α) [Le suj. désigne une pers., une collectivité, ou un attribut, un trait partic.] −
Se retremper + compl. indiquant le moyen, le milieu favorable.♦ Se retremper par, avec.Son âme, autrefois si molle et si peu virile, s'était retrempée en quelque sorte par la souffrance et le malheur (Thierry,Récits mérov., t. 2, 1840, p. 173).Bouvard, une fois chez lui, se retrempait avec la Mettrie, d'Holbach, etc. (Flaub., Bouvard, t. 2, 1880, p. 142).
♦ Se retremper à.Mes nerfs se sont retrempés à ce souffle marin, plein de sels pénétrants (Barb. d'Aurev.,Memor. 1, 1836, p. 52).J'ai été malade de la mort de mon pauvre Rollinat. Le corps est guéri, mais l'âme! Il me faudrait passer huit jours avec toi pour me retremper à de l'énergie tendre (Sand,Corresp., t. 5, 1867, p. 220).
♦ Se retremper dans.[Il] prit le paquebot pour s'aller retremper dans l'air purifiant de la terre natale (Blanche,Modèles, 1928, p. 231).De tout temps, le petit déjeuner en compagnie de ses enfants avait été pour elle, au début de la journée, une heure bénie, de trêve, de joie, où se retrempait son optimisme naturel (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p. 285).
− Se retremper de + compl. indiquant ce qu'on retrouve.Se retremper de jeunesse. Ces plongeons perpétuels étaient nécessaires à son existence. Il s'y retrempait chaque fois d'un courage nouveau, d'une activité plus ardente (A. Daudet,Fromont jeune, 1874, p. 283).
− Absol. Il faut, d'ailleurs, que je me retrempe un peu, car je m'encroûte ici. Nous irons au spectacle, au restaurant, nous ferons des folies! (Flaub.,MmeBovary, t. 2, 1857, p. 129).
− Empl. pronom. réfl. indir. Allant jusqu'au soir, de salon en salon, se retremper l'intelligence dans le commerce de ses semblables (Maupass.,Fort comme la mort, 1889, p. 79).