a) [Postposé] Qui est un seul, sans aucun autre du même genre. Anton. multiples, plusieurs.− [En parlant de qqn] Fils, fille unique; assemblée, corps unique. Un homme à qui l'on va confier (...) la vie de sa femme et d'un enfant unique, où la vie des trois êtres est concentrée dans une seule (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 15).
− [En parlant d'une chose concr.] Chambre, goutte, image, note, œil, pièce, route, salle, tronc, voie unique; fruit, source unique de qqc. Les troisièmes [branches du nerf vague, chez les poissons] sont uniques de chaque côté; elles forment un très-gros nerf qui parcourt toute la longueur du corps du poisson (Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 235).Nous avions une fleur unique dans notre petit jardin. Comme c'était aujourd'hui la fête d'une amie de mon enfance, malade et probablement près de sa fin, nous avons coupé cette pauvre fleur (Bloy, Journal, 1898, p. 279).
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[En parlant d'une chose abstr.] Une pensée unique l'occupe et l'absorbe: hors le poison qui la tue et le remède qu'elle va chercher, rien ne peut trouver place dans son imagination ni dans son cœur (Cottin, Mathilde, t. 1, 1805, p. 311).Plus profondément l'appréhension par le cœur est aux yeux de Pascal fait primitif parce qu'acte unique de l'être, je veux dire non divisible en moments distincts et comme soustrait au temps (Du Bos, Journal, 1923, p. 354).SYNT. Action, amour, base, but, cas, cause, centre, coup, direction, don, effet, effort, essence, existence, expérience, facteur, faculté, fait, fin, fonction, force, forme, formule, histoire, idée, impression, intention, lieu, loi, matière, méthode, mobile, modèle, mot, mouvement, moyen, nom, objet, œuvre, ordre, origine, passion, phénomène, plan, point, préoccupation, principe, puissance, réalité, règle, remède, sensation, sentiment, série, solution, substance, sujet, système, terme, thème, type, valeur, volonté unique.
− Dans le domaine de la circulation.Voie à sens unique et, p. ell. du déterminé, sens unique. V. sens2I A 1.Au fig. À sens unique. Ce mécanisme parasitaire ne jouait qu'en une direction: l'antireligieuse, ne prenait jamais la pente inverse. Augustin l'appelait « son verbalisme à sens unique » (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 300).
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Spécialement ♦ CH. DE FER. Voie unique. Ligne ne comportant qu'une voie et qui nécessite un régime spécial d'exploitation et de signalisation (d'apr. Lar. Lang. fr.).
♦ ÉQUIP. Voie unique. Limitation provisoire de la circulation à une seule file de véhicules pour cause de travaux, d'entretien (d'apr. Lar. Lang. fr.).
♦ LÉGISL. SOC. Allocation de salaire unique. V. salaire A 2.
♦ RELIG. [En parlant du Dieu des religions monothéistes] Dieu unique. Tous les autres écrivains me paraissaient auprès de lui n'avoir point reconnu le dieu unique (Valéry, Variété II, 1929, p. 170).Parler d'un être suprême, au sens propre des termes, (...) c'est (...) admettre que le nom propre de Dieu est l'Être, de sorte que ce nom appartienne à cet être unique en un sens qui ne convient qu'à lui (Gilson, Espr. philos. médiév., 1931, p. 46).
♦ RELIG. CHRÉT. Le Fils unique de Dieu, du Père. Le Christ, ,,le Fils éternel de Dieu qui s'est incarné dans le Christ. Il est unique parce que Lui seul, non l'Esprit, procède par génération`` (Foi t. 1 1968). Je crois en un seul Dieu (...) Et en Jésus-Christ, son Fils unique, Notre Seigneur (Claudel, Ville, 1901, iii, p. 486).
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Empl. subst. masc., PHILOS., RELIG. [Chez certains philosophes] ♦ Synon. de l'Un (Dieu). (Ds Foulq.-St-Jean 1969).Certes vous connaissez Dieu, le Tout-Puissant et l'Unique, mais vous ne le connaissez pas dans la charité (Psichari, Voy. centur., 1914, p. 226).
♦ ,,Chez Stirner (...) l'individu, qui est pour lui-même le seul être dont il doive tenir compte`` (Foulq.-St-Jean 1969).
b) [Antéposé, et le plus souvent dans une constr. avec déterm.] Qui est seul de son genre dans un contexte donné. Synon. exclusif.− [En parlant de qqn] (L')unique enfant (de qqn); (l')unique femme, fils, fille, héritier, héritière, maître, parent, servante, témoin. Occupée à surveiller le ménage et l'unique domestique de son fils, elle ne sortait jamais (Balzac, Cous. Pons, 1847, p. 162).En cette matière le Saint-Père demeure l'unique juge et (...) rien ne s'accomplira que par lui (Mauriac, Bâillon dén., 1945, p. 431).
− [En parlant d'une chose concr.] Unique étage, fenêtre, lampe, lumière, lit, pièce, porte, rue, réverbère, trésor, vêtement; unique source de qqc. Je pris, dans mon portefeuille, l'unique photographie que je possédais, une épreuve déjà ancienne (Duhamel, Confess. min., 1920, p. 123).Je descendis l'escalier, et par la porte grande ouverte je jetai à la dérobée un regard dans l'unique chambre où habitait la famille (Tharaud, An prochain, 1924, p. 301).
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[En parlant d'une chose abstr.] Il se fâchait souvent avant d'avoir réfléchi, et son unique défaut était de croire avec précipitation à des torts qu'il ne prenait pas le temps de se faire prouver (Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 361).SYNT. Unique affaire, base, bien, but, cause, exemple, étude, faiblesse, fin, fois, fonction, fondement, force, forme, harmonie, idée, intérêt, joie, lien, loi, manière, mérite, mobile, mot, motif, moyen (de + inf.), objet, occasion, occupation, passion, pensée, plaisir, préoccupation, principe, privilège, problème, question, raison, recours, refuge, réalité, règle, remède, réponse, ressort, ressource, résultat, salut, secours, sentiment, soin, solution, souci, soutien, substance, sujet (de qqc.), vérité, vœu.
♦ PHILOS. L'unique nécessaire. L'essentiel. C'est la réalité de cette présence nécessaire qui rend possible en nous la conscience de ce conflit même. Il y a un « unique nécessaire » (Blondel, Action, 1893, p. 339).RELIG. V. nécessaire II A 1.
− [Renforçant seul] Seul et unique parent de madame Birotteau, Pillerault avait concentré toutes ses affections sur elle et sur Césarine (Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 123).Les gendarmes, jeune homme, vont par deux (...). On n'en vit jamais de seul et unique (Audiberti, Ampélour, 1937, p. 88).[Renforçant même] Deux aspects d'un même et unique univers (Gide, Journal, 1949, p. 338).[Renforçant vrai] Dès le premier mot de la Genèse, Dieu, le vrai et unique Dieu, apparaît, comme le créateur de toutes choses au ciel et sur terre (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 948).