1. [Le suj. désigne un inanimé] a) [Le suj. désigne un solide] Pierre qui rebondit. Les quatre murs d'une cour aux fenêtres grillées contre lesquels rebondissent les balles, et que franchissent les pensées (Goncourt, R. Mauperin, 1864, p. 88).Au moment où ce diable de chapeau, dans la lutte, allait rebondir sur la scène (Zola, Nana, 1880, p. 1216).− En partic. [Le suj. désigne un véhicule] Sa charrette vide rebondissait sur les pavés (Ramuz, A. Pache, 1911, p. 114).
− Rare. Rebondir à.Voyant tomber à ses côtés une branche d'arbre, puis un caillou rebondir aux jambes de son cheval (Vigny, Mém. inéd., 1863, p. 84).
b) [Le suj. désigne un liquide] Regarder les vagues rebondir dans les rochers (Flaub., Corresp., 1875, p. 271).Je regardais la pluie frapper le marbre blanc, rebondir en poussière d'eau, puis s'écouler (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Fermier, 1886, p. 660).
c) [Le suj. désigne une chose plus ou moins compressible et qui se détend] Ils allèrent au prochain village, foulant allégrement le chaume sec, qui rebondissait sous leurs pas (Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1370).
d) P. anal. [Le suj. désigne un son ou une lumière] La foudre rebondit dessus [le bouclier de Dgian-ben-Dgian], comme une balle de liège (Flaub., Tentation, 1874, p. 33).Une clameur immense (...) éclata, monta, roula, rebondit de côte en côte, se prolongea dans la vallée: « Vive le bey! » (A. Daudet, Nabab, 1877, p. 224).
e) P. métaph. Le sort qui vous a lésé rebondit sur vous et va frapper votre adversaire (Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 130).Il me semble que mes pensées se prolongent comme dans une salle trop sonore. Elles vont frapper douloureusement mon cerveau, rebondissent, toujours pareilles et confuses (Estaunié, Empreinte, 1896, p. 307).
2. [Le suj. désigne un être vivant] a) [Le suj. désigne un animal] Un gros insecte est entré par la fenêtre. Il bourdonne, rebondit des murs crépis au globe du photophore (Benoit, Atlant., 1919, p. 13).
b) [Le suj. désigne une pers.] Bientôt une douleur suprême met Poil de Carotte en danse. Il se cogne au mur et rebondit. Il se cogne au fer du lit. Il se cogne à la chaise, il se cogne à la cheminée, dont il lève violemment le tablier et il s'abat entre les chenets (Renard, Poil Carotte, 1894, p. 24).