1. [Corresp. à vert I B 3 d] a) Rare. Avec la fraîcheur acide, la vivacité de la jeunesse. L'adolescence féminine, instinctivement rusée, vertement appétissante (Arnoux, Solde, 1958, p. 113).
b) D'une manière crue, qui ne s'embarrasse pas de convenances. Synon. carrément, crûment, cyniquement (dér. s.v. cynique), hardiment, nettement.Il est permis, à l'heure qu'il est, de dire son avis sur tout, franchement, vertement, d'inscrire ses restrictions incisives au piédestal de certaines idoles (Sainte-Beuve, Prem. lundis, t. 2, 1833, p. 250).[Les femmes] aiment les hommes francs, et même quelquefois il faut leur parler avec force et leur dire vertement ce qu'on pense (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 381).− En partic., rare. D'une manière leste, grivoise. Synon. gaillardement, lestement, librement ; anton. chastement (dér. s.v. chaste), décemment, délicatement, gravement, pudiquement (dér. s.v. pudique), sérieusement.Le comte de Macaye (...) cavalier qui, au retour des foires, interpelle vertement les filles pédestres (Jammes, Robinsons, 1925, p. 148).
c) D'une manière sévère, dépourvue de ménagements. Synon. brutalement, durement, rudement, sèchement, sévèrement, violemment.− [À propos d'une expr. verbale] Critiquer, répliquer, réprimander vertement. Un demi-manant (...) fit quelques objections à mes contes, je lui répondis gaiement et en bon enfant. (...) j'aurais dû répondre vertement (Stendhal, Souv. égotisme, 1832, p. 70).J'étais (...) brusquement interpellé, et tancé vertement sur ma distraction (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 72).
− [À propos d'une action physique] Des rapatriements de bête châtiée et léchante, comme le jour où lui ayant foutu le fouet vertement, elle (...) lui montre son derrière à giroflées (Goncourt, Journal, 1858, p. 502).Ne t'amuse pas à écraser les fuyards un à un; ramène-les moi vertement par le fond de leur culotte (Zola, Contes Ninon, 1864, p. 217).