B. − Passage à un état plus solide. L'usage habituel qu'en font [de la nourriture des nations ichtyophages] les hommes retarde chez eux de quelques années la solidification de toutes les parties du corps (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 92).Les gros œufs de fourmis (...) sont leurs nymphes ou chrysalides, petites fourmis organisées qui, sous le voile, affermissent leur délicate existence, tendre et molle encore. Elles y restent pour accomplir un progrès de solidification, de coloration successive (Michelet, Insecte, 1857, p. 283).− Au fig., littér. Fait de devenir solide, de rendre solide. Mille circonstances (...) ont concouru à la solidification de cette puissante renommée [de M. Ingres] (Baudel., Curios. esthét., 1855, p. 157).La solidification, dans notre mémoire, de certaines sensations, de certains sentiments, de certaines idées (Bergson, Essai donn. imm., 1889, p. 133).
− P. métaph. Quand on arrive avec son idée indécise, vague, flottante, et qu'il faut couvrir cette feuille de papier de pattes de mouches noires, donnant une solidification exacte, logique, rigoureuse au brouillard de votre cervelle, les premières heures sont vraiment dures, vraiment douloureuses (Goncourt, Journal, 1881, p. 104).