2. Au fig. Exprimer, diffuser, émettre. − Qqc. sécrète qqc.Presque tous les métiers sécrètent l'ennui à la longue (Romains, Knock, 1923, I, p. 6).La petite ville cagote sécrétait ses méchancetés et ses poisons (Guéhenno, Jean-Jacques, 1952, p. 167).
− Qqn sécrète qqc.Sécréter un plan, un système. Nous aimons les êtres parce qu'ils secrètent une mystérieuse essence, celle qui manque dans notre formule pour faire de nous un composé chimique stable (Maurois, Climats, 1928, p. 34).Pour les idées fausses, nous les sécrétons si naturellement, si abondamment, qu'il serait vain de s'en effrayer. Elles vont et viennent dans nos têtes comme les microbes dans l'organisme (Aymé, Confort, 1949, p. 41).
− Qqn sécrète du/de la + subst.Sécréter de l'amertume, des idées, de la haine, du mensonge, de la révolte. L'imagination d'André, surexcitée par sa présence, sécrétait des images nouvelles (Martin du G., Devenir, 1909, p. 112).Ce tempérament, cette hérédité, cette éducation sécréteront du courage, et tel autre tempérament, telle autre hérédité, telle autre éducation, de la lâcheté, comme un estomac sécrète du suc gastrique, un foie de la bile en présence de telle ou telle substance (Bourget, Sens mort, 1915, p. 6).
− Absol. Plus fatal que les astres, plus attentif que le serpent qui humecte sa proie de salive; je sécrète, je tire de moi, je lâche, je dévide, je déroule (Cocteau, Machine infern., 1934, II, p. 82).
− Empl. pronom. Il se sécrète dans la passion de l'amour un venin de destruction tout d'abord imperceptible, vaguement agissant, aisément dissipé (Valéry, Variété V, 1944, p. 190).