V.
B 1 ex. de Delécluze:
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En partic. ♦ Non accompagné. Sortir, se promener, voyager seul; partir tout seul. M. de Cambremer (...) vint, mais seul, en disant que la marquise était désolée, mais que son médecin lui avait ordonné de garder la chambre (Proust,Sodome, 1922, p. 1094).
♦ [Insiste sur l'isolement matériel dans un espace, dans un lieu] Seul à l'hôtel, à (une) table, dans sa chambre, dans son coin, dans un/son compartiment, dans le désert, dans une grande maison, dans le noir, dans une rue déserte. L'intolérable, c'est d'être perpétuellement dans l'attente d'un danger sournois; à deux, on prendrait ça à la rigolade... mais toute la nuit seul dans le grand appartement de mes parents, toutes les nuits seul, les nuits ne finissent pas en hiver (Vailland,Drôle de jeu, 1945, p. 95).
♦ Travailler, prier... seul (p. oppos. à avec qqn d'autre, en groupe, en équipe, en communauté). Les agents de maîtrise (...) surveillent et dirigent (...) des travaux effectués par des ouvriers (ou des ouvrières), travaillant seuls ou en équipe (Brunerie,Industr. alim., 1949, p. 127).Jouer seul. Jouer sans partenaire. Gabrielle (...) semble jouer toute seule à colin-maillard au milieu de la scène (Feydeau,Dame Maxim's, 1914, ii, 10, p. 53).Parler, rire (tout) seul. Parler, rire sans interlocuteur ou sans raison apparente. Une petite vieille aux joues roses, qui rit toute seule dès le matin (Bernanos,Joie, 1929, p. 669).Un homme assis en face de moi parlait seul et semblait très excité (Larbaud,Journal, 1934, p. 282).V. causer2ex. 2.Disposer, jouir, profiter seul de + subst. En disposer, jouir, profiter sans partager. Elle avait honte de jouir seule de leurs petits-enfants, des gambades vives de la petite Geneviève qui maintenant se roulait sur le sable avec impudence (Drieu La Roch.,Rêv. bourg., 1937, p. 189).