RUBICOND, -ONDE, adj.
A. − 1. [En parlant du visage] Qui a le teint très rouge. Synon. enluminé, rougeaud (fam.), rubescent (littér.), vermeil; anton. blâfard, blême, exsangue, pâle.Nez, visage rubicond; joues rubicondes. Pierrotti, ce jour-là, devait en avoir immodérément absorbé [des petits verres], car sa trogne était plus rubiconde encore que d'habitude (Arène, Veine argile, 1896, p. 251).La face rubiconde que Breughel donne à ses paysans joyeux, ripailleurs et gelés (Proust, Guermantes 1, 1920, p. 98).
2. [En parlant d'une pers.] Qui a le visage rouge. Les cochers rubiconds vident leur verre devant le comptoir du marchand de vin (A. France, Bonnard, 1881, p. 419).Un petit homme gros, rubicond et épanoui (Rolland, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 831).
B. − [En parlant d'une chose] Rouge. Je vois au-dessous de moi se répéter au cœur des champs l'image du rond soleil, rubiconde dans le riz vert (Claudel, Connaiss. Est, 1907, p. 93).Des tas d'oignons dorés, de petites raves roses, de haricots verts, et de pommes rubicondes (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 611).
Prononc. et Orth.: [ʀybikɔ
̃], fém. [-ɔ
̃:d]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1400 [ms. xves.] « rouge » (Somme MeGautier, mss franç. Bibl. nat. 1288, f o52 v ods DG: urine rubiconde); 2. 1640 « très rouge (d'un visage) » (Oudin Ital.-Fr.). Empr. au lat.rubicundus « rouge, rougeaud ». Fréq. abs. littér.: 42.