1. Dénivelé en creux, long, étroit et régulier à la surface de quelque chose. Synon. entaille, sillon.Par l'ouverture de la chemise, Dingley aperçut au milieu du dos une rainure sanglante de quelques millimètres (Tharaud, Dingley, 1906, p. 96).Les deux noyaux sont constitués par des cylindres de fer extra doux (...). Ils portent une rainure suivant une génératrice (A. Leclerc, Télégr. et téléph., 1924, p. 107).« J'en ai sabré deux! » assurait-il à la ronde, et montrait en même temps son sabre où, c'était vrai, le sang caillé comblait la petite rainure, faite exprès pour ça (Céline, Voyage, 1932, p. 40).V.
disque B 3 ex. de Sartre.
− P. métaph. La vue s'étendait sur les sables et se perdait vite dans la morne teinte du ciel barbouillé par les mille rainures de la pluie (Flaub., Champs et grèves, 1848, p. 301).Dans la colline noire, les phares d'une auto creusèrent une large rainure brillante (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 562).
2. Spécialement a) ANAT. Échancrure, dépression étroite, plus ou moins profonde, située à la surface d'un organe ou d'une partie du corps. Synon. gouttière, sillon.Rainure digastrique, unguéale; rainure calcanienne. En général dans les singes la rainure articulaire devient plus profonde (Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 504).Les rainures de l'extrémité du nez, du menton, du milieu des lèvres (...) forment principalement ces points d'indication (Bichat, Rech. physiol. vie et mort, 1822, p. 17).Une face inférieure [de l'astragale] qui présente (...) à sa partie moyenne une gouttière profonde, oblique en arrière et en dedans, rainure astragalienne (G. Gérard, Anat. hum., 1912, p. 203).
b) ARCHIT. Moulure creuse très fine séparant la gorge de l'échine dans les chapiteaux doriques grecs (d'apr. Adeline, Lex. termes art, 1884). Les Grecs n'ont jamais eu l'idée de canneler leurs entes, et lorsqu'ils ont voulu répéter dans un triglyphe la verticale des supports, ils y ont creusé des rainures en biseau, qui diffèrent sensiblement des cannelures, et cette nuance renferme une excellente leçon (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin, 1876, p. 266).
c) ASTRON. Longue crevasse quasi-linéaire qu'on observe sur le sol de la lune ou d'une planète (d'apr. Muller 1966, Astron. (1980)).