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VERDOYANT, -ANTE, part. prés. et adj.

VERDOYANT, -ANTE, part. prés. et adj.
I. − Part. prés. de verdoyer*.
II. − Adjectif
A. −
1.
a) [En parlant de végétaux, d'organes végétatifs ou d'un phénomène physique]
α) Qui commence à entrer en végétation, à devenir vert. C'est le réveil de toute cette nature (...). Il vient de nouvelles feuilles verdoyantes, il va naître des êtres nouveaux, pour peupler cet univers rajeuni (Delacroix, Journal, 1852, p. 471).
β) Qui favorise le développement des végétaux. Fraîcheur verdoyante. L'humidité verdoyante des champs, les bourgeons qui pointent, les herbes qui poussent répètent (...): « Je suis la résurrection et la vie » (Faure, Espr. formes, 1927, p. 127).
b) [P. méton.; en parlant d'un lieu] Qui commence à se couvrir de verdure; qui se maintient dans un état constant de fraîcheur végétale. Synon. frais1, herbu; anton. aride, desséché, sec, stérile.Jardin, pays, paysage verdoyant; île, plaine verdoyante. Les hauteurs de l'Ouest, aimables et verdoyantes collines, couvertes de bois ou de prairies (Michelet, Oiseau, 1856, p. 175).
c) Empl. subst. fém., MYTH. GR. ET LAT. [Surnom de la déesse Déméter/Cérès] Démèter signifie la terre mère; et les épithètes des rituels l'appellent (...) la nourrice des jeunes êtres, la porteuse de fruits, la verdoyante (Taine, Philos. art, t. 2, 1865, p. 207).
2. Au fig.
a) [En parlant d'une pers.] Qui est en plein épanouissement physique; qui a beaucoup de vivacité intellectuelle, de fraîcheur morale. Une jeune femme (...) dont les formes pleines et verdoyantes de beauté (...) inspiraient l'amour (Balzac, Sarrasine, 1831, p. 404).Il ne m'a jamais témoigné qu'une douceur amicale, la partie tendre, verdoyante de son caractère (Colette, Jumelle, 1938, p. 165).
b) [En parlant d'une chose abstr.] Qui se caractérise par une grande vitalité. Verdoyante jeunesse. Ce chemin verdoyant de la quinzième année (Bloy, Désesp., 1886, p. 43).Peu de ces œuvres candides sont antérieures aux importations grecques (...): une sève y circule, (...) vigoureuse, et prête, à la chute de l'Empire, à s'épanouir en rameaux verdoyants (Faure, Hist. art, 1909, p. 33).
B. − Qui présente un ton dominant ou des nuances de vert.
1. [En parlant de végétaux ou d'un lieu] Moissons, prairies verdoyantes. Ma chambre (...) donnait sur les belles verdures du parc (...), les feuilles vertes des grands arbres (...) et la forêt de Méséglise. (...) dans le vaste tableau verdoyant, je reconnus, peint lui au contraire en bleu sombre, (...) le clocher (Proust, Temps retr., 1922, p. 697).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. V. châtré ex.
2. [En parlant d'une chose concr.] Vos yeux sont verdoyants, pareils à deux bourgeons Vos pieds ont la douceur des feuilles cotonneuses (Noailles, Cœur innombr., 1901, p. 35).Un brouillard laiteux (...) où nageaient (...) des éclairs (...) d'émeraudes verdoyantes, de saphirs (Arnoux, Roi, 1956, p. 157).
Empl. subst. fém., vx. Synon. de absinthe.C'est l'heure de la verdoyante. Dans le jardin, autour de l'absinthe, un monde hétéroclite d'hommes et de femmes (Goncourt, Journal, 1893, p. 451).
Rem. Le groupe verdoyer/verdoyant/verdoiement présente des similitudes de sens et d'empl. avec le groupe verdir/verdissant/verdissement dans ses accept. non péj.
REM.
Verdoyance, subst. fém.,hapax. Au Cours la Reine (...) Resplendissant comme le manteau de la verte Érin elle-même. En beauté de verdoyance, cette prairie découronnerait l'Irlande de son diadème d'émeraudes (Barb. d'Aurev., Memor. 3, 1856, p. 85).
Prononc. et Orth.: [vε ʀdwajɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér.: 246. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 523, b) 555; xxes.: a) 226, b) 165.

VERDOYER, verbe intrans.

VERDOYER, verbe intrans.
A. −
1. [Le suj. désigne des végétaux, des organes végétatifs] Commencer à entrer en végétation, à devenir vert. Synon. verdir.Les arbres grandissent sous la pluie qui fait verdoyer leur feuillage, ils se développent au milieu de l'ouragan (Flaub., 1reÉduc. sent., 1845, p. 202).Les herbes renaissantes frémissent (...) les entonnoirs d'obus commencent à disparaître sous la végétation; les taillis verdoient sur l'emplacement des forêts anéanties; la vie se réintroduit (Barrès, Cahiers, t. 13, 1921, p. 242).
2. Au fig.
a) [Le suj. désigne une pers., ses qualités intellectuelles, morales] S'épanouir, éclater de fraîcheur. L'orgie est pour mon intelligence ce qu'est un orage pour la campagne, ça la rafraîchit, elle verdoie! et les idées poussent, fleurissent! (Balzac, Faiseur, 1850, IV, 3, p. 300).Il parle de tout avec un sourire (...): il verdoie, il rit, il a la bouche en cœur (Goncourt, Journal, 1862, p. 1146).
b) [Le suj. désigne une chose abstr.] Développer sa vitalité, prospérer. Tandis que la grande et hautaine branche des Chansons de geste s'est desséchée et a péri, la branche plus humble des Fabliaux (...) n'a cessé de verdoyer, de bourgeonner et de fleurir (Sainte-Beuve, Prem. lundis, t. 3, 1864, p. 159).
B. − Présenter un ton dominant de vert, des nuances vertes.
1. [Le suj. désigne des végétaux, un lieu couvert de verdure] Des jardins verdoient sur les bords du Nil (...), riz et cannes à sucre forment d'impénétrables rideaux de verdure (Du Camp, Nil, 1854, p. 23).V. faner B 2 b α ex. de Bourget.
[P. allus. au conte de Ch. Perrault, La Barbe-Bleue et à la réponse d'Anne: Je ne vois rien que le soleil qui poudroie et l'herbe qui verdoie, pour exprimer notamment la vanité d'une attente] La route pouvait poudroyer et ses haies verdoyer! Nat et Berthe, qui surveillaient le portillon, ne verraient rien venir (H. Bazin, Qui j'ose aimer, 1956, p. 25).
2. [Le suj. désigne une chose concr.] L'émeraude mérite de verdoyer sur ton cœur (Nerval, Sec. Faust, Hélène, 1840, p. 248).La mer (...) Céruléenne ou rose ou violette ou perse (...) Verdoie à l'infini comme un immense pré (Heredia, Trophées, 1893, p. 141).
Prononc. et Orth.: [vε ʀdwaje], (il) verdoie [-dwa]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. v. aboyer. Étymol. et Hist. 1. 1176 « devenir vert » (en parlant de l'herbe) (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 3462); 1181-90 en parlant d'une émeraude (Id., Graal, éd. F. Lecoy, 8771); 2. 1831 fig. (Hugo, Feuilles automne, p. 712). Dér. de vert*; suff. -oyer*. Fréq. abs. littér.: 87.
DÉR.
Verdoiement, subst. masc.a) α) Action, fait de verdoyer, de commencer à entrer en végétation, à devenir vert. Enfants parisiens qui ne savent presque rien de la marche des saisons (...), mais l'imaginent (...) au verdoiement d'une feuille d'herbe solitaire, jaillie toute droite entre deux dalles (Duhamel, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 7).P. méton. Synon. de feuillage, verdure.Il a besoin (...) du large parfum des bois et des verdoiements qui font revivre (Flaub., Tentation, 1849, p. 437). β) Au fig. [À propos d'une pers.] Épanouissement physique et moral. Moncorps s'attarde sans fin à réparer ses détériorations (...) au lieu (...) d'en guérir vite, comme aux belles années de mon verdoiement (Arnoux, Visite Mathus., 1961, p. 134).b) Couleur dominante verte des végétaux chlorophylliens. Ces verdoiements d'arbres et ces blancheurs de tombes (...) lui jetèrent bientôt dans l'âme un incurable spleen (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 239).Le verdoiement blond des feuilles (Genevoix, Éparges, 1923, p. 264). [vε ʀdwamɑ ̃]. 1resattest. 1549 « état de ce qui verdit » (Du Moulin, tr. Indagine, Astrologie naturelle, Préf. ds Hug.), attest. isolée, 1849 (Flaub., loc. cit.); de verdoyer, suff. -ment1*.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·