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Expr. et loc. ♦ (Femme, homme, etc.) à prétention(s). (Femme/homme, etc.) qui vise à se distinguer dans un domaine, notamment en société. Sa conduite à Nancy était d'un fat, sa lettre était d'un enfant. (...) cette lettre n'était pas d'un homme à prétentions (...) il y avait dans cette lettre une simplicité charmante, au lieu de l'affectation et de la fatuité plus ou moins déguisée d'un homme à la mode (Stendhal,L. Leuwen, t.2, 1835, p.30).Les femmes galantes à grandes prétentions, grandes liseuses de romans, se font appeler volontiers Miss Douglas, Miss Montague, etc. (Baudel.,Paradis artif., 1860, p.406).P. anal. [À propos d'un édifice] De petits cafés à prétention, un boulevard goudronné, des arbres qui sont devenus des fonctionnaires municipaux (Giono,Manosque, 1930, p.93).
♦ Prétention(s) + adj. déterm. indicateur de domaine.Prétentions idéologiques, politiques, scientifiques. Il s'excuse en disant que (...) dans mon roman, il y a des prétentions littéraires. Or un auteur qui a un idéal d'art élevé, (...) quand même il ne réussirait pas, est-ce une raison pour tuer son oeuvre? (Goncourt,Journal, 1886, p.614).Je me méfie des métaphores à prétentions philosophiques. Que les métaphores restent des métaphores, et ne cherchent pas à passer pour des raisons (Montherl.,Démon bien, 1937, p.1333).V. bourgeois ex. 23.
♦ Prétention(s) à + subst.Prétentions à l'esprit, à la profondeur. Rousseau, (...) vous eûtes toujours de grandes prétentions à la morale, et vous vouliez décider les duchesses en falbalas à nourrir elles-mêmes leurs enfants (Coppée,Bonne souffr., 1898, p.130).P. anal. [À propos d'une oeuvre hum.] La chaise, d'un style rococo, avait eu jadis des prétentions à l'élégance (Arland,Ordre, 1929, p.121).
♦ Prétention(s) à + inf.Il faut laisser là toutes ces prétentions du médecin à être un artiste (...). Le médecin ne doit aspirer qu'à devenir un savant (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p.50).P. anal. [À propos d'une oeuvre hum.] Ma carriole qui a des prétentions à être une calèche (Du Camp,Hollande, 1859, p.77).
♦ Prétention de + inf.(Afficher/avoir, etc.) la prétention de connaître, donner, faire, imposer, vouloir. Qu'a de commun la gloire avec la petite ambition de la foule, avec cette misérable prétention de se croire quelque chose parce qu'on s'agite? (Krüdener,Valérie, 1803, p.174).Je n'ai pas la prétention de devenir un saint; tout ce que je désire, c'est atteindre l'état intermédiaire entre le bondieusardisme et la sainteté (Huysmans,En route, t.1, 1895, p.172).
♦ Avoir des prétentions. S'arroger les qualités nécessaires pour pouvoir espérer réussir en société, briller dans tel domaine. Elle jugeait de tout avec assurance. (...) elle formulait des arrêts et des veto absolus. Inutile d'essayer de la convaincre: elle avait des prétentions et des susceptibilités pour tout (Rolland,J.-Chr., Adolesc., 1905, p.333).