1. [Cette impression est causée par] a) [le froid] Elle a éprouvé un saisissement qui l'a rendue malade. Le passage subit du froid au chaud ou du chaud au froid entraîne toujours un saisissement incommode, qui s'affaiblit et cesse enfin si la température de l'atmosphère se soutient à un degré constant (Bichat,Rech. physiol. vie et mort, 1822, p. 60).− Pour moi, je sais qui tu es, comme un enfant merveilleux, caresse, récompense des parents; car si tu poses tes mains sur le cœur, elles l'empêchent de battre, causant un saisissement comme celui de l'eau froide (Claudel,Ville, 1893, 1, p. 311).− P. métaph. Engourdissement. Voici la rigueur de l'hiver, adieu, ô bel été, la transe et le saisissement de l'immobilité. Je préfère l'absolu. Ne me rendez pas à moi-même. Voici le froid inexorable, voici Dieu seul! (Claudel,Gdes odes, 1910, p. 255).
b) [un malaise, un accident, une émotion, une sensation, un élément de la vie psychique, mor.] Occasionner un saisissement mortel; il est mort de saisissement; crier de saisissement; rester immobile, muet de saisissement; un saisissement de plaisir, de joie, de gratitude, de surprise. Berthe, le premier du mois, avait éprouvé un saisissement de bonheur, en le voyant mettre, le soir, sous la pendule de la chambre à coucher, trois cents francs pour sa toilette (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 259).Je n'ai pas eu le temps d'éprouver la peur autrement que comme une contraction physique, celle que provoque un grand bruit, que déjà il m'est accordé le soupir de la délivrance. Je devrais éprouver le saisissement du choc. Puis la peur, puis la détente. Pensez-vous! Pas le temps! J'éprouve le saisissement, puis la détente (...). Il manque une étape: la peur (Saint-Exup.,Pilote guerre, 1942, p. 349).