A. − Ce qui sert à tirer pour enfiler, maintenir. 1. ,,Cordon servant à ouvrir et à fermer une bourse`` (Ac. 1835-1935). Les tirants d'une bourse (Ac. 1835-1935).
2. Au plur. ,,Morceaux de cuir placés des deux côtés du soulier, qui servent à l'aide de boucles, d'agrafes ou de cordons, à l'attacher sur le cou-de-pied, de manière que le pied soit ferme et le talon bien emboîté`` (Ac. 1835-1935). D'un bond il fut sur les chaussures. Il les empoigna aux tirants (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, p. 126).
3. Petit anneau de cuir, de tissu placé à l'intérieur de la tige de la botte sur laquelle on tire, pour enfiler celle-ci plus facilement. Le diable t'emporte, tu ne sais pas encore entrer dans une paire de bottes! Attrape les tirants... (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 237).Des bottes de roulier dont les tirants pendaient (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p. 20).
4. ,,Sorte de nœud fait de cuir, qui sert à tendre la peau d'un tambour, en bandant les ficelles qui y sont attachées`` (Ac. 1835-1935).
5. BOUCH. Synon. de tendon (v. ce mot A 2).
6. MUS. ,,Tige à bouton (pomme) que tire l'organiste pour appeler un jeu`` (Mus. 1976). Synon. registre.Lorsque les sommiers sont du type « à ressorts », les tirants doivent être munis d'un cran d'arrêt pour lutter contre la force des ressorts de rappel et maintenir le jeu « ouvert » (B. Sonnaillon, L'Orgue, Fribourg, Office du Livre; Paris, Vilo, 1984, p. 36).
B. − BÂT. Dispositif soumis à un effort de traction. 1. Pièce, dispositif en bois ou métallique a) servant à maintenir l'aplomb d'un mur contre un effort de poussée. Les pieds des arbalétriers peuvent être réunis par un tirant, ce qui supprime toute poussée horizontale sur les appuis, murs ou colonnes (Campredon, Bois, 1948, p. 118).
b) servant à empêcher l'écartement de pièces de charpente. L'architecte (...) avait eu l'ordre de prévenir l'écartement de la voûte [à Saint-Savin] par un système de tirants en fer (Mérimée, Ét. arts Moy. Âge, 1870, p. 134).
2. Pièce horizontale faisant office de poutre et supportant un plancher. (Ds Littré, Guérin 1892).
C. − MARINE 1. Tirant d'eau. Profondeur à laquelle un navire s'enfonce (dans l'eau) depuis le dessous de la quille jusqu'à la ligne de flottaison. Faible, fort tirant d'eau. Les navires (...) qui font le service des mers de Chine, ont un sérieux défaut de construction. Le rapport de leur tirant d'eau en charge avec leur creux a été mal calculé, et, par suite, ils n'offrent qu'une faible résistance à la mer (Verne, Tour monde, 1873, p. 91).On ne doit pas confondre le mouillage et le tirant d'eau ou enfoncement qui est la distance maximum devant exister entre le plan d'eau et le fond d'un bateau pour que celui-ci puisse circuler sans danger sur la voie considérée. Le tirant d'eau doit donc être plus faible que le mouillage car il doit toujours exister un certain intervalle entre le fond du bateau et celui du chenal (Bourde, Trav. publ., 1929, p. 324).− Au fig. ou p. métaph. Il n'est aucun de mes généraux dont je ne connaisse ce que j'appelle son tirant d'eau. Les uns, disait-il en s'accompagnant du geste, en prennent jusqu'à la ceinture, d'autres jusqu'au menton, enfin d'autres jusque par-dessus la tête, et le nombre de ceux-ci est bien petit, je vous assure (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 240).De nous tous, Rostand est le seul qui ait la gloire, qui déplace les foules. C'est un fait, il a un tirant d'eau formidable (Barrès, Cahiers, t. 9, 1911, p. 8).
2. P. anal. Tirant d'air. ,,Hauteur maximum des superstructures au-dessus de la ligne de flottaison. S'emploie surtout pour des bâtiments fluviaux qui doivent passer sous les ponts`` (Gruss 1952). Les dimensions des bateaux sont limitées par celles des écluses, par le tirant d'air des ponts et par la profondeur des voies (Nav. intér. Fr., 1952, p. 3).P. méton. ,,Hauteur libre d'un pont au-dessus d'un fleuve ou d'une rivière`` (Gruss 1952).