α) [À propos de choses qui se replient comme le cuir d'un soufflet] − ARCHIT. ,,Élément du réseau des fenêtres de style flamboyant; il peut y paraître seul ou conjugué avec les mouchettes`` (Nér. Hist. Art 1985).
− COUT. Morceau de tissu, généralement triangulaire, intercalé dans une couture ou entre une poche plaquée et le vêtement pour donner de l'ampleur. Les chasubles n'ont pas ces formes de tablier de sapeur et elles n'arborent point sur les épaules du prêtre ce renflement, cette sorte de soufflet pareil à une oreille couchée d'ânon, qu'à Paris les étoliers fabriquent (Huysmans,En route, t. 2, 1895, p. 220).Cette ampleur [de la chemise de nuit] s'évase en godets, en soufflets, en plis à la cheville ou jusqu'au sol (Catal. Carrefour, 2 janv. 1952, p. 4, col. 6).COUT. À soufflet(s),loc. adj. Chemise, veste à soufflet(s). Poches à soufflets (...). Ce soufflet sert à donner de l'aisance pour mettre des objets (Dreyfus,Manuel apiéceur, av. 1953, p. 32).
− MAR. ,,Abord d'un grand navire, coupure transversale ménagée dans un pont supérieur, afin de lui laisser un peu de souplesse aux mouvements de tangage`` (Merrien 1958).
− MAROQ. ,,Pièce latérale ou de fond d'un portefeuille, d'une serviette, d'un sac, etc. dont le pli longitudinal, en s'ouvrant ou en se fermant, permet d'agrandir ou de diminuer la capacité de l'objet`` (Rama Maroq. 1975). Sur un soufflet intérieur, en discrètes lettres d'or, la serviette portait cette indication: Defouqueblize (Gide,Caves, 1914, p. 848).MAROQ. À soufflet(s),loc. adj. Serviette à un, deux, trois soufflet(s). Suivi du domestique qui pliait sous le poids d'une malle, d'une valise à soufflets, d'un sac de nuit (Huysmans,À rebours, 1884, p. 167).Un porte-monnaie d'ivoire à soufflets de satin blanc (Martin du G.,Thib., Mort père, 1929, p. 1329).
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MUSIQUE ♦ Soufflet d'accordéon. Partie extensible d'un accordéon. Parois solides et (...) membranes élastiques formant des chambres analogues à des soufflets d'accordéon (Quéret,Industr. gaz, 1923, p. 220).
♦ ,,Signe d'interprétation (...) formé du rapprochement des signes du « crescendo » et du « descrescendo »`` (Mus. 1976). D. Mazocchi invente plusieurs signes d'expression comme les soufflets (Lalo,Esthét. mus. sc., 1908, p. 276).Un signe en forme de v placé verticalement [sur une note de musique] indique que le son doit être fortement appuyé; placé horizontalement, il signifie que le son attaqué avec force doit être ensuite diminué d'intensité. Ce dernier signe est appelé soufflet (...). Le soufflet étendu à une suite de notes ou à une phrase (...) prescrit, selon sa direction, une augmentation (...) de l'intensité < ou une diminution (...) > Ce signe correspond aux mots Crescendo et Decrescendo, ou Diminuendo (BrenetMus.1926,p. 300).
− PHOT. ,,Partie extensible en forme d'accordéon, étanche à la lumière, reliant le porte-objectif et le porte-film (ou le corps avant et le corps arrière) d'une chambre photographique`` (Microgr. 1980). L'appareil [photographique], de format réduit, n'a pas de soufflet déformable (Prinet,Phot., 1945, p. 33).
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TRANSPORTS ♦ CH. DE FER. Passage articulé entre deux voitures de chemin de fer. Marat se trouve pressé, avec une dizaine de voyageurs, entre un soufflet clos par un panneau métallique et une porte vitrée solidement verrouillée qui donne accès au couloir d'un wagon-lit (Vailland,Drôle de jeu, 1945, p. 121).Le passage d'une voiture à une autre est assuré par une porte située en bout de chaque plateforme et qui donne accès au soufflet accouplé au soufflet de la voiture suivante (Bailleul,Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 112).
À soufflet(s), loc. adj. Ballotté, bousculé comme s'il était sur la plaque trépidante d'un passage à soufflets entre deux wagons (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p. 728).♦ HIST. DES TRANSP. Capote de véhicule hippomobile qui se replie par un système de leviers articulés. Fermer, ouvrir le soufflet. [Les écrins] céderont à la pression de ton doigt comme le soufflet de ma calèche (Nodier,Trésor Fèves, 1833, p. 48).P. méton., vx. Ce véhicule. Les voitures: coucous, soufflets, landaus, berlines, carrosses, charrettes (...) roulent du matin au soir comme un torrent (Erckm.-Chatr.,Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 335).Elle était seule, avec un laquais, dans un soufflet de satin mauve, tiré par trois petits poneys, tout harnachés d'argent (Bourges,Crépusc. dieux, 1884, p. 204).