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VADROUILLE1, subst. fém.

VADROUILLE1, subst. fém.
A. −
1. MAR. Balai fait de vieux morceaux de cordages fixés au bout d'un manche, utilisé pour le nettoyage du pont d'un navire. (Dict. xixeet xxes.). Synon. faubert.
2. Région. (Québec). Balai à franges. − (...) Et pour balayer? Faut une vadrouille (N. Fontaine, Maudits Français, 1964, p. 61 ds Richesses Québec 1982, p. 2392).
B. − P. anal., pop., vieilli. Femme de mauvaise vie, prostituée. [Les filles dessinées par Forain] riches et lancées, ou besogneuses et pauvres, cocottes à traînes ou vadrouilles en cheveux, il les a enlevées avec la même dextérité, avec la même audace (Huysmans, Art mod., 1883, p. 125).Gustave (...) lui murmura dans l'oreille les noms de « sale rosse » et de « vadrouille » (...) Elle ne laissa paraître aucun trouble (A. France, Bergeret, 1901, p. 388).
Prononc. et Orth.: [vadʀuj]. Homon. vadrouille2. Étymol. et Hist. 1. a) 1678 « gros tampon fait de bouts de cordages que l'on serre sur un manche, destiné au nettoyage des ponts de bateaux » (Guillet, 3epart.); b) 1904 « guipon à caréner les navires » (Nouv. Lar. ill.); c) 1975 canadianisme « balai en tissu frangé » (Lexis); 2. 1866 arg. « femme de mœurs légères » (Delvau, p. 392). Mot formé prob. du région. lyonn. drouilles « vieilles hardes, nippes démodées » (Du Puitsp.; à rapprocher peut-être de drilles*) et du préf. va- qui en lyonn. renforce le sens d'un mot, surtout d'un adj., cf. vadous « fade », vadou « (de l'herbe) très dru » (ibid.) et qui représente le lat. valde « beaucoup, grandement » (Bl.-W.3-5). Bbg. Arveiller (R.). Contribution à l'ét. du vocab. mar. Fr. mod. 1958, t. 26, p. 59. − Tailliez (F.). Touaille. Note sur towel, since et vadrouille. R. Ling. rom. 1959, t. 23, p. 153.

VADROUILLE2, subst. fém.

VADROUILLE2, subst. fém.
Fam. Promenade, balade sans but précis, un peu au hasard. Tout mon temps occupé à ma table et à mon piano, ne sortant guère que pour les repas, et, le soir, un peu de vadrouille (Gide, Journal, 1912, p. 379).De longues et brusques vagues de frénésie (...) venaient secouer de temps à autre les groupes d'aliénés, à propos de rien, au cours de leurs vadrouilles interminables, entre la pompe, les bosquets et les bégonias en massifs (Céline, Voyage, 1932, p. 513).
Loc. En vadrouille. « L'autobus » Place Pigalle-Halle aux Vins dépose, dans ce silence provincial, des gars de Montmartre en vadrouille sentimentale, et des bourgeois de la rue des Martyrs qui veulent changer d'air (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 121).
En partic. Promenade, sortie à la recherche d'amusements, de femmes faciles. Faire la vadrouille. Le soir, ce fut une écœurante tournée dans les boîtes à musique de Montmartre, (...) toute la veulerie d'une vadrouille dans les endroits où l'on s'amuse (Lorrain, Phocas, 1901, p. 250).Il craignait (...) d'avoir attrapé la vérole au cours d'une vadrouille assez crapuleuse avec des camarades casseurs d'assiettes (Arnoux, Double chance, 1958, p. 168).
P. ext. Voyage, déplacement. Tu nous menaçais d'aller passer définitivement ta vie en Chine tant tu étais épris de ce pays; tu aimais déjà faire de longues vadrouilles (Proust, Sodome, 1922, p. 718).
Prononc.: [vadʀuj]. Homon. vadrouille1. Étymol. et Hist. 1. 1887 « fait d'errer en quête de débauche » être en vadrouille (Méténier ds Larch. Nouv. Suppl. 1889, p. 249); 2. 1908 « promenade faite sans but précis » (Estaunié, Vie secrète, p. 399). Dér. de vadrouiller*.
STAT. Vadrouille1 et 2. Fréq. abs. littér.: 41.

VADROUILLER, verbe intrans.

VADROUILLER, verbe intrans.
Fam. Aller au hasard, se promener sans but précis. Popaul, ma mère le connaissait bien, elle pouvait pas le renifler, même de loin, elle me défendait que je le fréquente. On se barrait quand même ensemble, on vadrouillait jusqu'à Gonesse (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 122).Je connais la région comme ma poche. J'ai vadrouillé dans ces parages il y a quatre ans, mon colonel (Giono, Bonheur fou, 1957, p. 333).
P. métaph. Les miennes d'idées elles vadrouillaient plutôt dans ma tête avec plein d'espace entre (Céline, Voyage, 1932, p. 618).
En partic. Aller au hasard en cherchant des occasions (en particulier de débauche). À quatre heures et demie il sortait, et vadrouillait jusqu'à la minuit, faisant alors un grand nombre de choses qui lui étaient agréables, toutes plus défendues les unes que les autres. Il prenait ce qu'il convoitait (Montherl., Démon bien, 1937, p. 1311).On vadrouillait un peu du côté des bobinards (Arnoux, Rêv. policier amat., 1945, p. 39).
Empl. pronom. Synon. se trimbal(l)er.[Il] vendait tous ses boutons, le long de l'avenue, près de la porte, il se vadrouillait dans le marché, avec sa tablette sur le bide, retenue au cou par une ficelle. « Treize cartes pour deux sous mesdames!... » (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 122).
Prononc.: [vadʀuje], (il) vadrouille [-dʀuj]. Étymol. et Hist. 1. 1881 « traîner dans les rues à la recherche d'occasion de débauche » (Rigaud, Dict. arg. mod., p. 383); 2. 1904 « se promener sans but précis, flâner » (Toulet, Tendres mén., p. 95); cf. 1932 (Céline, Voyage, p. 368: autour des platanes vadrouillent les petits enfants barbouillés et ventrus); 3. 1932 fig. « errer sans pouvoir se fixer » (Id., ibid., p. 618). Dér. de vadrouille1*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 27.
DÉR. 1.
Vadrouillard, -arde, adj.Qui traîne, qui vadrouille. Je préfère l'existence vadrouillarde, mais franche, de Paul Verlaine, à la fausse auréole vertueuse de Hugo (L. Daudet, Stup. XIXes., 1922, p. 96). [vadʀuja:ʀ], fém. [-aʀd]. 1resattest. 1878 subst. fém. vadrouillarde « prostituée de bas étage » (Rigaud, Dict. jargon paris., p. 340), 1880 subst. masc. vadrouillard « noceur, bambocheur, crapuleux » (Id., Dict. art. mod., p. 382), 1922 adj. (L. Daudet, loc. cit.); de vadrouiller, suff. -ard*.
2.
Vadrouilleur, -euse, adj.Synon. de vadrouillard (supra dér. 1).Les coups de gueule de Derouet, ces coups de gueule dont la renommée amenait chaque soir sur Montmartre de longues bandes vadrouilleuses affluant là des quatre extrémités de Paris (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, p. 247). [vadʀujœ:ʀ], fém. [-ø:z]. 1resattest. av. 1878 subst. fém. vadrouilleuse « prostituée de bas étage » (F. d'Urville, Les Ordures de Paris ds Rigaud, Dict. arg. mod., 1881, p. 383), 1880 subst. masc. vadrouilleur « noceur, bambocheur » (Rigaud, ibid., p. 382); de vadrouiller, suff. -eur2*.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·