1. Ensemble des moyens utilisés pour résoudre, surmonter une difficulté, trouver une réponse satisfaisante à un problème concret. Puisqu'il se croyait trop gêné pour payer son entretien sans mon aide, je lui proposai de m'en charger moi-même, et il accepta enfin cette solution par un contrat définitif, en 1838 (Sand,Hist. vie, t. 4, 1855, p. 422).Je n'ai pas une minute d'hésitation. La solution, les Syriens me l'ont tous donnée. Partout j'ai entendu − à grands cris et avec quel accent pressant − le mot décisif: « Donnez-nous des écoles » (Barrès,Cahiers, t. 11, 1914, p. 76).SYNT. Bonne, excellente, mauvaise solution; solution amiable, audacieuse, banale, définitive, élégante, heureuse, idéale, individuelle, paresseuse, radicale, rationnelle, rêvée, simple, universelle; solution d'attente, d'avenir, de bon sens, de compromis, de désespoir, de fortune, du moindre effort, de paresse, de remplacement; chercher, exiger, préconiser, proposer, trouver une solution; une solution s'impose, s'offre, se présente; difficulté, problème qui n'a pas trouvé de solution, resté sans solution.
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[Souvent dans une phrase exclam., exprimant un jugement de valeur sur le moyen préconisé] C'est la meilleure, la seule solution; il n'y a pas d'autre solution. À défaut, un interminable train mixte, partant très avant l'aube, l'y déposerait encore à 8 heures et demie du matin... C'est la solution! (Malègue,Augustin, t. 2, 1933, p. 234).Il n'y a pas trente-six solutions pour créer de la diversité; il faut faire confiance aux autres. Laisser les régions s'exprimer, même si ce qu'elles disent paraît subversif ou réactionnaire ou incompréhensible à Paris (Le Monde aujourd'hui, 23-24 févr. 1986, p. vii, col. 6).♦ Solution de facilité. Ce qui demande le moins d'effort. L'épistémologie se trouve contrainte de répondre d'une manière de plus en plus affinée et souple aux questions posées par la sociologie du savoir, en évitant la sublimation et la dogmatisation d'une situation particulière, en somme, toute solution de facilité (Traité sociol., 1968, p. 135).
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En partic. Élément, moyen qui fournit la réponse la plus juste à un problème donné. ♦ Solution (de) + subst.La solution du préau est donc médiocre, mais il convient cependant de l'examiner avec soin s'il n'y a pas, dans l'établissement scolaire, un autre moyen de faire faire des cours pratiques (Mathiot,Éduc. mén., 1957, p. 60).La solution bois exige réflexion. Notons tout de même que les fabricants d'appareils ont fait un gros effort de recherche et de mise au point: on trouve aujourd'hui des chaudières à bois, mixtes ou non, dont la sophistication n'a plus rien à envier aux appareils à gaz ou à fuel (Le Sauvage, mars 1980, p. 64, col. 1).
♦ Solution + adj.Les solutions mécaniques tendent vers de nombreux buts: plus grande puissance, souplesse accrue, consommation réduite, pour ce qui est des moteurs (Tinard,Automob., 1951, p. 372).Le traitement médical a fait les preuves de son efficacité et on lui doit indiscutablement de très nombreuses guérisons. Si l'ulcère n'est pas compliqué il doit toujours être tenté avant d'envisager une solution chirurgicale (Quillet Méd.1965, p. 139).
3. Terminaison, conclusion de quelque chose. a) Vieilli − MÉD. Fin, terminaison d'une maladie. (Dict. xixeet xxes.).
− DR. Paiement final servant de libération (Dict. xixeet xxes.).
− Cour. Règlement apporté à un problème juridique privé. Il faudrait que vous eussiez la complaisance de venir me voir incontinent, parce que, d'après les termes de nos conventions relatives aux indemnités, je suis obligé d'avoir une solution sur cette affaire le 20 de ce mois (Balzac,Corresp., 1833, p. 361).Je ne compte pas être à Paris cet hiver avant le mois de février. À cette époque, j'aurai la solution de mes affaires, solution qui sera déplorable, mais au moins je saurai à quoi m'en tenir (Flaub.,Corresp., 1878, p. 171).
b) Conclusion d'une affaire, issue d'une situation conflictuelle délicate. Solution d'un litige; hâter la solution d'une crise, d'un conflit. S'aimaient-ils toujours, le mariage demeurait-il possible et raisonnable? Cela flottait dans l'étourdissement où la catastrophe les laissait, sans que ni l'un ni l'autre parût impatient de brusquer une solution (Zola,Joie de vivre, 1884, p. 995).Le discours prononcé, hier par Churchill aux Communes est mauvais à ce point de vue. C'est une raison de plus pour hâter la solution de la question du gouvernement à Damas (De Gaulle,Mém. guerre, 1954, p. 554).