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TRINGLE, subst. fém.

TRINGLE, subst. fém.
A. −
1. Tige plate ou ronde, en bois ou en métal, servant notamment de support à des rideaux, des draperies. Tringle à rideaux. Le lit rapproché du mur du fond de la chambre, ne laissait qu'une ruelle à gauche; les rideaux retirés sur les tringles, formaient deux colonnes au chevet. Mmede Staël à demi assise était soutenue par des oreillers (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 387).Lucien, pendant que tu as l'échelle, pose les tringles aux fenêtres, je te prie (A. France, Crainquebille, Cravate, 1904, p. 133).
2. Baguette de cuivre qui maintient en place le tapis recouvrant les marches d'un escalier. Il monta quatre étages d'un escalier dont le tapis, fixé aux degrés par des tringles de cuivre, lui parut surprenant (A. France, Servien, 1882, p. 37).[Octave] se baissait pour que la traîne de sa robe ne s'accrochât pas aux tringles des marches (Zola, Pot-Bouille, 1882, p. 383).
3. P. ext. Tige métallique servant à des usages variés. Tringle d'un mécanisme; tringle de commande. À mes côtés (...) Tremblaient confusément des débris de squelette, Qui d'eux-mêmes rendaient le cri d'une girouette Ou d'une enseigne, au bout d'une tringle de fer, Que balance le vent pendant les nuits d'hiver (Baudel., Fl. du Mal, 1857, p. 264).Et, de la main gauche, il ne cessait de tirer la tringle du sifflet, car la sortie de Paris est difficile, pleine d'embûches (Zola, Bête hum., 1890, p. 118).
B. − Spécialement
1. ARCHIT. ,,Moulure plate à la partie inférieure d'un triglyphe`` (Moirant Bois 1986).
2. AUTOMOBILE
a) ,,Longue tige métallique utilisée dans une commande à distance pour relier deux leviers`` (Automob. 1986).
b) Tringle de pneu. ,,Verge métallique renforçant le talon d'un pneu`` (Automob. 1986).
3. CYCL. Petite tige de métal qui permet de fixer les garde-boue sur la partie extrême des fourches avant et arrière où viennent s'encastrer les roues (d'apr. Sudres Cycl. 1984).
4. MENUIS., vx. ,,Baguette utilisée comme moulure, élément de treillage ou pour remplir un interstice, ou encore pour servir de support`` (Moirant Bois 1986).
5. RELIURE. ,,Sorte de latte qu'on met entre les feuillets et le carton d'un livre lorsqu'on veut le dorer sur tranche`` (Maire, Manuel biblioth., 1896, p. 398).
6. SERR. Tige métallique qui s'enfonce dans une gâche assurant le verrouillage d'une crémone. (Dict. xxes.).
7. TECHNOL. ,,Marque faite par le cordeau blanchi ou rougi battu sur une pièce de bois`` (Peyroux Techn. Métiers 1985).
C. − Argot
1. Avoir la tringle. ,,Être en état d'érection`` (Rey-Chantr. Expr. 1979).
2. Se mettre la tringle. Se priver, se passer de (d'apr. Esn. 1965). Trimer pour la tringle. ,,Faire corvée`` (Esn. 1965).
Prononc. et Orth.: [tʀ ε ̃:gl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1459 « baguette de bois plate, utilisée en menuiserie pour faire des moulures ou pour remplir des vides » (doc. Douai ds Gay); 2. 1538 « tenon, queue d'aronde » (Est. d'apr. FEW t. 17, p. 330b); 3. 1547 « moulure plate, à la partie inférieure du triglyphe dorique » (J. Martin, Architecture, trad. de Vitruve, p. 56). B. 1. a) 1611 « tige métallique destinée à supporter un rideau, une draperie » (Cotgr.); b) 1872 « baguette métallique servant à maintenir en place le tapis d'un escalier » (Littré); 2. 1611 « tige métallique de faible section, servant à divers usages » (Cotgr.); 3. 1680 « pièce de bois ou de fer garnie de crochets ou de chevilles, à laquelle on suspend des marchandises » (Rich.); 4. 1765 « règle métallique que, dans le coulage des glaces, on place de part et d'autre de la table, et dont l'écartement et la hauteur déterminent la largeur et l'épaisseur de la glace » (Encyclop.); 5. 1832 « ligne droite marquée à la craie sur une pièce de bois ou un tissu » (Raymond); 6. 1928 « verge métallique circulaire enrobée dans le caoutchouc d'un pneumatique » (Graffigny, Industr. caoutch., p. 154); 7. 1928 « pièce métallique assurant le verrouillage d'une crémone » (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 3, p. 65); 8. 1929 « tube de métal supportant l'ensemble des branches d'un parapluie » (Léautaud, Passe-temps, p. 21). C. 1. 1866 tringle! « rien du tout » (Delvau); 2. 1905 se mettre la tringle (d'apr. Esn.). D. 1901 avoir la tringle (Bruant, s.v. érection). Altér., par l'introd. d'un r parasite (cf. Nyrop t. 1, § 504, 1), du m. fr. tingle (1328 au sens A 1, Compte de Ordart de Laigny, Arch. KK 3A, fo86 rods Gdf.), lui-même empr. au m. néerl. tingel, var. de tengel « tringle, cale, garniture de bois entre des pièces de charpente qui ne se touchent pas comme il faut » (FEW t. 17, p. 331). Fréq. abs. littér.: 109.
DÉR.
Tringlette, subst. fém.a) Petite tringle. Les concurrents, à leurs pieds, ont une tringlette de fer dont ils enfilent les ouïes de leurs captures (...) les pauvres petites bêtes, elles se raidissent comme des brindilles de bois (Genevoix, Boîte à pêche, 1926, p. 222).b) Technol. Pièce de verre qui entre dans un panneau de vitre ; outil de vitrier servant à ouvrir des rainures dans des baguettes de plomb. (Dict. xixeet xxes.). [tʀ ε ̃glεt]. 1resattest. a) α) 1676 « pièce de verre qui entre dans un panneau de vitres » (Félibien, p. 259), β) 1676 « outil de verrier servant à ouvrir les rainures dans les baguettes de plomb où s'enchâssent les éléments des vitraux » (ibid., p. 264), b) 1854 « petite tringle » (Du Camp, Nil, p. 117); de tringle, suff. -ette (-et*).
BBG.Wexler 1955, p. 24, 26, 46, 127.

TRINGLER, verbe trans.

TRINGLER, verbe trans.
A. − Munir de tringles, renforcer avec des tringles. Il dévorait articles [de journaux], entrefilets, et il était peu de ces plaques en bois tringlées de fer, contre lesquelles son nez ne se fût cogné (Vallès, Réfract., 1865, p. 150).
B. − TECHNOL. ,,Tracer une ligne droite en battant une corde tendue enduite de blanc`` (Peyroux Techn. Métiers 1985).
C. − Arg. Posséder sexuellement. Oh! tu sais, des femmes qui aiment se faire tringler, je suis sûre qu'il n'y en a pas une sur cent : c'est un genre qu'elles se donnent, par snobisme (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 95).
Prononc. et Orth.: [tʀ ε ̃gle], (il) tringle [tʀ ε ̃:gl̥]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1676 « marquer d'une ligne droite une pièce de bois à l'aide d'un fil tendu enduit de craie, qu'on soulève légèrement et qu'on laisse retomber » (Félibien, p. 763); 2. 1865 « garnir de tringles » (Vallès, loc. cit.); 3. 1935 arg. (Lacassagne, Arg. « milieu », p. 199). Dér. de tringle*; dés. -er.
DÉR.
Tringlage, subst. masc.Ensemble des tringles, barres et leviers constituant un ensemble mécanique. En pivotant, la roue entraîne l'autre roue, grâce à la barre d'accouplement. Ce tringlage doit donc être réglé avec beaucoup d'attention et, comme il commande les roues dans les deux sens, il doit être absolument exempt de jeu (Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 229). [tʀ ε ̃gla:ʒ]. 1resattest. a) 1912 « action de réunir à l'aide de petites tringles et d'écrous les différentes parties d'un bois gravé par plusieurs artistes » (Des.-Muller Impr.), b) 1927 « ensemble des tringles, barres et leviers d'un ensemble mécanique » (Champly, Nouv. encyclop. prat., t. 7, p. 148); de tringler, suff. -age*.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·