A. − Fam., péj. 1. [En parlant de la peau, en partic. du visage, du teint] Qui est (anormalement) rouge. Synon. congestionné, rubicond; anton. blafard, blanc, pâle.Face, visage rougeaud(e); mains rougeaudes. Un teint blanc, transparent, toutefois presque toujours rougeaud par l'activité de sa marche (Goncourt, Journal, 1889, p. 966).Pinceloup (...) avait une balle rougeaude de campagnard cuit au soleil (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 29).
2. [P. méton.] a) [En parlant d'une pers.] Qui a le teint (trop) rouge, haut en couleur. Anton. blâfard, blanc, pâle.Paysannes rougeaudes. Un petit homme rougeaud avec des cheveux rouges et fort en colère (Barrès, Cahiers, t. 4, 1904, p. 18).Ces grosses mamans rougeaudes et satisfaites, probablement que ça voit rien, comprend rien (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 41).
b) [En parlant d'un inanimé abstr.] − Qui se caractérise par l'aspect rouge de la peau. Le petit Jacques (...) se traînait dans la terre, en loques et barbouillé, poussant à sa guise, d'une belle santé rougeaude (Zola, L'Œuvre, 1886, p. 180).
− Qui produit l'aspect rouge de la peau. Une propreté rougeaude colorait ses poignets, tel un cultivateur le dimanche matin (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 165).
3. Empl. subst. Personne qui a le teint (trop) rouge ou qui a les cheveux d'un roux vif. Le capitaine, un petit rougeaud à gros ventre, sanglé de force, portait presque ras son poil ardent, dont les fils de feu auraient fait croire, quand ils se trouvaient sous certains reflets, sa figure frottée de phosphore (Maupass., Contes et nouv., t. 2, MlleFifi, 1881, p. 155).Le malheur voulut que je prisse le menton à une rougeaude qui avait les plus jolis bras du monde (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 351).