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RÈGLE, subst. fém.

RÈGLE, subst. fém.
I. − Dans le domaine du concr.
A. − Instrument de forme allongée, rectiligne, à arêtes vives, dont on se sert pour tracer des lignes droites et pour mesurer. Règle à dessin(er); règle graduée, plate; tracer une figure à la règle. Cette surprenante exigence des géomètres grecs qui prétendent ne reconnaître comme acceptable qu'une construction n'exigeant pas d'autres instruments que la règle et le compas (Gds cour. pensée math., 1948, p. 515).Pas une phrase qui ne porte [chez Calvin]. Tantôt on pense à un coup de règle appliqué sur le bord d'un pupitre, tantôt à un coup d'épée (Green,Journal, 1954, p. 289).
[Avec valeur symbolique] FR.-MAÇONN. Le rite écossais ancien et accepté fait apparaître trois fois l'usage de la règle graduée dans le rituel, distinguant ainsi très nettement ses trois significations symboliques: mesure du dessin des plans, mesure des pierres et mesure de l'édifice lui-même; trois mesures prises sur la ligne droite. Dans tous les rituels, la règle apporte la précision du nombre, la connaissance chiffrée (LangloisFr.-maçonn.1983).
BÂT. Règle à manchette. ,,Longue tringle portant une moulure sur l'une de ses arêtes et que les plâtriers emploient pour tracer des plinthes ou des manchettes sous ces plinthes`` (Nouv. Lar. ill.). Règle de forme. ,,On appelle règles de forme, les planches qu'on applique verticalement à l'entrée d'une forme ou bassin de construction, pour servir d'échelle qui donne la hauteur d'eau dans la forme, à compter du fond de la rigole`` (Will. 1831).
CARTOGR. Règle parallèle. ,,Cet instrument (...) sert à tracer sur la carte des traits parallèles à la direction initiale de la règle`` (A.-B. Duval, Hébrard, Nav. aér., 1928, pp. 110-111).
SYLVIC. Règle graduée de cubage. ,,Règle utilisée pour le cubage des bois abattus ou débités, graduée conformément aux données de barèmes appropriés, selon que l'on veut estimer le volume de bois rond ou le volume de bois scié qu'on en peut obtenir`` (Métro 1975).
B. − MATH. Règle à calcul ou règle logarithmique. Instrument formé de deux règles coulissant l'une sur l'autre et d'un curseur (ou réglette) qui permet, grâce à des graduations logarithmiques d'effectuer rapidement des opérations mathématiques. La règle à calcul à la main, il [un ingénieur] peut éliminer d'avance les formes « fausses », suggérées par de pures associations d'idées (Ruyer,Cybern., 1954, p. 224).
II. − Dans le domaine de l'abstr.
A. − Prescription d'ordre moral ou pratique, plus ou moins impérative, relative au domaine social, juridique, administratif, idéologique ou religieux. Synon. loi, norme, précepte, principe.Règles absolues, impératives, internationales, strictes; édicter, établir, fixer, formuler des/les règles; adopter, appliquer, observer, respecter, suivre la/une, les/des règle(s); tenir compte de la/des règle(s); conformément aux règles; manquer aux règles.
Règle d'or. V. or1.
Règle universelle. Se soumettre à une règle universelle de probité (M. Bloch,Apol. pour hist., 1944, p. 40).
1. Dans le domaine soc., jur. ou admin.Prescription émanant d'une ou de plusieurs personnes faisant autorité dans une société ou un groupe donnés. Synon. loi, règlement, statut(s).Règles statutaires. L'art militaire se réduisait à quelques ruses de paysans et à certaines règles de chevalerie (A. France,J. d'Arc, t. 1, 1908, p. xlvii).On peut, avec un partenaire difficile, se mettre d'accord sur des normes. Pourrait-on faire de même, lorsqu'il s'agit de la vie concrète de l'établissement, de réalités immédiates et non plus de règles générales? (Reynaud,Syndic. en Fr., 1963, p. 220).
Être à cheval sur les règles. L'homme qui est à cheval sur les règles ou sur les principes, c'est celui qui ne tolère pas qu'on s'en écarte (Dupré1972).
a) Dans le domaine jur.Règles de procédure, du mariage; règles juridiques, de droit civil. Les condamnations civiles portées par les arrêts ou par les jugemens rendus en matière criminelle, correctionnelle ou de police, et devenues irrévocables, se prescriront d'après les règles établies par le Code civil (Code instr. crim., 1808, art. 642, p. 796):
1. ... l'entreprise nationalisée (...) peut, tout en appliquant les règles du droit commun, conformer sa politique commerciale à des motifs d'intérêt général qui ne guideraient pas une entreprise privée. Chenot,Entr. national., 1956, p. 95.
Règle de droit. ,,Terme doctrinal utilisé par certains auteurs pour désigner les normes juridiques fondamentales qui s'imposent aux gouvernants`` (Cap. 1936). Synon. règle juridique.
ASSUR. Règle proportionnelle. ,,Principe selon lequel, au cas où la somme assurée est inférieure à la valeur réelle de la chose assurée, la perte partielle demeure à la charge de l'assuré si la chose ne périt qu'en partie`` (Barr. 1967).
b) Dans le domaine admin.Les rédacteurs sont chargés d'assurer la reproduction des séances publiques, conformément aux règles prescrites par l'Assemblée (Règlement Ass. nat., 1849, p. 41).La discussion d'urgence, si elle n'est pas terminée à la première séance (...), est automatiquement remise à la suivante, et placée en tête de l'ordre du jour. D'après une règle établie en 1948 et encore conservée dans le règlement (Lidderdale,Parlement fr., 1954, p. 212).
Règles applicables à. Les règles applicables aux transports internationaux (Ginestet,Ass. parlem. eur., 1959, p. 56).Règles relatives à. Règles relatives au cumul (Colloque géogr. appl., 1962, p. 133).
En règle. Conformément aux prescriptions légales, en situation régulière. Être, se mettre en règle; avoir des papiers en règle. Mais a-t-il comme Pouffe, des parchemins en règle? Peut-il prouver sa noblesse? (A. France,Livre ami, 1885, p. 319).
Rem. ,,Il faut remarquer la nuance importante qui existe entre: être en règle, qui se dit des personnes ayant satisfait aux prescriptions légales ou morales et être de règle, qui s'applique aux choses conformes aux usages`` (Dupré 1972).
P. anal. Être en règle avec Dieu, avec sa conscience. Les écrivains français qui insistent tant sur le simple bon sens sont en règle avec le Concile (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 852).
La/les règle(s) en vigueur. Pour convenances personnelles prononcées par décret, suivant les règles actuellement en vigueur (J.O., Loi organ. troupes coloniales, 1900, p. 4374).
La règle de guerre. Nous avons assez demandé qu'on soumette toute la nation à la règle de guerre (Camus,Actuelles I, 1945, p. 94).
Pour la (bonne) règle. Pour suivre au moins en apparence la règle. Je pense que vous avez dit à vos témoins qu'ils n'étaient ici que pour la règle (...) mais que tout était d'avance convenu entre nous? (Kock,Ficheclaque, 1867, p. 263).
2. Dans le domaine philos., idéol. ou relig.Principe moral qui guide la conduite ou qu'il convient de suivre. Assujettir nos diverses passions quelconques aux règles imposées par une intelligence de plus en plus prépondérante (Comte,Philos. posit., t. 4, 1839-42, p. 503).Pour le chrétien, la question du salut prime toutes les autres. Faire son salut est la règle suprême de sa vie (Lévy-Bruhl,Mor. et sc. mœurs, 1903, p. 52).
Règle de foi. ,,Celle qui sert à juger les actes et les choses d'après la vérité divine; c'est alors l'ensemble de la révélation`` (Foi t. 1 1968).
Règle(s) de parenté. Règles de parenté. − Nous avons déjà étudié le comportement réciproque des proches parents (...). Les sociétés civilisées ont des règles analogues. Les parents veillent sur leurs enfants, et les frères et sœurs ne sont pas exempts de toute contrainte en présence les uns des autres (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 298).
En partic.
Règle (religieuse). Statuts et préceptes disciplinaires définissant la conduite des membres d'un ordre religieux ou d'une congrégation. La règle de Saint Benoît, de Saint-Basile. Après la règle des carmélites, lesquelles vont pieds nus, portent une pièce d'osier sur la gorge et ne s'asseyent jamais, la règle la plus dure est celle des bernardines-bénédictines de Martin Verga (Hugo,Misér., t. 1, 1862, p. 577).
Règle maçonnique. ,,Code de règles morales adopté en 1782 par le convent de Wilhelmsbad et qui devint la charte du Rite écossais rectifié`` (Faucher 1981).
3. P. ext., souvent au plur. Norme résultant de l'usage, de la tradition ou de l'expérience acquise. Règles de la politesse, de la bienséance; règles de conduite:
2. Les primitifs omettent souvent certaines règles de politesse qui nous paraissent essentielles, tout en en imposant d'autres, étranges à nos yeux, ainsi la coutume qu'ont les Havasupaï de se pourlécher les lèvres pour marquer le plaisir qu'ils prennent à un repas. Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 301.
4. P. méton., rare. Référence, modèle. Les Vies de saints écrites d'une façon trop exaltée lui déplaisaient (...). Fénelon était sa règle et sa limite (Renan,Souv. enf., 1883, p. 249).
B. − Méthode, recommandation résultant d'une étude ou de l'expérience et applicable dans un domaine donné pour atteindre une certaine fin. Règles techniques. Les règles d'hygiène qui s'appliquent à l'appareil respiratoire consistent, d'une part, en soins visant l'application des conditions physiologiques nécessaires à la vie et au fonctionnement de l'organe, et d'autre part en exercices concourant à son entretien et à son perfectionnement (Macaigne,Précis hyg., 1911, p. 190).Voici une âme dilettante, presque physiquement incapable d'une règle de vie, parce qu'elle est tout entière occupée par la jouissance intime de ses rêveries successives (Mounier,Traité caract., 1946, p. 694).
Dans les règles, en règle(s). Un escroquerie en règle. C'est que cet État français, dont je vous parlais tout à l'heure, on l'a soumis à un siège dans les règles (Gambetta, 1878ds Fondateurs 3eRépubl., p. 178).Chez les Maricopa, la femme était censée savoir apporter l'eau, faire la cuisine et moudre le maïs, et la fiancée devait subir un examen en règles sur ces matières (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 263).
Règle(s) de l'art. La réduction des dosages est contraire aux règles de l'art et peut présenter de sérieux inconvénients (Cléret de Langavant,Ciments et bétons, 1953, p. 120).Selon les règles de l'art. Aucun d'eux ne voulait la revision: ils en font de grands serments dans les coins. Pour la faire avorter selon les règles de l'art, chacun d'eux se propose (Clemenceau,Vers réparation, 1899, p. 344).
1. [Dans les lettres et dans les arts] Conseils à suivre pour obtenir l'effet qu'on se propose de produire. Règles de l'esthétique; règle d'école. [Dans un art où le modelé doit être par lui-même pathétique] quand le souffle vient à manquer, l'artiste n'a pas, pour le soutenir, les pratiques réalistes et les règles du goût de la statuaire courante (Hourticq,Hist. art, Fr., 1914, p. 450).L'expression sincère des choses vues s'impose (...) [à Manet] comme la principale règle d'art à son cerveau, ennemi des subtilités (Mauclair,Maîtres impressionn., 1923, p. 43).
LITT. Règle des trois unités. Règle classique d'unité d'action, de temps, de lieu. On ne ruinerait pas moins aisément la prétendue règle des deux unités. Nous disons deux et non trois unités, l'unité d'action ou d'ensemble, la seule vraie et fondée étant depuis longtemps hors de cause (Hugo,Préf. Cromwell, 1963 [1827], p. 427).
MUS. [Le jeu polyphonique] procède (...) de l'écriture fuguée ou de l'imitation et se soumet volontiers aux règles du contrepoint (Cortot,Techn. pianist., 1928, p. 37).Règle de l'octave, d'octave. ,,Vieille formule d'harmonisation des notes de la gamme qui prend son principe dans l'affinité des sons`` (Rougnon 1935, p. 147).
2. [Dans les jeux et les sports] Convention à laquelle les joueurs et les sportifs doivent se soumettre. Les règles du bridge, du rugby.
Règle(s) du jeu. Pour obéir à la règle du jeu, le cavalier devra avancer sa tête jusque sur l'épaule gauche, pour pouvoir porter sa bouche sur la joue de la jeune personne dont la tête est tournée à droite (D'Allemagne,Récr. et passe-temps, 1904, p. 190).Au fig. [À propos de conditions qui peuvent sembler contestables mais auxquelles on ne peut s'opposer sous peine d'échouer] Les problèmes graves qui remettent en question les modes traditionnels de pensée, les chères habitudes, les règles du jeu économique (Debatisse,Révol. silenc., 1963, p. 164).C'est la règle du jeu. V. jeu I A 3 expr. et loc. fig.
3. [Dans les sc. et les techn.]
a) Procédés à appliquer pour obtenir un certain résultat. Règle(s) logique(s), mathématique(s). L'application sévère des règles de la méthode que nous ont léguée les grands expérimentateurs: Galilée, Pascal, Newton et leurs émules depuis deux siècles (Pasteurds Travaux, 1882, p. 420).
ARITHM. Règle de trois. ,,Nom donné couramment à la disposition pratique du procédé de calcul numérique de l'image d'un nombre par une homothétie de rapport fractionnaire a/b parce qu'il fait intervenir trois nombres`` (Bouvier-George Math. 1979).
ÉLECTR. Règle d'Ampère. Règle qui ,,donne le sens du champ magnétique créé par un courant électrique. Un observateur (...) couché le long du fil avec le courant lui sortant par la tête et regardant le point considéré voit son pôle Nord aller vers la gauche`` (Sc. 1962). Règle de Maxwell. ,,Le sens du champ dans une bobine d'induction est celui de l'enfoncement d'un tire-bouchon se vissant sur les spires où passe le courant dans le sens du courant`` (Sc. 1962). Règle des trois doigts. ,,Règle donnant le sens de la force électromagnétique qui s'exerce sur un conducteur électrique parcouru par un courant placé dans un champ magnétique`` (Siz. 1968).
PSYCHANAL. Règle d'abstinence. Règle ,,selon laquelle le patient ne doit pas substituer aux symptômes en voie de disparition des satisfactions de remplacement`` (Carr.-Dess. Psych. 1976). Règle fondamentale. Règle ,,posée au début du traitement psychanalytique, [qui] consiste à inviter le patient à exprimer ce qui lui vient à la pensée et ce qu'il ressent, quelles que soient la qualité, l'importance ou la valeur qu'il attache à ce qu'il peut dire`` (Fedida 1974).
b) P. ext., souvent au plur. Normes destinées à obtenir, quels que soient les agents, des résultats identiques. La notation doit être soumise à des règles telles que tous les correcteurs aboutissent à des résultats identiques (Delay,Psychol. méd., 1953, p. 111).Règles de classement. ,,Règles de classement (des bois). Norme de classement (des bois). Description des classes entre lesquelles peuvent être répartis certains bois, ainsi que des critères à mettre en cause et des procédures à mettre en œuvre pour y parvenir`` (Métro 1975).
Rem. Parfois l'énoncé de la règle est une simple information dont il est conseillé implicitement de tenir compte si l'on veut bien faire. Règle de Fried (méd.). ,,La dose d'un médicament pour les enfants équivaut à la dose normale pour un adulte, multipliée par le nombre de mois d'âge de l'enfant et divisée par 150`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
C. − Principe régissant un langage ou certains phénomènes naturels.
1. Convention régissant un langage.
a) LOG. Règle d'inférence. ,,Dans une théorie ou un système: opération qui, de formules appelées prémisses, tire une formule appelée conclusion. Les règles primitives appartiennent au même titre que les axiomes à la base d'un système. Les règles dérivées sont établies à partir des axiomes et des règles primitives au moyen de métathéorèmes`` (Vax Log. 1982).
b) LINGUISTIQUE
[En gramm. traditionnelle] ,,Prescription normative généralement relative à une zone flottante de l'usage (« dites; ne dites pas ») ou à des aspects conventionnellement arrêtés de l'orthographe, de la prononciation, des variations morphologiques ou stylistiques`` (D. D. L. 1976). Règle (d'accord) des participes. Quand ma mère parlait devant le vieillard de cette règle des participes, son perpétuel souci, il la consternait en lui répondant que sur les participes il n'en voulait pas savoir plus que Pascal et Racine qui n'en savaient rien (A. France,Vie fleur, 1922, pp. 449-450).
[En gramm. générative] ,,Instruction qui spécifie les combinaisons de symboles bien formés, dans le cadre d'un système formel. Une règle générative est entièrement explicite, elle exclut tout ce qui n'est pas grammatical. Elle est à la fois descriptive (...) et prescriptive`` (D. D. L. 1976).
2. Vieilli. Principe régissant certains phénomènes naturels qui se répètent et dont on peut observer la régularité. Synon. loi.
BIOL. Règle de Barlow. ,,Les volumes occupés par les différents atomes dans une molécule donnée sont, en gros, proportionnels aux valences de ces atomes`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
MÉD. Règle de Liebermeister. ,,Dans les états fébriles, chaque degré centigrade d'élévation thermique détermine habituellement une augmentation du nombre des battements cardiaques de 8 par minute`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
PHYS. Règle de sélection. ,,Règle régissant la transformation de quantités physiques caractérisées par des nombres quantiques (...) dans une réaction ou dans une désintégration`` (Musset-Lloret 1964). Des énoncés généraux très importants relatifs aux moments cinétiques globaux des atomes ou molécules à grand nombre d'électrons et aux règles de sélection qui permettent de prévoir quelles sont les transitions quantiques que ces atomes ou molécules sont susceptibles d'effectuer (Gds cour. pensée math., 1948, p. 409).
3. P. ext. Ce qu'on peut habituellement observer, quand certaines circonstances sont réunies. L'exception confirme la règle; échapper à la règle.
Dans la règle. L'accès débute chez un individu souvent en bonne santé, prend en quelques jours son intensité, parcourt son évolution et disparaît, dans la règle, sans laisser de séquelles (Codet,Psychiatrie, 1926, p. 98).
En règle générale. Un livre sur les répertoires à l'usage des érudits et des historiens est, en règle générale, vieilli dès le lendemain du jour où il a été achevé (Langlois, Seignobos,Introd. ét. hist., 1898, p. 22).
Constituer la règle. On ne conçoit point aisément une action intentée à l'administration à l'occasion d'un objet de correspondance: la non-responsabilité constitue la règle (Pradelle,Serv. P.T.T. Fr., 1903, p. 211).
Être de règle/la règle. La terminaison par asphyxie est la règle (Nocard, Leclainche,Mal. microb. animaux, 1896, p. 237).L'amnésie consécutive est de règle presque constante (Codet,Psychiatrie, 1926, p. 124).C'est la règle. − (...) Tu vas maintenant me signer le papier. − C'est inutile. Je ne nierai pas que tu me l'as laissé. − Ne sois pas méchant avec moi. Je sais que tu diras la vérité. Tu es d'ici, tu es un homme. Mais tu dois signer, c'est la règle (Camus,Exil et roy., 1957, p. 1614).
Rester la règle. Les conditions d'accès les plus larges − pas de limitations de diplômes − resteront la règle, comme il a été d'usage dans les débuts de la P.S.T. [promotion supérieure du travail] (Encyclop. éduc., 1960, p. 269).
III. − GYNÉCOL., lang. cour., toujours au plur. Écoulement de sang qui se reproduit périodiquement en l'absence de grossesse, chez la femme, de la puberté à la ménopause. Synon. menstrues (vx), menstruation.Règles abondantes, difficiles, douloureuses, irrégulières; avoir ses règles. Lorsque les règles manquent à une femme dans l'âge d'être réglée, et qui n'a pas été épuisée par une maladie précédente, ou par quelque hémorragie considérable, on appelle cet état suppression des règles. Cette suppression peut être totale ou partielle (Geoffroy,Méd. prat., 1800, p. 389).Les troubles des règles sont très fréquents, mais ils risquent d'être négligés chez cette fillette qui n'a pas encore trouvé son épanouissement sexuel (Quillet Méd.1965, p. 159).
REM.
Réglément, adv.,vx. De façon réglée, régulière. Les longues séances d'affaires eurent lieu, dès lors, réglément trois fois par semaine (Bourges ds Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth.: [ʀ εgl̥]. Ac. 1694, 1718: regle; dep. 1740: règle. Étymol. et Hist. I. 1. a) Ca 1200 « principe, maxime qui dirige notre conduite » (Moralités sur Job, 342, 14 ds T.-L.); b) 1657-62 « prescription fondée sur l'usage, les conventions, à laquelle il convient de se conformer en certaines circonstances » (Pascal, Pensées, éd. L. Lafuma, 81, p. 509); d'où expr. 1688 dans les règles (Racine, Les Plaideurs, éd. R. Picard, Au lecteur, p. 309: avoir ri dans les règles); 1740 se mettre en règle (Ac.); en partic. 1899 être en règle avec sa conscience (Clemenceau, Iniquité, p. 482), av. 1750 de règle (St-Simon, Mémoires, éd. A. de Boislisle, t. III, p. 100); 1839 pour la bonne règle (Toepffer, Nouv. genev., p. 81); 2. ca 1200 « ensemble des préceptes qui régissent la vie religieuse » la riugle des moines (Dialogue Grégoire, 105, 22 ds T.-L.); 1269-78 regle (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 9689); 3. 1458 « ce qui se passe quand certaines circonstances sont réunies » c'est une rigle generalle (Mist. Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 3669, t. I, p. 140); 1893 en règle générale (Durkheim, Divis. trav., p. 224); 1707 c'est la règle (Lesage, Crispin rival de son maître, 5 ds Littré); 4. 1520 math. la regle de trois (De La Roche, Arismetique, f o19, ibid.); 5. a) 1538 « prescription qu'il convient de suivre dans l'étude d'une science, la pratique d'un art ou d'un métier » (Est.); cf. 1563 les règles de l'architecture (B. Palissy, Recepte, p. 85 ds IGLF); en partic. 1660 dramat. sans sortir de la règle (Corneille, Mélite, Examen [1660] ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. I, p. 139); b) 1657-62 une règle sans exception (Pascal, op. cit., 727, p. 594); c) 1690 gramm. (Fur.: apprendre une langue par règles); 6. 1538 « convention propre à un jeu » (Est.); 7. av. 1647 « loi naturelle ou loi scientifique » (Descartes, Principes de la philos. ds Œuvres et lettres, éd. A. Bridoux, p. 639); 8. 1671 « régularité, mesure, ordre » (Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. I, p. 249: vous songez à mettre la règle dans votre maison); 9. 1690 au plur. « menstrues » (Fur.). II. 1. 1317 « instrument long et droit qui sert à tracer des lignes » (Compte fait par le receveur des foires de Champagne, 154 J ds C. A. Bevans, The old french vocabulary of Champagne, Chicago, 1941, p. 45); 1845 règle à calcul (Besch.); 1875 règle à dessiner (Lar. 19e); 2. 1904 règle à manchette (Nouv. Lar. ill.). Empr. au lat. class.regula « règle servant à mettre droit; étalon servant à juger; bâton droit, barre, latte »; a éliminé une forme plus francisée riule, 1119 « prescription d'ordre moral » (Philippe de Thaon, Comput, 2268 ds T.-L.); ca 1170 « instrument de forme rectiligne » (Rois, 250, ibid.); att. uniquement en a. et m. fr. (v. aussi l'angl. rule « règle »); l'a. fr. a eu en outre une forme pop. reille « ais, bardeau » en partic. xies. judéofr. « barre servant à fermer une porte » (Raschi, Gl., 889, éd. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 123). Cf. rillette. Fréq. abs. littér.: 5 732. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 7 873, b) 7 287; xxes.: a) 7 781, b) 9 078. Bbg. Bastin (J.). Adv. de manière. In: Nouv. glanures gramm. Riga, 1907, p. 29 (s.v. réglément). − Gohin 1903, p. 371. − Quem. DDL t. 19.

RÉGLER, verbe trans.

RÉGLER, verbe trans.
I. − Tracer à l'aide d'une règle, ou d'un appareil qui en tient lieu, des lignes droites parallèles sur une surface unie, le plus souvent sur du papier. Le soir, à l'étude, il tira ses bouts de manches de son pupitre, mit en ordre ses petites affaires, régla soigneusement son papier (Flaub.,MmeBovary, t. 1, 1857, p. 4).Il employait son temps à régler du papier à musique (Berlioz,Souv. voy., 1869, p. 231).
II. − Adapter ou organiser en vue d'une certaine fin.
A. − [Le suj. désigne une pers.]
1. [L'obj. désigne un appareil, un dispositif, un mécanisme ou un aspect de son fonctionnement] Faire fonctionner correctement; adapter la position, le rythme, l'intensité, la production ou la dépense d'énergie au résultat que l'on veut obtenir. Régler les freins, le ralenti d'un moteur, d'une voiture; régler les éclairages; régler le fonctionnement de, le mouvement de. La tour du beffroi fait l'effet d'une vaste cheminée, dont on peut régler le tirage de manière à renouveler l'air avec plus ou moins de rapidité (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 124).Un poétique décor dont les éclairages étaient réglés avec un goût parfait (L. Schneider,Maître opérette fr., 1924, p. 237).
Régler une horloge, une pendule, un réveil. Je venais régler ma montre sur la pendule (Labiche,Fille bien gardée, 1850, 15, p. 312).
Régler à.Le diapason normal est réglé à 870 vibrations (Widor,Techn. orch. mod., 1904, p. iii).La vapeur est envoyée dans la conduite de chauffage d'un train par un robinet spécial qui permet de régler à une valeur convenable la pression dans cette conduite (Bailleul,Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 52).
[P. méton. de l'obj.] Mettre une pièce ou une commande dans une position qui entraînera la bonne marche de l'ensemble. Régler une manette, un curseur. Empl. pronom. Ce n'est pas autrement que se règlent, sur un prix donné les balances automatiques (Ruyer,Esq. philos. struct., 1930, p. 262).
P. anal. [L'obj. désigne un organisme végét.] Il faut le régler [l'arbuste] à vivre lentement, pour vivre longuement (Pesquidoux,Chez nous, 1921, p. 109).
2. [L'obj. désigne l'activité d'êtres animés] Organiser de façon ordonnée et adaptée à une fin.
a) Dans le domaine du concr.Régler la circulation. Devant chaque attelage, un homme (...) allait, une baguette à la main, réglant l'allure des animaux (Maupass.,Mont-Oriol, 1887, p. 75):
1. Les Romains construisirent de splendides chaussées, mais ne créèrent pas de principe nouveau. Ils se montrèrent même incapables de régler le trafic urbain de façon satisfaisante, leurs rues étant trop étroites pour permettre la circulation des véhicules pendant le jour. Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 178.
En partic., dans le domaine du spectacle. Régler un ballet. Il est impossible de régler un défilé (...) si le cortège ne circule pas, au préalable, sur les praticables du dernier plan pour venir serpenter ensuite sur le plancher de l'avant-scène (Moynet,Machinerie théâtr., 1893, p. 78).Alors on ramasse tous ses pauvres sous pour payer, tant par semaine, le maître de ballet qui vous règle un numéro (Colette,Music-hall, 1913, p. 236).
P. ext. Régler une/la cérémonie. Nous venons (...) régler les cérémonies du mariage. Nous aurons orgue et grande pompe, toute celle qu'on peut avoir dans la simple Abbaye-aux-Bois (E. de Guérin,Lettres, 1838, p. 220).
Régler le tir*.
[P. méton. du suj.] Des instruments plus doux qui vibraient en cadence Imprimaient à leurs pieds la grâce d'une danse; La musique réglait leurs génuflexions (Lamart.,Chute, 1838, p. 1014).[Les cadences] règlent la respiration dans le chant ainsi que dans toute exécution musicale, et elles ont une influence particulière sur les procédés et les effets harmoniques (Reber,Harm., 1949, p. 40).
b) Dans le domaine de l'abstr.Régler les actions, l'existence, les rapports, les relations de.
Régler sur.Mener une action en prenant qqc. pour point de référence, pour modèle. Souplesse à régler notre conduite sur les exigences de la réalité et aptitude à prendre du recul sur le jeu des forces extérieures, sont deux principes complémentaires de la vie normale (Mounier,Traité caract., 1946, p. 337).Empl. pronom. Les éditeurs s'étaient contentés trop aisément: ils avaient comme oublié qu'il existait un texte original manuscrit, sur lequel il aurait fallu se régler pour rectifier sans superstition tout ce qui en valait la peine (Sainte-Beuve,Port-Royal, t. 3, 1848, p. 324).
Régler le destin, le sort de qqn. L'aréopage formé par les grands États pour régler le sort des ennemis et pour organiser la paix (De Gaulle,Mém. guerre, 1959, p. 90).
Empl. pronom. Mon sort se réglait sans qu'on prenne mon avis (Camus,Étranger, 1942, p. 1193).
P. anal., rare. [En parlant d'un inanimé] Certaines précautions accessoires dans l'organisation de la chaîne, notamment en vue de régler le sort des pièces mauvaises (Villemer,Organ. industr., 1947, p. 71).
Tout est réglé d'avance. Voilà, c'est fini, il n'y a plus rien à savoir. Tout est parfaitement clair, tout est réglé d'avance et je suis très contente. Je suis libre, je n'ai à m'inquiéter de rien, c'est un autre qui me mène (Claudel,Annonce, 1912, prol., p. 20).
3. P. ext., littér.
a) Fixer. Je m'engage alors à vous faire céder les terres que vous réclamez, et dont vos députés et les nôtres doivent régler les limites (Chateaubr.,Natchez, 1826, p. 319).
[En parlant des horaires, du calendrier] L'heure du dîner aura été réglée de manière à ce que le déjeuner ait passé avant qu'on se mette à table (Brillat-Sav.,Physiol. goût, 1825, p. 242).Les mois chez les Hébreux étaient réglés sur les lunaisons (Chauve-Bertrand,Question calendrier, 1920, p. 25).
[P. méton. du suj.] :
2. Cette constellation [Sirius] se lève, le soir, à la fin de novembre, passe au méridien à minuit à la fin de janvier, et se couche à la fin de mars. Elle a joué le plus grand rôle dans l'astronomie égyptienne, car c'est elle qui réglait le calendrier antique. Flammarion,Astron. pop., 1880, p. 724.
b) Influencer de façon déterminante. On nous a séparés à grand'peine. Il a dix-huit ans, c'est un saint-cyrien, il est courageux, mais je le règle. Je le tiens comme j'ai vu l'oncle Chadenas tenir des cochons (Vallès,J. Vingtras, Enf., 1879, p. 389).Gide par elle [la Nouvelle Revue Française], a réglé l'opinion des jeunes hommes que nous étions entre 1910 et 1914 (Mauriac,Mém. intér., 1959, p. 185).
c) Rare. Régler que.Décider que. Dieu a réglé qu'il y aurait toujours des pauvres, afin que les riches se consolassent pieusement de ne l'être pas (Bloy,Désesp., 1886, p. 196).
B. − [Le suj. désigne une chose] Déterminer. Nous devons nous contenter dans l'ordre religieux de connaissances pratiques qui règlent notre conduite (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1282).
Régler la marche des choses. Les lois générales qui règlent la marche des choses, se nomment des principes, du moment qu'il s'agit de leur application (Say,Écon. pol., 1832, p. 13).
Empl. pronom. Se régler sur.Ses paroles, ses actes, toute sa conduite se règlent tout autant sur le modèle tribal (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 347).
III. − [En parlant de pers. ou, p. méton., de ce qu'elles imposent]
A. − Normaliser, codifier. Synon. réglementer.La loi de Sparte réglait la coiffure des femmes (Fustel de Coul.,Cité antique, 1864, p. 284).Une loi organique réglera le mode de présentation du budget (Constitution de 1946 dsDoc. hist. contemp., p. 185):
3. La manière dont l'Assemblée installe un gouvernement et les conditions dans lesquelles elle peut l'obliger à démissionner ont été réglées avec soin dans la Constitution. Lidderdale,Parlement fr., 1954, p. 63.
Empl. pronom. passif. À défaut de conventions particulières, ces contrats se règlent par les principes qui suivent (Code civil, 1804, art. 1803, p. 327).
B. − Modérer, tempérer. Régler les dépenses.
Au fig. Régler les désirs, les passions. Il lui restait [au poëte-orateur] à régler sa force, à modérer son essor, à se mettre au niveau des oreilles qui l'écoutaient (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 358).Le vieil ingénieur voulait enseigner les mathématiques à son élève [Nodier], espérant qu'elles pourraient régler et tempérer une imagination dont l'ardeur lui inspirait de sérieuses inquiétudes (Mérimée,Portr. hist. et littér., 1870, p. 119).
IV. − Mettre un terme à, conclure, résoudre définitivement, arrêter.
A. − Régler (une affaire, un problème). Nous n'avons pas réglé la question des Traductions! M'appartiennent-elles? (Flaub.,Corresp., 1877, p. 34).
Rare. Mettre à jour. À huit heures il rentrait, réglait sa correspondance ou lisait (Bourget,Disciple, 1889, p. 14).
En partic. [Le compl. désigne un conflit] Régler une querelle. Si le conflit d'Indochine n'est pas réglé − et réglé très vite − c'est le risque de la guerre (Mendès-France, 1954ds Doc. hist. contemp., p. 196).Empl. pronom. passif. Là où les liens de parenté prédominent et où les disputes se règlent sur une base personnelle, la preuve de la culpabilité n'entre pas en ligne de compte (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 316).
DR. Régler de juges. ,,Désigner, entre deux tribunaux également saisis de la même affaire et s'affirmant tous deux compétents ou incompétents, celui qui aura définitivement à en connaître`` (Roland-Boyer 1983). Nul ne pourra recourir à la cour de cassation pour être réglé de juges; sauf à se pourvoir devant la cour royale contre la décision portée par le tribunal de première instance ou le juge d'instruction (Code instr. crim., 1808, art. 539, p. 786).
B. − [Le compl. désigne une somme d'argent, un bien, p. méton., un compte, une facture] Payer (les montants qui sont dus). Régler des frais, une note; régler son mois à qqn. Toutes les dépenses engagées au cours de l'année doivent être réglées au 31 décembre (Lubrano-Lavadera,Législ. et admin. milit., 1954, p. 180).Il faut un comptable pour régler les cachets, un régisseur pour organiser les programmes (Matras,Radiodiff. et télév., 1958, p. 38).
Régler avec qqn.[Le compl. désigne celui à qui l'on doit] Arrivé à Montpellier (...) il faut régler avec le conducteur. Régler est un terme délicat pour payer (Stendhal,Mém. touriste, t. 3, 1838, pp. 178-179).[Le compl. désigne le payeur] Madame Bergeret, à qui M. Bergeret ne donnait plus d'argent, disait: « Vous réglerez avec monsieur » (A. France,Mannequin, 1897, p. 302).
Régler qqn.Régler le boucher. M. Baslèvre descendu le premier se mit en mesure de régler le chauffeur (Estaunié,Ascension M. Baslèvre, 1919, p. 241).
[P. méton.]
Régler le mois, le trimestre.
Régler l'ardoise (fam.). Tu sais, petite crotte chérie, ça m'agace à la fin que tu règles toujours l'ardoise; la prochaine fois, ce sera ma tournée (France1907).
Au fig., pop., fam. Régler son compte à qqn; régler le trimestre à qqn (vieilli). Faire subir à quelqu'un le châtiment qu'on estime qu'il mérite. Trimestre (régler le trimestre à quelqu'un). Lui flanquer une pile (Merlin,Lang. verte troupier, 1888, p. 86).On les vit [les deux diables verts de la Kommandantur] par les soupiraux s'en aller à bicyclette avec leurs grands chiens. On aurait bien couru derrière pour leur régler leur compte, mais on n'osa pas (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 413).Avoir un/des compte(s) à régler avec qqn. Attendre d'avoir une occasion de se venger de quelqu'un. Il fit armer les faubouriens tout de suite, pensant qu'ils avaient un vieux compte à régler avec les messieurs de la section Lepelletier et des environs (Erckm.-Chatr.,Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 378).
SPORTS. ,,Battre son adversaire après une lutte serrée`` (Petiot 1982). Qu'on recoure le match, et il réglera son adversaire aussi facilement (R. Saint-Maurice,Le Recordman,1898,ibid).
REM.
Réglant, -ante, part. prés. en empl. adj.a) [Corresp. à supra II A 1] L'emploi de systèmes isochrones comme organes réglants des instruments horaires mécaniques (Bassermann-Jordan,Montres, horl. et pend., 1964, p. 169).b) [Corresp. à supra III] La puissance réglante, dont la puissance exécutive et la puissance législative ont besoin pour se tempérer réciproquement (Destutt de Tr.,Comment. sur Espr. des lois, 1807, p. 154).
Prononc. et Orth.: [ʀegle], (il) règle [ʀ εgl̥]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Conjug. v. abréger. Étymol. et Hist. I. 1. 1269-78 « gouverner quelqu'un » (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 19873); « gouverner quelque chose » Jupiter, qui le monde regle (Id., ibid., 20065); en partic. a) ca 1470 « soumettre à une règle ses actions, sa pensée » ici pronom. soy régler seloncq eux « se régler sur, suivre l'exemple de » (Georges Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. V, p. 39); cf. fin xvies. se regler sur son modelle (Pasquier, Recherches de la France ds IGLF, p. 786); b) ca 1470 reglé part. passé adj. « assujetti à une certaine discipline morale, intellectuelle » gens réglés et paisibles (Georges Chastellain, op. cit., t. III, p. 160); 2. 1538 « diriger en tant que règle ou principe » loy qui reigle les juges (Est.); 3. 1629 « assujettir à un ordre déterminé, fixer dans ses détails » (Corneille, Melite, I, 1, p. 41); d'où réglé part. passé adj. « assujetti à un ordre régulier » 1654 troupes réglées « troupes régulières » (La Rochefoucault, Mém. [année 1649], éd. J. Gourdault, t. II, p. 112); 4. 1654 « résoudre, trancher une question délicate » regler un diférend (Ablancourt, Lucien ds Rich. 1680); 1686 réglé part. passé adj. « qui a obtenu une solution définitive » (Bossuet, Oraison funèbre de Michel Le Tellier ds Œuvres funèbres, éd. J. Truchet, p. 328); 5. 1690 « payer ce qu'on doit » (Fur.); d'où 1887 fig. et fam. régler son compte à qqn (Zola, Terre, p. 484); [1851 régler le compte de qqn (Poit.)]. II. 1288 « marquer le papier de lignes droites parallèles, tracées à la règle » (Compte, 89 B ds C. A. Bevans, The old french vocabulary of Champagne, p. 45: pour parchemin et regler rolles et quaiers); 1640 papier reglé « qui porte des lignes droites régulièrement espacées » ici fig. il est Reiglé comme un papier de musique (Oudin Curiositez). III. 1575 reglée part. passé adj. fém. « qui a ses règles » bien reglée de ses mois (Paré, Anat., V, 18 ds Œuvres compl., éd. J.-F. Malgaigne, t. I, p. 352); cf. 1658 [filles] qui sont réglées de leurs fleurs (Th. Gelée, Anat. fr., p. 328 ds Brunot t. 6, p. 607, note 6). IV. 1688 « mettre un mécanisme, un appareil... en état de fonctionner selon les conditions voulues » on regla le mécanisme à trente tours de roue par minute (Corn., Théâtre préface, édit. de 1682 ds Littré); fin xviies. regler une horloge (Boil[eau] ds Trév. 1704). Dér. de règle*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 2 497. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 168, b) 3 508; xxes.: a) 2 996, b) 4 228.
DÉR. 1.
Réglable, adj.[Corresp. à supra II A 1] Qui peut être réglé. Hauteur, puissance réglable; table chauffante à température réglable. Un couteau dont la position est réglable (Amadou,Parapsychol., 1954, p. 282).Des électrons d'énergie réglable (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 218). [ʀeglabl̥], [ʀ ε-] (< règle). Att. ds Ac. 1935. 1reattest. 1842 (Ac. Compl.); de régler, suff. -able*.
2.
Régloir, subst. masc.,vx. a) ,,Instrument qu'on emploie pour régler le papier`` (Chesn. t. 2 1858). b) ,,Planche pour régler dont se servent les graveurs de musique`` (Chesn. t. 2 1858). [ʀeglwa:ʀ], [ʀ ε-]. Seul Martinet-Walter 1973 [ʀ ε-], [ʀe-]. 1resattest. 2emoit. xiiies. « instrument qui sert à régler le papier » en rigles ou en rigleoirs (Dit de la Maaille, éd. H. Omont, 175 v o, p. 351), attest. isolée, 1723 « instrument des cordonniers » (Savary); de régler, suff. -oir*.

RÉGLÉ, -ÉE, part. passé et adj.

RÉGLÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. − Part. passé de régler*.
II. − Adjectif
A. − [En réf. à la ligne droite]
1. [Corresp. à régler I] Qui est marqué de lignes droites, parallèles. Pourvu que j'aie un instrument, quel qu'il soit, et un peu de papier réglé, je suis sûr de passer mon temps sans ennui (Guéhenno,Jean-Jacques, 1952, p. 270).
Au fig., fam. Réglé comme du/un papier à/de musique*.
2. GÉOM. Surface réglée. ,,Surface engendrée par une famille de droites dépendant d'un paramètre. Exemples: les cônes, les cylindres`` (Bouvier-George Math. 1979). L'étude des surfaces réglées profita (...) de l'introduction d'un nouveau système de coordonnées qui devait entraîner la naissance d'une véritable géométrie de la droite. La géométrie réglée (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1,1961,p. 38).
3. BÂT. Mur réglé. Mur dont toutes les assises ont la même hauteur. Les plans de plusieurs baies cintrées [notamment] la porte droite dans un mur réglé (Lenoir,Archit. monast., 1856, p. 279).Pièce réglée. ,,Toute pièce de trait ou coupe de pierres, qui est en ligne droite par son profil, comme les larmiers`` (Jossier 1881).
B. − [Corresp. à régler II]
1. D'une grande régularité ou ponctualité. Saint Louis, surtout depuis son retour de Terre Sainte, mène une vie méthodiquement réglée et soumise à des principes dont il ne se départ jamais (Faral,Vie temps st Louis, 1942, p. 22).Réglé comme une horloge (v. horloge A 1 loc. div.).On a beau partir plus tard de Manosque les jours où les pratiques font passer l'heure, quand on arrive à Vachères, c'est toujours midi. Réglé comme une horloge. C'est embêtant, au fond, d'être là au même moment tous les jours (Giono,Regain, 1930, p. 9).
2. Organisé, fixé. C'était un vote réglé à l'avance (Zola,Germinal, 1885, p. 1347).François les voyait [les bêtes] comme faisant partie de l'univers réglé par la Providence (Barrès,Cahiers, t. 13, 1921, p. 162).
a) [En parlant des horaires, du calendrier] Il viendrait seulement à des heures réglées (Zola,Nana, 1880, p. 1350).
P. ext. Qui se produit à intervalles de temps régulier. Sa mère exigeait du couvent une correspondance réglée. Un matin que le facteur n'était pas venu, elle s'impatienta (Flaub.,Cœur simple, 1877, p. 35).
Fièvre réglée. Fièvre intermittente, dont les accès se produisent à intervalles réguliers. J'ai depuis trois semaines une fièvre réglée escortée de goutte (Lamart.,Corresp., 1830, p. 67).
Rare. [En parlant d'un bruit, d'un son] Cadencé, rythmé. Angélo aima beaucoup le bruit noble et bien réglé que fit le pas des chevaux sur les pavés de la place (Giono,Bonheur fou, 1957, p. 130).
b) SYLVIC. Coupe réglée. [La société] qui allait mettre en coupes réglées les vastes forêts du Liban (Zola,Argent, 1891, p. 249).Au fig. Mettre qqn/qqc. en coupes réglées. V. coupe I A 2 a.
c) ARM., vx. Troupes réglées. Troupes régulières, permanentes. Trois compagnies de troupes réglées cernèrent tout un mont dès la pointe du jour (Pourrat,Gaspard, 1925, p. 285).
C. − [Corresp. à régler III] Réglementé, codifié. Réglé par décret(s).
P. anal. [En parlant d'une pers.] Qui a une vie régulière, rangée, qui observe des principes de modération et de rigueur. Aïeul dur et serré, père réglé et honnête homme, fils mauvais sujet, c'est l'histoire de bien des familles (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t. 3, 1862, p. 425).
D. − [Corresp. à régler IV] Conclu, terminé. Définitivement, vite réglé; affaire réglée.
C'est réglé. À Aix, le temps de l'écrit et de l'oral, la tête du jeune homme marcha d'une belle allure. Pas pour ce qui touchait Suzanne. Avec celle-là, c'était réglé (Aragon,Beaux quart., 1936, p. 109).
(Un) compte réglé. Pour tout le monde (...) c'était un compte réglé (Courteline,Train 8 h 47, 1888, 1repart., 6, p. 62).Indulgence, tout compte réglé, que je ne parviens pas à ressentir (Duhamel,Journal Salav., 1927, p. 177).
ASSUR. ,,Se dit des sinistres dont l'indemnité est évaluée, mais non encore payée`` (Barr. 1967).
E. − MÉD. [Corresp. à règle III; en parlant d'une jeune fille] Qui a ses règles. Femme bien, mal réglée. Apprendre à la jeune fille réglée la fécondation et le danger de se laisser approcher (Michelet,Journal, 1857, p. 349).
Prononc.: [ʀegle]. Fréq. abs. littér.: 1 580. Fréq. rel. littér.: xixes. : a) 2 043, b) 1 627; xxes.: a) 2 155, b) 2 807.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·