piano; d'où la panade de tous les accords (Bouasse, Cordes et membranes, 1926, p.415).
En panade. J'ai la cervelle en panade, Aucun argument n'y cristallise (Arnoux, Calendr. Fl., 1946, p.154).
c) Expr. Être dans la panade. Être dans la misère, dans une situation inextricable. Je me suis mis dans la panade pour l'aider (Bruant1901, p.320).Synon. être dans la purée, être dans la merde (vulg.)
2. Empl. adj. Qui est sans énergie, sans consistance. Notre gouvernement est joliment panade! (Larch.1858, p.639).André commençait à la trouver un peu panade, malgré ses ardeurs brutales et ses allures bataillantes (Huysmans, En mén., 1881, p.189).
Prononc. et Orth.: [panad]. Att.ds Ac. dep.1718. Étymol. et Hist.1. a) 1548 «soupe faite d'eau, de pain, et de beurre» (Corresp. Catherine de Médicis, i., 23, c. 2 ds Barb. Misc. 7, p.324); b) 1878-79 être dans la panade (La Petite lune, no18, p.2); 2. a) 1836 subst. (Vidocq, loc. cit.); b) 1858 adj. «mou, sans consistance» (Larch., p.639). Empr. au prov. panado «soupe faite avec du pain» (v. Mistral), dér. de pan «pain»; cf. a. prov. panada «tourte, sorte de mets» (xiie-xives., v. Levy et Rayn.). Fréq. abs. littér.: 28. Bbg. Darm. 1877, p.82.

PANADER (SE), verbe pronom.

PANADER (SE), verbe pronom.
Vx, fam. Marcher d'une allure majestueuse et fière avec l'ostentation d'un paon faisant la roue. Voyez comme il se panade (Ac. 1798-1935). «... elle a de beaux diamants dans les yeux, la jeune courtisane! −Il a de beaux rubis sur le nez, le vieux courtisan!» Et le raffiné se panadait le poing sur sa hanche (Bertrand, Gaspard, 1841, p.102).
Prononc. et Orth.: [panade], (il se) panade [panad]. Ac. 1694 et 1718: pannader; dep.1740: 1 n. Étymol. et Hist.1. 1440-42 pennader intrans. «sauter, ruer» (Martin Le Franc, Champion des dames, ms. Arsenal 3121, fo88a ds Gdf., s.v. estrader); 1569 panader (Ronsard, Sixiesme l. des poemes ds OEuvres complètes, éd. P.Laumonier, t.15, p.144); 2. 1565 panader intrans. «marcher avec ostentation» (Tahureau, Dialogues, éd. F. Conscience, p.17: panader par une rue); 1567 se pennader pronom. (Baif, Brave V, 3, éd. 1573 ds Gdf.); 1581 se panader (Id., Mimes, I ds Euvres en rime, éd. Ch. Marty-Laveaux, t.5, p.44). Dér., au moyen de la dés. -er, du m. fr. penade «saut d'un cheval, ruade» (ca 1460, Mistere du siege d'Orléans, éd. F. Guessard et E. de Certain, 10954), lui-même empr. à un dér. occitan (cf. pennado «ruade» au xviies. à Agen ds FEW t.8, p.125b) de penar «regimber, ruer» (att.en 1300, cf. aussi penna(r) «ruer, sauter, bondir» dans différents dial. du sud de la France, v. FEW, loc. cit., et les dér. a. prov. repetnar «regimber, ruer» (fin du xiies., Jaufré, éd. C. Brunel, 2437) et repenada «ruade» (2emoitié xiiies., La tenzon de seigner Montan e de la domna ds C.A.F. Mahn, Gedichte der Troubadours, Berlin, 1856, noLXIII, t.1, p.37) qui est issu d'un lat. vulg. *pedinare «ruer», dér. de pes, pedis «pied» (cf. Thomas (A.) Nouv. Essais 1904, pp.315-316). P.étymol. pop., on a rapproché panader de paon, cf. p.ex. la graphie se paonnader «se pavaner, se glorifier» (1579, Larivey, Escolliers II, 3 ds Hug.).

panade,

panade, -

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·