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REPOSANT, -ANTE, part. prés. et adj.

REPOSANT, -ANTE, part. prés. et adj.
I. − Part. prés. de reposer2*.
II. − Adjectif
A. − Qui repose des fatigues du corps et de l'esprit. Synon. délassant, distrayant, relaxant; anton. épuisant, fatigant, crevant (pop.).
1. [En parlant d'un inanimé] Conversation, lecture, sieste reposante; endroit, paysage, silence, sommeil, spectacle reposant; couleur, lumière reposante; vacances reposantes. Il désirait quelque chose de tranquille, de reposant, de confortable, sans savoir quoi (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Duchoux, 1887, p. 699).Aujourd'hui, quelle journée reposante! Pour la première fois depuis combien de temps, une journée sans alerte, sans bombardement (Montherl., Demain, 1949, II, 2, p. 723).
Il est reposant, c'est reposant (de). On sent qu'on a tout dit... On a vidé sa tête... C'est reposant (Chardonne, Épithal., 1921, p. 174).Ah, comme c'est reposant de penser à autre chose! (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 351).
2. [En parlant d'une pers.] Qui procure paix et détente à son entourage. Synon. apaisant.Je vous ai tout de suite trouvée reposante: vous aviez l'air d'une jeune fille bien élevée qui laisse causer les grandes personnes (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 71).Elle (...) était (...) encore désirable (...) avec son visage un peu enfantin, ses yeux frais et clairs, contrastant avec ce grand corps qu'elle savait tiède et reposant (Camus, Exil et Roy., 1957, p. 1559).
B. − Qui n'est pas susceptible de causer de la fatigue, de l'inquiétude. Synon. apaisant.Souvenirs reposants; sottise reposante. Il était tellement heureux après ces jours héroïques, de rencontrer un homme dont la cautèle lui parlait des paix bien reposantes de l'égoïsme, qu'il en était littéralement fasciné (Giono, Hussard, 1951, p. 62).
Il est reposant, c'est reposant (de). Et puis, surtout, c'est reposant, la tragédie, parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir le sale espoir; qu'on est pris, qu'on est enfin pris comme un rat, avec tout le ciel sur son dos, et qu'on n'a plus qu'à crier (Anouilh, Antig., 1946, p. 166).
Prononc. et Orth.: [ʀ əpozɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Att. ds Ac. 1935. Fréq. abs. littér.: 337. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 323, b) 428; xxes.: a) 515, b) 616. Bbg. Quem. DDL t. 21.

REPOSER1, verbe trans.

REPOSER1, verbe trans.
A. − Poser de nouveau ce qu'on a pris en mains.
1. [Le compl. désigne un objet] Reposer un verre sur la table, une cigarette sur le cendrier, ses lunettes sur son nez; reposer l'écouteur du téléphone. Le bruit d'une soucoupe trop vivement reposée sur le marbre du guéridon (Zola, Bonh. dames, 1883, p. 454).Il met un lorgnon, essaie de travailler, puis s'arrête, prend le récepteur, réfléchit, le repose (Flers, Caillavet, M. Brotonneau, 1923, I, 2, p. 7).
ART MILIT. Reposer l'arme. Exécuter le mouvement réglementaire de poser à terre le fusil tenu à l'épaule. Mais toujours Flick intervenait, criait: − Holà! hé! Pas si vite! (...) Voulez-vous me recommencer cela, je vous prie. En résumé, ils portaient et reposaient l'arme quatre fois à peu près par heure (Courteline, Train 8 h 47, 1887, 3epart., III, p. 239).Reposez armes! [Ordre donné pour effectuer cette manœuvre] Anton. portez armes! (v. porter 1reSection I A 1 a α), présentez armes! (v. présenter 1reSection I A 1 c).Corps raidis, têtes hautes, nous regardions muets, les dents serrées: les soldats n'ont rien à offrir que leur silence. − Reposez, armes! (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 267).
2. [Le compl. désigne une pers., une partie du corps] Reposer un enfant à terre. Je n'étais pas, ma chère, à trois pas de ta porte, un homme vient à moi, m'enlève dans ses bras, m'embrasse tant qu'il peut, me repose par terre, et se sauve en courant (Musset, À quoi rêvent j. filles, 1832, I, 1, p. 339).Barca écarquilla les sourcils, releva la tête: la douleur le reprit. Il reposa la tête sur l'oreiller (Malraux, Espoir, 1937, p. 511).
B. − Poser de nouveau quelque chose que l'on a fait enlever pour le réparer, pour le changer. Reposer une vitre, une moquette, une serrure. Donnez-moi ce vêtement-là que j'y repose un bouton (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 31).
C. − Au fig. [Corresp. à poser I D 2 b et 3] Poser de nouveau. Reposer un problème. Le Président: (...) pourquoi ne vouliez-vous pas me parler tout à l'heure? Victor: Parce que vous n'étiez pas un habitué, cher Monsieur le Président. Maintenant, vous l'êtes. Reposez vos trois questions (Giraudoux, Cantique des Cantiques, 1938, 1, p. 20).
Empl. pronom. à sens passif. Tout ceci ne fait que déplacer la question; elle se repose sous la forme suivante (G. Marcel, Journal, 1914, p. 100).
Prononc. et Orth.: [ʀ əpoze], (il) repose [-po:z]. Homon. et homogr. reposer2. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1831 (Musset ds Le Temps, p. 76). Dér. de poser*; préf. re-*.
DÉR.
Repose, subst. fém.,technol. Action de remettre à sa place ce qui avait été enlevé pour être changé, réparé. Anton. dépose.Repose d'un appareil, d'une moquette, de pièces de serrurerie. La repose d'un objet comprend (...) la remise en état de fonctionnement, ainsi que la fourniture des vis à bois nécessaires (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 3, 1928, p. 109). [ʀ əpo:z]. 1reattest. 1928 (Id., ibid., t. 2, p. 148); déverbal de reposer1.
BBG.Dub. Dér. 1962, p. 63 (s.v. repose).

REPOSER2, verbe

REPOSER2, verbe
I. − Empl. intrans. [Avec ou sans indication de lieu]
A. − [Le suj. désigne un animé]
1. Rester immobile ou étendu sans activité pour se délasser, reprendre des forces. Reposer sur un lit, sur le sein de sa mère, sous un arbre. J'essayai de reposer un moment, ce fut en vain. Je restai quelque temps couché sur ces marches que nous avions descendues si souvent ensemble (Krüdener,Valérie, 1803, p. 195).Elle reposa plus qu'elle ne dormit (Michelet,Journal, 1857, p. 383).
[P. méton.] Parce que ma bouche se tait, pensez-vous que mon cœur repose? (Gide,Nourr. terr., 1897, p. 219).Les projets des nuits d'insomnie, renaissant avec l'ombre, quand l'esprit s'aiguise dans le silence, que le corps repose sans dormir (Pesquidoux,Livre raison, 1928, p. 60).
Laisser reposer (qqn). Le laisser en état de tranquillité, exempté de travail, d'exercice physique; le laisser prendre du repos. Laisser reposer un cheval, des troupes. On apprit qu'on passerait à Triaucourt toute la journée du lendemain; sans doute pour laisser reposer les hommes (Romains,Hommes bonne vol., 1938, p. 107).[En parlant d'une partie du corps] À Balbec Mmede Villeparisis se donnait congé pour laisser reposer ses yeux (Proust,J. filles en fleurs, 1918, p. 709).Au fig. Laisser reposer les esprits. Les laisser se calmer (d'apr. Ac.).
2. Littér. Dormir. − (...) je crois que le paroxysme est passé. − Oui, elle repose un peu maintenant! répondit Charles, qui la regardait dormir (Flaub.,MmeBovary, t. 2, 1857, p. 49).
3. [Le suj. désigne un mort] Être étendu (sur un lit de mort), être enterré. Reposer au cimetière, en terre chrétienne. Je suivis Suzanne jusqu'à sa dernière demeure. Elle repose sur le bord de la mer, sous de grands acacias (Du Camp,Mém. suic., 1853, p. 199).Ils allèrent s'agenouiller près du lit où reposait la morte et récitèrent un chapelet entier (Hémon,M. Chapdelaine, 1916, p. 232).
[Au début d'une épitaphe] Ici repose. Synon. ci-gît (v. ci1I B 2).Les anciens excellaient dans l'inscription funèbre: « Ici repose Épictète, disait son cippe, esclave, contrefait, pauvre comme Irus, et pourtant le favori des dieux... » (Chateaubr.,Mém., t. 4, 1848, p. 435).
[Dans les prières chrét. pour les morts, dans des formules de souhait] Qu'il(s) repose(nt) en paix! reposer en Dieu. Qu'ils reposent en paix, ceux qui se sont couchés sur elle [la terre sacrée de la patrie] en la défendant! (Bordeaux,Fort de Vaux, 1916, p. 69).À tous ceux qui reposent dans le Christ, nous vous demandons d'accorder un lieu de rafraîchissement, de lumière et de paix (Billy,Introïbo, 1939, p. 151).
4. RELIG. CATH. [Le suj. désigne le Saint Sacrement, des reliques] Être déposé à tel endroit. C'est dans cette église que reposent les reliques de tel saint (Ac.).V. reposoir B 2 ex. de E. de Guérin.
B. − [le suj. désigne un inanimé]
1. [Le suj. désigne la nature, un élément naturel] Être sans activité, dans le calme. N'est-ce pas qu'il est doux D'aimer et de sentir qu'on vous aime à genoux? D'être deux? d'être seuls? Et que c'est douce chose De se parler d'amour, la nuit quand tout repose? (Hugo,Hernani, 1830, ii, 4, p. 52).Sous l'ample ruissellement de la clarté lunaire, les terres reposaient avec leurs étangs et leurs bois (Genevoix,Raboliot, 1925, p. 73).
2. [Le suj. désigne une partie du corps] Être immobile dans une attitude de délassement, sans activité. Ses poings reposent sur ses genoux; sa joue repose dans sa main. L'une des mains, toute petite, potelée, adorable, qui repose sur la couverture (Coppée,Bonne souffr., 1898, p. 109).La petite tête qui s'offre, la bouche en avant, repose sur les doigts croisés (Larbaud,Barnabooth, 1913, p. 148).
3. [Le suj. désigne un objet] Être déposé, se trouver à tel endroit. Son écharpe et son chapeau de paille reposaient négligemment sur un fauteuil (A. France,Étui nacre, Mmede Luzy, 1892, p. 265).Le ragoût où les boulettes reposent dans une sauce onctueuse (Guèvremont,Survenant, 1945, p. 102).
Au fig., littér. Synon. résider.Que tu es belle, et quel bonheur repose en toi! (Musset,Il ne faut jurer, 1840, iii, 4, p. 161).Sur son front [la Joconde] repose cette sérénité d'une femme sûre d'être éternellement belle (Gautier,Guide Louvre, 1872, p. 27).
[Dans un cont. relig.] Elle allait voir Lisbeth à la Ville-de-Bâle, et contempler ses trésors, levant les mains et criant: − La bénédiction du seigneur repose sur vous! (Erckm.-Chatr.,Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 463).
Laisser reposer qqc.
Laisser reposer (du vin, un liquide). Le laisser immobile pour que les impuretés se déposent, pour qu'il retrouve sa limpidité. Laisser reposer le lait pour faire monter la crème. On agita ce mélange, on le laissa reposer, puis on le décanta, et on obtint un liquide clair (Verne,Île myst., 1874, p. 157).
AGRIC. Laisser reposer (la terre). La laisser en jachère sans l'ensemencer. L'assolement. − La nécessité de laisser reposer le sol (...) a fait très tôt imaginer la technique des changements annuels de culture (Meynier,Paysages agraires, 1958, p. 127).
CUIS. Laisser reposer (une pâte). Cesser de la travailler. Ajouter [au mélange] deux cuillerées de rhum. Laisser reposer la composition. Faire les crêpes selon la méthode habituelle (Gdes heures cuis. fr., P. Montagné, 1948, p. 191).
Au fig. Laisser reposer un ouvrage, une rédaction. Ne pas y travailler pendant quelque temps, revoir à loisir, après réflexion. Je vous ai lu, comme je sais lire, en laissant de temps en temps votre lettre reposer (Rolland,J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1474).
4. Reposer sur
a) Reposer sur qqc.Avoir pour base, être appuyé sur (quelque chose) de manière stable, ferme ou permanente. Reposer sur une colonne, le sol, des pieds, un socle. Le bonhomme et Nanon étaient accouplés par un gros gourdin dont chaque bout reposait sur leur épaule droite et soutenait un câble auquel était attaché un barillet (Balzac,E. Grandet, 1834, p. 146).[Les essieux] reposent sur les rails par l'intermédiaire des roues (Bailleul,Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 7).
Au fig. Être établi sur, être fondé sur (quelque chose), s'appuyer sur (quelque chose). Reposer sur une base, la/des connaissance(s), le/les fait(s), l'idée; le raisonnement, le système, la théorie repose sur. Le plaisir peut s'appuyer sur l'illusion, mais le bonheur repose sur la vérité (Chamfort,Max. et pens., 1794, p. 32).Sans représenter son époque il [le théâtre] peut pousser à cette transformation profonde des idées, des mœurs, des croyances, des principes sur lesquels repose l'esprit du temps (Artaud,Théâtre et son double, 1938, p. 140).
b) Reposer sur qqn.Dépendre de quelqu'un pour réussir, avoir quelqu'un pour support indispensable. Voilà Delaunay, le personnage sur lequel repose toute la pièce, qui refuse son rôle! (Goncourt,Journal, 1865, p. 199).Sur le fils aîné reposaient toutes les grandes espérances du père (Aymé,Jument, 1933, p. 38).
II. − Empl. trans.
A. − [Le suj. désigne un animé]
1. [Le compl. d'obj. désigne le corps, une partie du corps]
a) Étendre, placer dans un état de détente, de délassement. Reposer son dos, sa jambe, ses pieds. Une autre petite fille (...) repose sa tête blonde sur les genoux de sa mère (Lamart.,Confid., 1849, p. 52):
... elle n'en pouvait plus. L'accompagner ailleurs, elle n'en aurait pas eu le courage... Elle aspirait à rentrer chez elle, à s'allonger parmi les coussins, à reposer son corps endolori. Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p. 650.
Littér.
[P. allus. à Montaigne (v. oreiller)] Le doute moral (...) ne s'est-il pas prêté à l'indolence de Montaigne comme un mol oreiller où reposer une tête bien faite (Bourget,Nouv. Essais psychol., 1885, p. 121).
[P. allus. à Matth. VIII, 20, Luc IX, 58: Le fils de l'homme, lui, n'a pas où reposer la tête] N'avoir pas où reposer sa tête. Être sans toit et sans ressources. Il jeta autour de lui un regard d'angoisse, d'être perdu qui ne sait plus où cacher son corps, où reposer sa tête, qui n'a pas un abri par le monde (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Vagabond, 1887, p. 670).
b) Délasser, accorder une détente à. Reposer son esprit; reposer sa vue dans l'obscurité. Je prends relâche, je repose mes yeux, je rêve à d'autres choses, je me remets à neuf (Alain,Propos, 1924, p. 616).
Reposer sa vue, ses yeux sur qqn/qqc. Attacher (sa vue, son regard) sur un spectacle agréable qui détend, réjouit. Derrière nous, un autre Sahara: la Bessarabie. On ne trouve, pour y reposer les yeux, qu'une haie de roseaux, dans un marais, à notre droite (Vercel,Cap. Conan, 1934, p. 224).V. aimable ex. 49.Au fig. Reposer son esprit, son imagination (dans, sur qqn/qqc.). Pas un joli spectacle, pas une jolie toilette où reposer ma pensée... où égayer mes yeux (Mirbeau,Journal femme ch., 1900, p. 62).Il reposait son âme lasse sur ce petit homme frisé, qui n'avait pas la méchanceté des grands (R. Bazin,Blé, 1907, p. 181).
Empl. pronom. réfl. indir. Se reposer l'esprit, les yeux. Puis, quand il était las de consulter ces indicateurs, il se reposait la vue en regardant les chronomètres et les boussoles, les sextants et les compas (Huysmans,À rebours, 1884, p. 28).
2. Empl. factitif, rare. [Le compl. d'obj. désigne un animé] Je monte une heure ou deux mon beau cheval Tedmor, pour reposer Scham (Lamart.,Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 241).
B. − [Le suj. désigne un inanimé] Délasser, détendre. Reposer qqn, l'esprit de qqn. Cette mystérieuse liturgie attire et repose mon esprit. J'ai retrouvé l'atmosphère de mon âme (Barrès,Cahiers, t. 6, 1907, p. 231).
Reposer qqn de qqc.Chez les Forbach la conversation se réduisait à fort peu. C'était toujours la même. Mais elle reposait François des racontars de la ville (Radiguet,Bal, 1923, p. 57).
[Sans compl. d'obj.] Moi, j'ai les yeux fatigués. Je comprends maintenant la photographie, les patiences, les collections de timbres... Cela repose (Chardonne,Épithal., 1921, p. 203).V. frein ex. 3.
III. − Empl. pronom.
A. − [Le suj. désigne un animé]
1. Cesser une activité physique ou mentale fatigante, se délasser, se détendre. Se reposer un moment, une heure, une journée.
a) [Empl. seul] − Tâchez de vous reposer. Non! Je ne veux pas me reposer. J'ai formé le projet de ne plus me reposer jamais, on a trop de mal à repartir (Duhamel,Combat ombres, 1939, p. 279).Des joies parallèles à la fatigue. Des joies sensibles. Manger, se reposer, les plaisirs du dimanche (S. Weil,Pesanteur, 1943, p. 181).
À l'impér. Yvonne, je t'en conjure. Couche-toi. Repose-toi. Tu vas te tuer. Tu vas te tuer de fatigue (Cocteau,Parents, 1938, iii, 9, p. 297).
En partic. Cesser un travail (rétribué), une activité professionnelle. Dieu merci! que je pense, on va se reposer, et s'établir avec les petites économies du théâtre! (Colette,Music-hall, 1913, p. 188).
b) Se reposer + prép.Se reposer sur un lit, sur un fauteuil, sous un arbre, à la campagne, dans sa chambre, dans le midi, pendant trois mois.
[Le compl. d'obj. introd. par de désigne la raison du besoin de repos] Se reposer de qqc.Synon. se remettre de.Se reposer d'un effort, d'une maladie, de ses travaux. Juliette Brémond n'avait pas eu beaucoup de temps pour se reposer des fatigues du bal (Miomandre,Écrit sur eau, 1908, p. 125).
Au fig.
Se reposer en qqn, dans qqn, dans qqc.Trouver en quelqu'un, quelque chose ce qui procure le calme, la sérénité intérieure. Je me repose en vous, j'ai confiance, je me suis donnée (Martin du G.,Devenir, 1909, p. 170).Je me reposais dans la douceur de la sentir présente (J. Bousquet,Trad. du sil., 1936, p. 140).
Se reposer en Dieu. Trouver en Dieu la quiétude, la béatitude. Qu'il est foible celui que les passions dominent! Qu'il est fort celui qui se repose en Dieu! (Chateaubr.,Génie, t. 2, 1803, p. 235).
Se reposer sur ses lauriers. V. laurier B 1 b.
2. Se reposer sur qqn.S'appuyer sur quelqu'un, lui faire confiance. Synon. avoir confiance en (qqn).Il est pourtant bien cruel que je ne puisse me reposer sur personne (Leclercq,MmeSorbet, 1835, 4, p. 129).La confiance, l'affectueuse estime du gouvernement et de la population entière qui se repose sur l'armée, sur ses chefs (Joffre,Mém., t. 1, 1931, p. 294).[P. méton.] Je me repose entièrement sur l'amitié des gens que j'aime (Goncourt,Journal, 1894, p. 519).
Se reposer sur qqn de qqc.Déléguer à quelqu'un ses pouvoirs, le charger d'(une mission, d'un travail). Sa mère, qui ne pouvait pas nous suivre, s'en est reposée sur moi du soin de lui faire exécuter l'ordonnance (Jouy,Hermite, t. 4, 1813, p. 110).
B. − [Le suj. désigne un inanimé]
1. [Corresp. à supra I B 1] Rester sans mouvement, sans activité. La nature se repose. Tu vois que ma terre ne se repose pas, et que le système des jachères n'est pas le mien (Lamart.,Corresp., 1836, p. 177).
2. [Corresp. à supra I B 2] L'eau courante n'est pas un bon miroir, mais quand l'eau se repose, l'homme peut y contempler son visage (Gide,École femmes, 1929, p. 1293).
REM.
Reposement, subst. masc.,rare. Action de se reposer; état qui en résulte. Et nous en faisons moins dans nos œuvres de jour Que l'homme n'en faisait dans son reposement. Et nous sommes perdus tout en haut de la tour Et ne voyons venir qu'un vaste épuisement (Péguy,Ève, 1913, p. 782).
Prononc. et Orth.: [ʀ əpoze], (il se) repose [-po:z]. Homon. et homogr. reposer1. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 980 verbe pronom. repauser « cesser de travailler, pour faire disparaître la fatigue » (Jonas, éd. G. de Poerck, ligne 146); ca 1120 reposer verbe trans., neutre et pronom. (Benedeit, St Brendan, éd. I. Short et B. Merrilees, 966, 308, 640); 2. 1160-74 « être déposé (en parlant des reliques d'un saint) » (Wace, Rou, III, 5395, éd. A. J. Holden, t. 2, p. 87); 3. a) ca 1470 reposer sur qqn « avoir confiance en quelqu'un » (Georges Chastellain, Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 3, p. 330); b) 1549 (Est.: se reposer sur le propos d'aucun); c) ca 1590 (Montaigne, Essais, éd. P. Villey, p. 100: s'en reposer sur moy); 4. 1564 « être en jachère (en parlant d'un champ) » (Indice et rec. universel de tous les mots principaux des livres de la Bible, f o291 r o); 1694 laisser reposer une terre labourable (Ac.); 5. 1567 « rester en repos (d'un liquide en train de s'éclaircir) » (Ch. Estienne, J. Liébault, L'Agriculture et Maison rustique, f o160 v o); 6. 1694 « être déposé, placé (du Saint-Sacrement) » (Ac.); 7. 1744 à tete reposée (G. Godard d'Aucour, Thémidore La Haye, p. 16); 8. 1754 (Bonnet, Essai psychol., p. 150: toute la théorie du raisonnement repose sur ce principe); 9. 1754 en parlant du regard (Condillac, Traité sensations, p. 170). Du lat. tardif repausare (ives., v. Blaise, dér. de pausare « cesser, s'arrêter ») « remettre, réconforter, reposer » et « se reposer ».
STAT.Reposer1 et 2. Fréq. abs. littér.: 5 808. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9 388, b) 7 605; xxes.: a) 7 718, b) 7 972.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·