a) Solstice d'été, de juin. Période de l'année où les jours sont les plus longs, phénomène traditionnellement célébré par des réjouissances en rapport avec le soleil, le feu, la lumière; p. méton., jour le plus long de l'année, marquant le début de l'été (dans l'hémisphère Nord). Je suis engagé depuis près d'un an dans un long poëme composé, sur le mode du bréviaire, de dialogues et de cantiques et consacré à la nuit du Solstice d'été (trois voix de femmes) (Claudel,Corresp.[avec Gide], 1912, p. 199).V.
juin A ex. de Mauriac et
infra A 1 b ex. de Maurain.
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Empl. abs. Le soleil du solstice. Une prairie d'asphodèles sous la nuit fécondante de juin. Nous nous sommes couchés en rond comme un bétail pacifique, l'esprit divinement vide rendu à la méditation de la terre, du solstice proche, des saisons (Gracq,Beau tén., 1945, p. 46).V.
été A 1 ex. 1.
♦ P. méton. Date de l'été, jour le plus long de l'année. Le soir, la ville est suspendue dans l'attente du canon de sept heures; et nous croyons remarquer que tous les jours il avance de quelques minutes, bien que nous soyons à huit jours à peine du solstice (Fromentin,Été Sahara, 1857, p. 202).C'était l'été. Depuis le solstice, de grands cygnes naviguaient très haut entre les astres (Giraudoux,Amphitr. 38, 1929, ii, 6, p. 138).
b) Solstice d'hiver, de décembre. Période de l'année où les jours sont les plus courts, donnant lieu à des fêtes traditionnelles coïncidant avec des fêtes païennes ou religieuses en rapport avec la lumière; p. méton., jour le plus court de l'année, marquant le début de l'hiver (dans l'hémisphère Nord). À mesure qu'on s'élève en latitude se fait sentir de plus en plus l'inégalité des jours et des nuits, en même temps que l'obliquité moyenne du rayonnement se modifie; les deux maxima tendent à se rapprocher en s'accentuant; (...) il n'y a plus qu'un maximum, au voisinage du solstice de juin, un minimum au solstice de décembre (Maurain,Météor., 1950, p. 31):2. ... mais les jours s'allongent au moment où Jésus naît; le Soleil de Justice dissipe les ombres; c'est le solstice d'hiver et il semble que la terre, délivrée de persistantes ténèbres, se réjouisse.
Huysmans,Oblat, t. 1, 1903, p. 244.
♦ Empl. abs. Les pluies du solstice. Il était logique de compter les jours de l'année à partir de celui-là [le solstice d'hiver]; mais en considération de la lune, toujours puissante sur les esprits, on décida d'attendre la nouvelle lune, qui suivait le solstice de quelques jours, et cet usage s'est conservé (Alain,Propos, 1921, p. 247).
− Littér. Période, saison correspondant à ces dates, envisagée du point de vue des phénomènes climatiques ou symboliques influant sur les êtres et les choses. L'âme exposée aux torches du solstice, Je te soutiens, admirable justice De la lumière aux armes sans pitié! (Valéry,Charmes, 1922, p. 148).