A. − Petit billet, rectangle de papier ou de carton, attestant que l'on s'est acquitté des droits d'entrée dans un lieu payant ou dans un transport public et que l'on doit présenter à tout contrôle. Ticket de cinéma, de théâtre; ticket de métro, d'autobus, de chemin de fer; ticket d'entrée, de première, de deuxième classe; donner, prendre un ticket; composter, poinçonner son ticket; carnet de tickets. Saperlipopette, s'écria le docteur Cottard, quand nous fûmes devant la barrière où on prenait les billets et feignant seulement de s'en apercevoir, je ne peux pas retrouver mon ticket, j'ai dû le perdre (Proust, Sodome, 1922, p. 895).Elle avait des tickets; lui, non! Sans billet, on ne le laisserait pas franchir le tourniquet (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 313).Rem. Ticket a souvent pour synon. billet; mais il est des cas où, dans l'usage actuel, on ne dit que ticket, ainsi ticket de métro.
− Ticket de quai*.
− Ticket de restaurant (universitaire), de cantine, de boisson. Ticket permettant aux étudiants, aux employés d'une entreprise, de prendre un repas, une boisson, selon un tarif préférentiel. V. infra rem.
− Petit billet que l'on donne en échange d'un service ou reçu ayant valeur de preuve; numéro d'ordre permettant de passer à son tour dans une file d'attente; reçu obtenu en échange d'un service (consigne, bagages, etc.). Ticket de bagages, de pesée, de vestiaire. Reçu attestant, dans un magasin, un restaurant, que l'on s'est acquitté du montant de sa dette (marchandises, consommations). Pour tout échange, se munir du ticket de caisse (affichage dans les magasins). On a défilé devant la caisse [du restaurant], on payait et on vous donnait un ticket (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1908, p. 61).JEUX. Ticket de loterie, de tiercé. Synon. billet.Le contrôleur du train plaçait des tickets de loterie, pour les victimes d'un accident survenu le mois dernier (Duhamel, Journal Salav., 1927, p. 117).
− [En période de restriction, notamment pendant une guerre] Ticket (d'alimentation, de rationnement). Ticket permettant d'obtenir, en quantité restreinte, et moyennant finances, un certain nombre de denrées rares. Tickets de pain, de sucre; vendu sans tickets. De toute la maisonnée, cuisinière y comprise, c'est lui qui s'y reconnaît le mieux dans les tickets d'alimentation (Montherl., Fils personne, 1943, iii, 3, p. 323).Il avait eu trop souvent à aider des illégaux pour ne pas se prémunir contre le désagrément de se trouver brusquement dépourvu de tout, en un temps où le moindre achat exigeait des tickets, des bons, des inscriptions (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 258).
− ASSUR., SÉCUR. SOC. Ticket modérateur. Fraction du montant des frais médicaux ou de secours laissée à la charge de l'assuré et qui varie en fonction de la situation de ce dernier, de sa maladie et de la nature des soins. Il reste un ticket modérateur de 20 % à la charge de l'assuré sauf dans certains cas qui ont été prévus (Pt guide des familles, Paris, éd. soc. fr., 1956, p. 85).Quant aux ayants droit de l'assuré social (...), ils bénéficient de l'exonération du ticket modérateur (Encyclop. éduc., 1960, p. 307).
B. − P. anal., arg., pop. 1. [À propos d'une pers.] a) Vieilli. Individu, personnage bizarre. Synon. numéro, pèlerin, phénomène.Un drôle de ticket. − Tu sais, l'père la Fouine, de Gauchin? − C'vieux ticket qui cherchait un trésor? − Eh bien, il l'a trouvé! (Barbusse, Feu, 1916, p. 214).
b) (Jeune) femme attirante. Dans le lot des trotteuses, y avait quelques tickets sensationnels (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 205).
2. Billet de mille francs (anciens). [G.] se trouvait coupé à blanc, je lui ai refilé cinquante tickets (Pt Simonin ill., 1957, p. 94).
3. Loc. verb. Avoir un/le ticket (avec qqn). Plaire manifestement à quelqu'un, recevoir des propositions galantes de sa part. Synon. pop. avoir une touche.J'vais t'dire, t'as un ticket d'enfer, une cote super avec la grande blonde de la table du fond... celle qu'est avec le mec à Ray-ban (L'Express, 9 août 1980, p. 72, col. 3).