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Littéraire ♦ Qui aboutit à faire couler le sang. Délire, démagogie, despotisme, envie, férocité, fureur, ivresse, soif, zèle sanguinaire; appétits, instincts sanguinaires; dessein, doctrine, décret, sentence sanguinaire; dogmes, idées, ordres sanguinaires; (être en proie à une) rage sanguinaire. Le préfet de police, très nerveux, hâte le départ (...). Des projectiles s'abattent, pulvérisant les vitres des portières. Des cris âpres, sanguinaires, poursuivent, comme une meute qu'on lance à la curée, le landau qui s'éclipse dans le crépuscule (Martin du G., J. Barois, 1913, p. 401).En la protégeant [la tête de l'Empereur], on protégerait tous les intérêts nés de la Révolution; on sauverait d'une réaction sanguinaire les hommes compromis par leurs égarements (les Jacobins et les régicides) (Bainville, Hist. fr., t. 2, 1924, p. 114).
♦ [P. réf. à un lieu, un temps, un récit, etc.] Où le sang a coulé; où l'on a fait répandre le sang. Cauchemar, lutte, règne sanguinaire; assassinats, combats, massacres sanguinaires. Les femmes elles-mêmes s'intéressaient aux récits sanguinaires et souvent invraisemblables, et les orateurs mimaient les attaques et les combats d'hommes contre les bêtes, levaient les bras, contaient d'une voix tonnante (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Loup, 1882, p. 1241).Tous les hommes de sa génération (...) transportés d'un monde paisible (...) à un autre, prodigieusement sanguinaire, instable et délirant (Arnoux, Solde, 1958, p. 174).