1. GÉOGR., GÉOMORPHOL., [Dans les massifs montagneux] Dépression allongée, plus ou moins évasée, formée par un cours d'eau ou un glacier. Plus loin, à l'orient, au bas de la montagne que domine la Wartbourg, et entre cette montagne et l'ancienne Chartreuse consacrée à la sainte en 1394, on voit se déployer une vallée charmante arrosée par un paisible ruisseau qui coule au milieu de prairies pleines de roses et de lis (Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p. 111).Les routes se pressent, la contrée s'anime: c'est le commencement de la zone vivante où des vallées basses débouchent entre des coteaux exposés au soleil, en face des champs où tout vient à souhait (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 222).SYNT. Vallée encaissée, étroite, large, longue, profonde, sinueuse; vallée rocheuse, herbeuse; vallée cultivée, fertile, sauvage; vallée en auge, en berceau, à fond plat, en V; vallée anticlinale, synclinale; vallée alluviale; fond, versant de la vallée; belle, ravissante vallée; petite vallée; descendre, entrer dans la vallée; la vallée s'étend, s'ouvre.
♦ P. métaph. Dans les prairies du ciel, j'ai laissé courir mes pensées comme des brebis... Que ta main douce et puissante les ramène vers toi si elles s'égarent dans la vallée du doute, où demeure l'ombre de la mort (Green, Journal, 1942, p. 256).
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En partic. ♦ Vallée aveugle. ,,Vallée dont le drainage superficiel est interrompu vers l'aval par l'absorption des eaux dans le sous-sol, donc à sol plus sec à l'aval qu'une vallée normale`` (Plais.-Caill. 1958).
♦ Vallée de faille. ,,Vallée longue et étroite, résultant de la subsidence entre des failles plus ou moins parallèles, ou bien de l'élévation d'une strate à côté de ces dernières`` (Métro 1975).
♦ Vallée glaciaire. ,,Vallée occupée par un glacier ou vallée dont les formes résultent de l'action d'une langue glaciaire ou de l'écoulement concentré de la glace sous une calotte glaciaire`` (George 1984).
♦ Vallée longitudinale. ,,Vallée qui sépare deux chaînes de montagnes parallèles`` (Lar. 19e-20e). Notre cercle pénètre ensuite en Sardaigne, près du cap Monte-Fava, traverse cette île parallèlement à la vallée longitudinale qui s'étend obliquement dans sa longueur et en sort par le cap Bellavista (Élie de Beaumont, Stratigraphie, 1869, p. 281).
♦ Vallée sèche ou morte. Vallée qui n'est plus suivie aujourd'hui par un cours d'eau. Elle se montre ici avec ses futaies de hêtres, entre lesquelles se dessinent nettement quelques vallées sèches, mais propres à la culture (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 106).
♦ Vallée suspendue. Vallée qui ,,débouche sur un abrupt ou une pente forte`` (Delp.-Dumé Stations forest. 1985).
♦ Vallée transversale. Vallée ,,qui sépare deux parties d'une même chaîne de montagnes`` (Lar. 19e-20e). Synon. cluse.Mais partout ailleurs, sous les vignes courant en feston entre les arbres fruitiers, se succèdent de petits carrés de luzerne, blé, chanvre, maïs: une merveille de petite culture. La vallée transversale a attiré ainsi la population jusqu'au cœur des Alpes (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 259).
− OCÉANOGR. Vallée médiane. ,,Dépression longitudinale occupant la partie axiale d'une dorsale océanique lente`` (GDEL). La vallée médiane (...) est formée d'une suite de bassins plus creusés et décalés à l'intersection avec les zones de fracture (GDEL).
− RELIG. Vallée de Josaphat. Lieu où, selon la Bible, les morts ressusciteront. C'est la vallée de Josaphat! vallée célèbre dans les traditions de trois religions, où les Juifs, les chrétiens et les mahométans s'accordent à placer la scène terrible du jugement suprême! (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 434).Le malheur est que je n'aime plus les berlingots. Mais je sens bien qu'il y en aura, pour moi, toujours, même dans la vallée de Josaphat (Duhamel, Nuit St-Jean, 1935, p. 63).
− Au fig. Vallée de larmes. V. larme II C 1.
− FR.-MAÇONN. ,,Dans les grades capitulaires du rite écossais ancien et accepté, ville où siège un chapitre`` (Faucher 1981). Vallée de Rennes (Faucher1981).
2. P. anal. Dépression allongée. [Le jeune seigneur] ne fut pas médiocrement étonné de voir toute grande ouverte la porte d'un corridor par lequel on entrait dans plusieurs chambres, et au bout duquel se trouvait une fenêtre donnant sur l'espèce de vallée formée par les toits de l'hôtel de Poitiers et de la Malemaison qui se réunissaient là (Balzac, MeCornélius, 1831, p. 234).− P. métaph. Au haut de l'avenue Pierre Ier, les Champs-Élysées, là-bas, étaient une vallée de lumières (Montherl., J. filles, 1936, p. 978).Entre eux [les seins d'Elzelina], dans la douce vallée qu'ils dessinent, coulera l'œil des cavaliers jusqu'aux délices d'une intimité offerte et défendue (Arnoux, Roi, 1956, p. 163).