1. a) PHYS., ÉLECTR. Limite (inférieure ou, très rarement, supérieure) au-delà de laquelle un phénomène physique ne provoque plus de réaction. Seuil minimum, maximum; seuil relatif; seuil thermique, photoélectrique; effet de seuil; seuil de courant, d'énergie. La raie se termine là où l'éclairement de la plaque tombe au-dessous du seuil de sensibilité de la plaque (Schatzman,Astrophys., 1963, p. 50).♦ Seuil électrique. ,,Le courant ou le voltage le plus faible nécessaire pour déclencher une réaction minimale perceptible`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Lorsqu'on élève progressivement l'intensité du courant, le seuil est atteint d'abord par le courant d'ouverture puis par le courant de fermeture (Camefort, Gama,Sc. nat., 1960, p. 189).
♦ Seuil galvanique (Méd. Biol. t. 3 1972). Synon. de rhéobase (s.v. rhéo-).
♦ Seuil d'un récepteur. ,,Dans un récepteur (en principe radioélectrique), limite au-dessous de laquelle il ne délivre aucun signal détectable dans le bruit`` (Muller 1980).
b) PHYS. NUCL. ♦ Seuil de réponse (aux impulsions). ,,Valeur minimale de l'amplitude d'une impulsion nécessaire pour qu'un circuit déterminé associé à un détecteur de rayonnement remplisse sa fonction en réponse à cette impulsion`` (Nucl. 1975).
♦ Seuil nucléaire d'énergie. ,,Énergie cinétique minimale d'une particule incidente, pour laquelle une réaction nucléaire est possible`` (Nucl. 1975). Seuil d'énergie d'une particule.
♦ Seuil de luminescence. ,,Longueur d'onde maximale, ou fréquence minimale, de la radiation capable de provoquer la luminescence d'une substance`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
♦ En appos. Fréquence seuil. Lorsque la fréquence est supérieure à la fréquence seuil, les électrons expulsés par l'action de la lumière (photoélectrons) sortent de la matière avec une énergie cinétique d'autant plus grande que la fréquence dépasse davantage la fréquence seuil (L. de Broglie,Théorie quanta, 1959, p. 95).
c) INFORMAT. ,,Niveau à ne pas dépasser`` (Ging.-Lauret 1982). ♦ Seuil d'impulsion. ,,Valeur minimum en dessous [sic] de laquelle l'impulsion perd sa signification et risque d'être confondue avec un parasite`` (Ging.-Lauret 1982).
2. PHYSIOL., PSYCHOPHYS. Niveau d'intensité minimale d'un stimulus, capable de produire une sensation. Seuil sensoriel; seuil d'audibilité, d'excitabilité, d'excitation, d'intensité, de perception, de réponse, de stimulation. Une différence génétique dans le seuil de la sensibilité aux hormones aboutit à supprimer dans une espèce le dimorphisme sexuel (Cuénot, J. Rostand,Introd. génét., 1936, p. 41).Seuil d'acuité visuelle pour les stimulations lumineuses de la rétine, seuil d'acuité tactile pour les stimulations cutanées (Piéron,Sensation, 1945, p. 51).♦ Seuil absolu (d'une sensation). ,,Intensité minimale du stimulus suffisante pour produire une sensation`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Les recherches sur les seuils absolu et relatif de sensibilité (...) ont fait l'objet des études de nombreux chercheurs (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 206).
♦ Seuil de sensation à la douleur. ,,Seuil à partir duquel un stimulus agissant sur les récepteurs sensibles à la douleur provoque une sensation douloureuse perceptible, la stimulation d'autres récepteurs et les facteurs subjectifs étant autant que possible éliminés`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
♦ Seuil différentiel. ,,Intensité la plus basse à laquelle deux stimuli déterminent deux sensations distinctes`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Synon. minimum différentiel (ibid.).La question a paru pouvoir se poser du fait d'un abaissement du seuil différentiel dans des cas de double stimulation, portant sur des appareils récepteurs différents (Piéron,Sensation, 1945, p. 383).
♦ Seuil d'audition minimal, seuil d'audition maximal. Champs entre lesquels s'étend le champ auditif normal où l'audition est relativement bonne (d'apr. Thinès-Lemp. 1975). Le seuil maximum d'audition (ou seuil de la douleur) correspond à l'intensité maximale supportable par l'oreille (Thinès-Lemp.1975).Le seuil minimum d'audition correspond au minimum d'énergie sonore requise pour que l'oreille humaine perçoive le stimulus sonore (Thinès-Lemp.1975).
♦ Seuil de sensation à la douleur. ,,Seuil à partir duquel un stimulus agissant sur les récepteurs sensibles à la douleur provoque une sensation douloureuse perceptible, la stimulation d'autres récepteurs et les facteurs subjectifs étant autant que possible éliminés`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
♦ Seuil d'intelligibilité. ,,Intensité (exprimée en dB) à partir de laquelle, en audiométrie vocale, 50 % du message est correctement compris par un sujet`` (Thinès-Lemp. 1975).
♦ Seuil de vision, seuil visuel. ,,Valeur du stimulus que l'on convient de considérer comme la limite perceptible`` (Mill. Vision 1981).
♦ Seuil lumineux. ,,Intensité lumineuse minima perceptible`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Seuil lumineux brut, seuil lumineux différentiel (Méd. Flamm. 1975).
3. BIOLOGIE a) UROL. Seuil d'élimination (rénale), seuil rénal. ,,Concentration minimale d'une substance dans le sang à partir de laquelle elle passe dans l'urine`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Seuil rénal du sucre (Méd. 1966). Les substances avec seuil ne sont éliminées par le rein qu'à partir du moment où leur taux dans le sang atteint une certaine concentration (Ce que la Fr. a apporté à la méd.,1946 [1943], p. 210).En 1896, Klemperer a introduit la notion d'un seuil d'excrétion, qui n'intervient que dans le cas rare et très particulier du diabète d'origine rénale (Bariéty, Coury,Hist. méd., 1963, p. 762).
b) Seuil écologique. ,,Température à laquelle commencent certains phénomènes biologiques`` (Lar. agric. 1981). Il arrive enfin que des graines de plantes supérieures germent dans un lieu situé très au-dessous du seuil de lumière autorisant la vie du végétal adulte (Gèze,Spéléol. sc., 1965, p. 143).