B. − 1. [À propos d'une pers., de sa manière d'être] Vitalité débordante, tapageuse, excessive. Jean Bart (...) ne pouvait copier Duquesne avec sa truculence et sa goinfrerie; ne pouvait imiter le dandysme, l'élégance de son grand chef (La Varende, J. Bart, 1957, p. 33).
2. [À propos d'un art, d'une œuvre plastique ou, p. méton., d'un artiste] Manière de s'exprimer pleine de vivacité savoureuse; hardiesse, vigueur de la composition, exaltation des couleurs. Après Rembrandt (...), la peinture de la Hollande a perdu la force conquérante (...). Jan Steen n'a plus la truculence de Frans Hals (Faure, Hist. art, 1921, p. 55).Avec ce livre bourré de vignettes étonnantes où la truculence va jusqu'à l'épique, où le fantastique et le réel, le bouffon et le tragique se mêlent (...), Doré donne son œuvre maîtresse (Dacier1944, p. 126).
3. [À propos d'une forme d'expr. verbale ou, p. méton., d'un aut.] Liberté, crudité plaisante du ton, profusion d'images hautes en couleur. Pepys (...) devrait nous plaire par sa cocasserie (...), ses colères, son cynisme et sa paillardise, la truculence de sa langue qui le rattache beaucoup plus au seizième siècle qu'aux grands classiques (Morand, Londres, 1933, p. 21).L'histoire (...) avait un peu oublié le père Pouget malgré sa truculence « hénaurme », sa gouaille faubourienne, sa verve sulfureuse (Le Nouvel Observateur, 23 févr. 1976, p. 54, col. 2).
4. P. méton., au plur. Choses truculentes. De ses truculences, il ne lui restait plus que son feutre à la Rubens et ses pantalons à la hussarde. (...) ayant perdu ses illusions, il souffrait d'une vie étroite (A. France, Vie fleur, 1922, p. 467).Les bouffonneries, les truculences, les gros mots: nous baptisons « jeu littéraire (...) », tout ce « charme de la canaille » (L. Febvre, Sur Rabelais, [1931] ds Combats, 1953, p. 256).