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REBELLE, adj. et subst.

REBELLE, adj. et subst.
A. − [En parlant d'une pers.]
1.
a) (Celui, celle) qui se révolte contre l'autorité du gouvernement légitime, d'un pouvoir établi. Synon. contestataire, dissident, factieux, insoumis, insubordonné, insurgé, mutin, révolté.Troupes rebelles; armée de rebelles; négocier avec les rebelles. Un père offensé (...) est très-différent d'un rebelle qui porte les armes contre son pays, en rase campagne et au mépris des lois (Musset,Lorenzaccio, 1834, IV, 6, p. 231).Sa foudroyante ascension commençait à porter ombrage au vieil atâbeg qui songeait sérieusement à organiser contre le général rebelle une expédition punitive (Grousset,Croisades, 1939, p. 206).
Rebelle à.Qui se révolte contre. Rebelle à l'état, à la patrie. On le fusilla par derrière, comme traître, félon, rebelle à son légitime souverain (Courrier,Lettres Fr. et Ital., 1807, p. 749).Je vous déclare aujourd'hui rebelles et désobéissantes à l'Église et à votre archevêque (Montherl.,Port-Royal, 1954, p. 1021).
b) En partic.
Qui ne reconnaît pas l'autorité de quelqu'un, qui n'est pas docile. Fils, jeunesse rebelle. Un sourire indulgent, le sourire du père qui pardonne à l'enfant rebelle, vint à ses lèvres (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 3, 1859, p. 339).En somme j'étais bien rebelle, bien ingrat, bien rebutant (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 301).
Les anges rebelles, les esprits rebelles. Les anges déchus, les démons. V. ange ex. 4.
2. Rebelle à.Qui est réfractaire, hostile à quelque chose. Rebelle à la musique, aux mathématiques. Mais ne vous y trompez pas, j'ai une nature rebelle à toute espèce de domination, et l'homme que j'aimerais le plus, je ne le reverrais de ma vie s'il me soupçonnait deux fois (Dumas fils, Ami femmes, 1864, III, 2, p. 130).
En partic., vieilli. Qui ne répond pas à (l'amour de quelqu'un). Cœur rebelle. Je serais une tigresse Rebelle aux amours, Cachant la griffe traîtresse Dans ma patte de velours (Barb. d'Aurev.,Mémor. 1, 1838, p. 190).
B. − [En parlant de qqc.] Qui résiste à quelque chose. Voici ce bloc d'argile désormais durci et rebelle à toute métamorphose, condamné à montrer toujours la même effigie (Gaultier,Bovarysme, 1902, p. 233).
Mèche, boucle rebelle. Mèche, boucle difficile à coiffer. Juliette, debout devant une glace, en train de ramener une boucle rebelle (Zola,Page amour, 1878, p. 819).
MÉD. Difficile à soigner, à guérir. Fièvre, mal rebelle. Une dame de trente-neuf ans, en demi-deuil, maigre et victime d'une constipation rebelle (Romains,Copains, 1913, p. 90).
Rebelle à.Qui résiste à. Ulcère rebelle aux remèdes (Ac.).
Prononc. et Orth.: [ʀ əbεl]. Barbeau-Rodhe 1930 le rebelle [lə ʀbεl]. Martinet-Walter 1973 le rebelle [lə ʀ əbεl], [lə ʀbεl] (17/1). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Qui refuse l'obéissance à une autorité, une personne a) Ca 1175 en parlant d'une pers. Franceis rebelle (Benoît de Ste-Maure, Chron. des ducs de Normandie, 7181 ds T.-L.); 1174-78 subst. (Étienne de Fougères, Livre des Manières, éd. R. A. Lodge, 468); fin xiiies. rebel a [aucun] (Chron. depuis le comm. du monde, ms. Nancy 194, fol. 25b ds Gdf. Compl.); b) xiiie-xives. [mss] chastel rebelle (Chevalerie Vivien, éd. A. L. Terracher, 746, leçon des mss A). B. Qui résiste, s'oppose à une chose 1. a) Ca 1223 « qui ne se soumet pas » char rebelle (Gautier Coinci, Miracles, éd. L. F. Koenig, 2 Ch 9, 3666); ca 1285 avoir le cuer rebielle a + inf. (Vrai aniel, 57 ds T.-L.); 1360 rebeaux a leur mandementz (Commissio, Rymer, 2eéd., VI, 297 ds Gdf. Compl.); b) 1575 spéc. « (d'une maladie) qui ne cède pas aux remèdes » [chancre] rebelle et malin (Paré, Œuvres, V, 25, éd. J. F. Malgaigne, t. 1, p. 362b); 1690 ulcère rebelle aux remèdes (Fur.); c) 1674 « (d'une chose) qui ne se laisse pas manier » [rime] rebelle (Boileau, Art poétique, I, 35 ds Œuvres, éd. F. Escal, p. 158); 2. fin xives. « (d'une chose) contraire, néfaste » aventure rebelle (Froissart, Li Orloge amoureus, Poésies, I, 75, 780 ds T.-L.). Empr. au lat.rebellis (propr. « qui recommence la guerre [bellum] ») « qui se révolte, se soulève ». Fréq. abs. littér.: 917. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 729, b) 1 151; xxes.: a) 883, b) 1 276. Bbg. Rabotin (M.). Le Vocab. pol. et socio-ethnique à Montréal de 1829 à 1842. Paris-Bruxelles, 1975, p. 58, 61, 86, 87. − Vardar Soc. pol. 1973 [1970], p. 299.

REBELLER (SE), verbe pronom.

REBELLER (SE), verbe pronom.
A. − Se révolter contre l'autorité de l'État, contre le pouvoir établi; s'opposer, ne pas céder, résister à quelqu'un. Synon. s'insurger, se mutiner, se soulever; anton. se soumettre.Adolescent, il ne mit jamais en question l'ordre établi. Comment se fût-il rebellé contre le fantôme que lui seul soutenait au-dessus du néant? Bon fils, frère attentif, il resta fidèle à la ligne qu'une voix d'outre-tombe lui avait assignée. Il affichait un grand respect pour les institutions bourgeoises (Beauvoir,Mém. j. fille, 1958, p. 199).Le Tiers, comme le Parlement, se rebellait d'avance contre la volonté royale (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p. 131).
B. − Protester contre quelque chose. Synon. fam. se rebiffer.Les prolétaires se rebellèrent contre le maximum des salaires (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p. 607).
C. − Résister à quelque chose. Se rebeller contre la raison. Ses petites dents mordaient sa lèvre inférieure comme si elle se fût rebellée contre son émotion (Gautier,Rom. momie, 1958, p. 200).
REM.
Rebellé, -ée, part. passé en empl. adj.Révolté, en rébellion. Dans le silence des marécages, une enfant fuyait, son âme orgueilleuse rebellée (Daniel-Rops,Mort, 1934, p. 551).
Prononc. et Orth.: [ʀ əbεl(l)e], [-bele-], (il se) rebelle [sə ʀ(ə)bεl]. Barbeau-Rodhe 1930 se rebeller [sə ʀ(ə)bεle], [sʀ ə-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) [s.d. (post 1280) réfl. « se révolter » (Charte ds M. Tailliar, Rec. d'actes... en lang. wallonne, Douai, 1849, p. 347)] 1remoitié xives. [ms.] soi reberler contre [aucun] (Guillaume de Nangis, Chron., ms. Berne 307, fol. 2a ds Gdf. Compl.); xives. id. (Apollonius, éd. Ch. B. Lewis ds Rom. Forsch. t. 34, 1913, p. 137, 23); b) ca 1330 part. prés. subst. (Girart de Roussillon, 116 ds T.-L.); c) 1342 intrans. (Jean Bruyant, Pauvreté et Richesse, 22a, ibid.); 2. 1541 fig. réfl. (Calvin, Instit., IX, p. 558 ds Hug.: La chair, si elle n'estoit... reprimée, oultre mesure... se rebelleroit), cf. 1764 (Voltaire, Corn. Polyeucte, 1070 ds Gohin, p. 309: Rebeller ne se dit plus et devrait se dire puisqu'il vient de rebelle, rebellion). Empr. au lat.rebellare (propr. « faire à nouveau la guerre » [bellum], « reprendre les armes ») « se révolter, se soulever ». Rebeller a évincé dans la période du m. fr., la forme pop. reveler « se révolter » (ca 1100, Roland, éd. J. Bédier, 2921). Fréq. abs. littér.: 71. Bbg. Laurent (P.). Contribution à l'hist. du lex. fr. Romania. 1925, t. 51, p. 44.

Rebellé, -ée, part. passé en empl. adj.

Rebellé, -ée, part. passé en empl. adj.Révolté, en rébellion. Dans le silence des marécages, une enfant fuyait, son âme orgueilleuse rebellée (Daniel-Rops,Mort, 1934, p. 551).

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·