B. − Péj. Qui tire sur le vert en perdant sa couleur d'origine. 1. [En parlant d'un tissu, d'un vêtement, sous l'effet de la vétusté] Il portait un chapeau de feutre noir, roussi, déformé, et se boutonnait au fond d'un immense paletot, jadis marron tendre, que les pluies avaient déteint en larges traînées verdâtres (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 617).− Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Son vieux manteau noir tournant au verdâtre (...) et un petit sac brun tout défraîchi (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 110).
2. [En parlant d'une chose concr., sous l'effet de l'humidité, de la moisissure] Le papier de l'enveloppe était verdâtre et semblait moisi (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 604).Les peintures écaillées, le dallage verdâtre, les meubles ternis par l'humidité, les appliques rongées de vert-de-gris (...) hurlaient à l'abandon (H. Bazin, Mort pt cheval, 1949, p. 59).
3. [En parlant d'un corps ou d'un produit organique, sous l'effet de la maladie, de la décomposition] Le lait (...) devient épais, granuleux, plus ou moins verdâtre et même purulent (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 236).La jaunisse (...) s'étend à tout le corps (...). Le malade jaune foncé prend parfois un aspect verdâtre que, dans les cas extrêmes, on a comparé à la patine des bronzes florentins (Quillet Méd.1965, p. 154).
4. [En parlant du visage d'une pers.] Synon. blafard, pâle.Face verdâtre. a) [Sous l'effet du froid, de la dégradation physique] Lorsque ces jeunes personnes sont attaquées de cette maladie, leur teint, auparavant éclatant et fleuri, devient pâle, décoloré, même livide, plombé, et quelquefois verdâtre (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 219).Un enfant qui n'a pas eu sa soupe et qui arrive blême, verdâtre (Frapié, Maternelle, 1904, p. 252).
b) [Sous l'effet de l'émotion, sous l'emprise d'affects ou de sentiments négatifs] Une pâleur verdâtre envahit les joues du comte de Morcerf, et ses yeux s'injectèrent de sang à l'énoncé de ces imputations terribles (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 398).Madame Kerdoncuff, malsaine, verdâtre, un aspect de mouche-à-viande, montre une figure chafouine (Loti, Mon frère Yves, 1883, p. 358).