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TARABISCOTÉ, -ÉE, adj.

TARABISCOTÉ, -ÉE, adj.
A. − TECHNOL. Qui comprend beaucoup de tarabiscots, de moulures, d'ornements garnis de tarabiscots. Boiseries, panneaux, plafonds tarabiscotés; décor tarabiscoté. Au plafond (...) il n'y avait que du plâtre doré et tarabiscoté (Montherl., J. filles, 1936, p. 1039).
B. − P. ext.
1. Façonné à l'excès, chargé d'ornements excessifs. Bague, bijou tarabiscoté(e); décoration tarabiscotée. Il y a là Grangé, qui semble sculpté dans un marron d'Inde, avec un énorme nez, un rubis tarabiscoté (Goncourt, Journal, 1860, p. 717).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Le décor: un comptoir de bar immense, de la bière en quantité, des gravures de chasse, des tableaux du Moyen Age, tout un tarabiscoté prétentieux (Le Nouvel Observateur, 24 oct. 1977, p. 66, col. 3).
2. Au fig., fam. D'une recherche excessive et compliquée; affecté, inutilement contourné, maniéré. Style tarabiscoté. Une œuvrette un peu tarabiscotée où vous coupiez les cheveux en quatre (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 222).Les cures magnétiques connurent un succès inouï, et les philosophes de salons ou de facultés eurent un beau terrain de disputes, d'hypothèses échevelées et d'explications tarabiscotées (Béguin, Âme romant., 1939, p. 61).
[P. méton.] Votre sacrée littérature de gueusards prétentieux et tarabiscotés... Toi, tu es le malin des malins, tu as trouvé le troisième sexe, le mode angélique, ni mâle ni femelle, pas même châtré (Bloy, Femme pauvre, 1897, p. 46).
Empl. subst. C'est un tarabiscoté tout à fait, tout à fait distingué et qui pourrait bien avoir un vrai talent littéraire (Goncourt, Journal, 1884, p. 357).
Prononc.: [taʀabiskɔte]. Étymol. et Hist. 1. 1848 « qui comprend beaucoup de tarabiscots » boiseries tarabiscotées (Th. Gautier, Portraits contemp., Marilhat, éd. Charpentier, 1874, p. 235); 2. 1860 « façonné à l'excès; chargé d'ornements trop compliqués » un rubis tarabiscoté (Goncourt, op. cit., p. 717); 3. 1887 fam. « chargé d'ornements d'une délicatesse, d'une recherche excessives » un épithète douloureusement tarabiscoté (Id., ibid., p. 665). Dér. de tarabiscot*; suff. *. Fréq. abs. littér.: 15.

TARABISCOTER, verbe trans.

TARABISCOTER, verbe trans.
A. − MENUIS. ,,Tirer des tarabiscots dans une moulure`` (Barb.-Cad. 1971).
B. − P. ext.
1. ,,Raffiner, façonner, contourner avec préciosité`` (Ac. 1935). Tarabiscoter un dessin. Tarabiscoter un panneau décoratif (Rob. 1985).
2. Au fig., fam. Ajouter des ornements, des enjolivures d'une recherche excessive au point de rendre maniéré, mièvre, précieux. Tarabiscoter son style. Empl. pronom. réfl. passif. V. baroquisme ex. 3.
Prononc. et Orth.: [taʀabiskɔte], (il) tarabiscote [-kɔt]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1892 « séparer les moulures par des tarabiscots » (Guérin); 2. a) 1893 p. ext. « façonner à jour avec excès » (DG); d'où b) 1904 « charger d'ornements d'une délicatesse excessive au point de le rendre maniéré » tarabiscoter son style (Nouv. Lar. ill.). Dér. de tarabiscoté*; dés. -er.
DÉR.
Tarabiscotage, subst. masc.Action de tarabiscoter; résultat de cette action. Tarabiscotage d'un dessin, des œuvres de style baroque ou rococo. Inutile de rappeler ses œuvres de jeunesse [de Georges Desvallières], précieuses et raffinées, ouvragées jusqu'au tarabiscotage comme des bijoux de Lalique, puis la crise qui a suivi et changé brusquement ces élégances un peu mièvres en un style convulsif, balbutiant, sanglotant, balafré, charbonneux, dramatique (Gillet, Art fr., 1938, p. 150). [taʀabiskɔta:ʒ]. 1resattest. a) 1894 « action de tarabiscoter » (Sachs-Villatte, Französisch-deutsches Supplement-Lexikon, [Berlin] ds Quem. DDL t. 18), cf. 1904 (Nouv. Lar. ill.), b) 1931 « caractère de ce qui est surchargé d'ornements » (L. Daudet, Dev. douleur, p. 141); de tarabiscoter, suff. -age*.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·