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Expr. et loc. fig. ♦ Vieilli, littér. Esprit de vertige. [D'abord dans la lang. biblique et relig.] Esprit de folie passagère, d'erreur ou d'aveuglement. Quand Dieu prépare (...) une de ces grandes calamités que sa colère envoie sur les peuples, un esprit de vertige les précède, et le sens humain est comme renversé (Lamennais, Religion, 1826, p. 249).Que se passe-t-il donc? quel esprit de vertige s'est emparé de ma paisible ville? Est-ce que nous allons devenir fous? (Morand, New-York, 1930, p. 279).
♦ Donner le vertige. Impressionner fortement, exalter, étourdir. Cette pensée lui donne un peu le vertige. Il a besoin de s'arrêter encore (Romains, Hommes bonne vol.,1932, p. 116).C'était le beau temps des conférences (...), des premières communions sensationnelles, des mariages qui donnaient le vertige à des faubourgs entiers (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 86).Loc. adj. À donner le vertige. Très impressionnant. J'ai devant moi une vie toute neuve, qui me paraît immense, à donner le vertige (Martin du G., J. Barois, 1913, p. 341).C'est à donner le vertige. C'est fou, c'est terrible. Vu l'exposition des Primitifs français. Quelques pièces d'une beauté extraordinaire, mais en quel petit nombre! C'est à donner le vertige de penser qu'il en reste si peu (Bloy, Journal, 1904, p. 235).