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Loc. adv. ♦ Avec stupéfaction. En éprouvant la plus grande surprise. L'aîné des Lafrogne, qui de sa vie n'avait voyagé qu'en troisième, regardait avec stupéfaction ces deux belles dames à l'élégante toilette noire (Theuriet, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 22).Les idées de Cantor avaient été accueillies par les mathématiciens avec stupéfaction et parfois avec fureur (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 36).
♦ À la stupéfaction générale, à la stupéfaction de. En provoquant un grand étonnement. Jamais les jurés parisiens n'avaient donné une telle preuve de faiblesse que dans l'affaire où à la stupéfaction générale, ils viennent d'acquitter trois jeunes cambrioleurs convaincus d'avoir tenté de piller un pavillon (Gide, Souv. Cour d'ass., 1913, p. 655).Lénine devait appliquer ses théories au cours de la guerre civile avec un réalisme parfait, à la stupéfaction de nombreux révolutionnaires mystiques ou idéalistes (Billotte, Consid. strat., 1957, p. 40-8).
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Loc. verb. ♦ Littér. Être la stupéfaction de. Provoquer la surprise, l'étonnement de. Unissant aux avantages secondaires de lui faire savourer dans un long regret toute sa tendresse pour nous et d'être la stupéfaction du village en conduisant notre deuil (Proust, Swann, 1913, p. 116).L'apologie des instincts de guerre par des moralistes méditerranéens sera une des stupéfactions de l'histoire (Benda, Trahis. clercs, 1927, p. 161).
♦ Être dans la stupéfaction. Être dans un état de profond saisissement, de stupeur. Cyrano, riant: Sœur Marthe est dans la stupéfaction! (Rostand, Cyrano, 1898, V, 5, p. 214).Le peuple de Jahvé l'a échangé lui-même pour une idole, qui n'est rien. Les cieux doivent en être dans la stupéfaction (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 995).