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PLANCHER1, subst. masc.

PLANCHER1, subst. masc.
I. − BÂTIMENT
A. − Ouvrage de charpente, tout ou partie en bois, en fer ou en béton, formant une plate-forme horizontale au rez-de-chaussée ou une séparation entre les étages d'une construction. Plus chers que les planchers en bois, [les planchers en fer] ne tardèrent pas à revenir au même prix à Paris, par les économies qu'ils permettaient sur certaines parties de maçonnerie et par la rapidité avec laquelle on les posait (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p.339).Les cinq niveaux de magasins sont séparés par des planchers en béton, chacun d'eux est donc isolé entre des éléments incombustibles (Cain, Transform. B.N., 1959, p.1).
B. − P. méton.
1.
a) Vx. Face inférieure de cet ouvrage formant la séparation de deux étages. Synon. plafond.Cette fête ne tarda pas à dégénérer en orgie; (...) force bouchons sautèrent au plancher, et le vin pétilla dans les verres (Marat, Pamphlets, Dénonc. Necker, 1790, p.106).Un jambon qui pendait au plancher (Courier, Lettres Fr. et Ital., 1807, p.755).Poutres enfumées du plancher (A. France, Rôtisserie, 1893, p.38).
b) Faux plancher. Plafond établi au-dessous du plafond réel de manière à diminuer la hauteur d'une pièce. Synon. faux plafond.Sur les solives on établit un faux plancher en planches brutes ou voliges d'au moins 10 mm d'épaisseur, posées jointives (G. Espitallier, Notes & formules de l'architecte, t.2, 1920, p.258).
c) Région. (Canada et Ouest). Étage. Au premier plancher, j'entendis trottiner Pâquerette, ma maîtresse (J. Côté, On va les avoir, Montréal, 1973, p.82 ds Richesses Québec 1982, p.1817).
2.
a) Face supérieure de cet ouvrage formant le sol d'une pièce,
constituée d'un assemblage de planches jointes et parallèles. Michel Leiris (...) armé d'une épingle, allait dénicher la poussière dans les rainures du plancher (Bachelard, Poét. espace, 1957, p.134).L'école maternelle (...) est balayée chaque jour; le plancher, s'il n'est pas ciré, est lavé très souvent (Encyclop. éduc., 1960, p.98).
Rem. ,,Le plancher se distingue du parquet en ce que ce dernier est exécuté en bois plus luxueux et d'éléments mieux ajustés`` (Vogüé-Neufville 1971).
constituée d'un autre matériau. Des robinets coulant toujours, qui versent sur le plancher de marbre environ un demi-pouce d'eau (Lamart., Voy. Orient, t.1, 1835, p.196).Il en fit un paquet (...) et il le plaça très visiblement au milieu du plancher, sur le carreau (Balzac, Splend. et mis., 1846, p.475).
Faux plancher. Plancher établi au-dessus et à quelque distance du plancher principal (d'apr. GDEL).
Plancher technique. ,,Faux plancher formant des caissons utilisés pour le passage de gaines et de canalisations diverses`` (GDEL).
b) Loc. verb., au fig., fam. Débarrasser le plancher. Partir, quitter un lieu où l'on devient gênant. Quand il avait bien embêté les ouvrières, sa femme lui donnait vingt sous pour qu'il débarrassât le plancher. Il filait, il allait acheter son tabac à La petite civette (Zola, Assommoir, 1877, p.516).Mon oncle m'a fourré dans la première place venue. Du moment que je débarrassais le plancher, et que je rapportais quelques sous (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p.241).
c) Fam. Le plancher des vaches (p.oppos. à la mer et au ciel). La terre ferme. Oui, oui, il fallait monter [dans la colonne Vendôme] (...). D'ailleurs, ça ne manquait pas d'intérêt pour les personnes qui n'avaient jamais quitté le plancher aux vaches (Zola, Assommoir, 1877, p.448):
1. ... avant de m'embarquer, je fais mon compte de jours de jeûne et de souffrances; je les double en prévision de retards toujours probables, et j'attends le moment heureux de reprendre pied sur ce bon élément solide qu'on appelle assez spirituellement le plancher des vaches. Du Camp, Nil, 1854, p.4.
d) P. métaph. La politique des munitionnaires capitalistes a accumulé sous le plancher de l'Europe des barils de poudre, prêts à sauter! (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.490).
C. − Spécialement
1. CIRQUE, FÊTE FORAINE. Plate-forme légèrement surélevée, formée par un assemblage de planches jointes et constituant une piste pour les danseurs d'un bal en plein air, pour les artistes d'un cirque sous un chapiteau ou pour supporter un manège d'enfants. Le sol s'ébranla sous leurs pieds comme le plancher tournant d'un carrousel de foire (Courteline, Train 8 h 47, 1888, ix, p.197).L'une d'elles avait donné un bal dans le plus beau des jardins. Un plancher avait été disposé pour la danse, sous une lumière éblouissante (Mauriac, Journal 1, 1934, p.11).
2. Partie inférieure interne d'une embarcation, d'un véhicule, construite en planches ou dans un autre matériau. Maillochon, à genoux à l'avant, guettait, le fusil caché sur le plancher de la barque (Maupass., Contes et nouv., t.2, Âne, 1883, p.374).Assis sur le plancher du wagon, jambes pendantes au dehors, il n'avait qu'à se laisser glisser, dès que le train stoppait (Benjamin, Gaspard, 1915, p.23).Puig écrasa l'accélérateur comme s'il eût voulu enfoncer le plancher de l'auto pour atteindre ses copains de l'autre côté des canons (Malraux, Espoir, 1937, p.454).
Loc. verb. fam. Rouler au plancher; mettre le pied au plancher. Rouler à la vitesse maximale en appuyant à fond sur l'accélérateur d'une voiture automobile. Nous l'avons pilotée pied au plancher (L'Équipe, 2 août 1965ds Petiot 1982, s.v. pied).
II. − P. anal.
A. −
1. ANAT. Paroi inférieure d'une cavité. Plancher de la bouche, des fosses nasales; plancher pelvien (synon. périnée). Je ne pourrais longtemps réprimer l'essor de mes côtes. Soudain j'étouffe, le plancher du diaphragme se tend, je tire l'air par les narines (Claudel, Art poét., 1907, p.141).La veine ophtalmique inférieure (...) suit le plancher orbitaire (G. Gérard, Anat. hum., 1912, p.456).La glande sublinguale est située dans le plancher buccal (Quillet Méd.1965, p.176).
2. GÉOL. Fond d'une cavité naturelle. Plancher d'une caverne, d'une grotte. Descendant de la voûte en pendentifs et en colonnes, ces incrustations (...) forment sur le sol des grottes des planchers stalagmitiques (Lapparent, Abr. géol., 1886, p.55).
B. − Au fig.
1. ÉCON. Limite inférieure (d'une quantité, d'un prix) au-dessous de laquelle il est impossible de descendre. Anton. plafond.L'accord sur le sucre s'est avéré efficace pour soutenir les prix. De 1954 à 1956, il a effectivement empêché le prix mondial de crever le plancher (Univers écon. et soc., 1960, p.40-1):
2. Négociations et dynamique des salaires. Pourquoi, dans ce cas, négocier? Bien sûr, les minima ne sont pas sans importance. Ils fixent au moins un plancher au-dessous duquel même les entreprises les plus faiblement équipées ne doivent pas descendre... Reynaud, Syndic. en Fr., 1963, p.172.
En appos. (avec ou sans trait d'union). Le prix du marché mondial [du blé] sur la bourse de New York s'est tenu constamment entre le prix-plafond et le prix-plancher, entre 1953 et 1958 (Perroux, Écon. XXes., 1964, p.575).La Fédération (des médecins de France) recommande à ses adhérents de poursuivre les contestations dans le cadre d'une médecine de qualité, en considérant les tarifs actuels comme des Tarifs planchers applicables essentiellement aux cas sociaux (Le Monde, 17 déc. 1968ds Gilb. 1980).[Le] franc français n'a pas fait très bonne figure sur les marchés de change pendant cette semaine. À New York, il est revenu jeudi à son cours-plancher (Le Monde, 25 mai 1969ds Gilb. 1980).
2. FIN. Plancher d'effets publics. ,,Mesure par laquelle chaque banque doit conserver en portefeuille un montant minimum d'effets publics et consacrer une partie de l'accroissement de ses dépôts à l'achat d'effets de cette nature`` (Romeuf t.2 1958). L'accent est mis sur un contrôle global du volume du crédit (d'où les «plafonds» de réescompte en même temps que le «plancher» d'effets publics édictés, par exemple, en France) (Univ. écon. et soc., 1960, p.34-10).
Prononc. et Orth.: [plɑ ̃ ʃe]. Homon. et homogr. plancher2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) α) Ca 1150 «sol de la pièce, constitué d'un assemblage de bois assez rudimentaire» (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 5918); β) ca 1170 «ouvrage qui, dans une construction, constitue une plate-forme horizontale au rez-de-chaussée, ou une séparation entre deux étages» (Rois, éd. E. R. Curtius, p.124); γ) 1529 [éd. 1531] (J. Parmentier, Exhortation, 66 ds OEuvres poét., éd. Fr. Ferrand, p.93: à pied ferme, sur le plancher aux vaches); 1548 plancher des vaches (Rabelais, Quart Livre, XVIII, 72, éd. R. Marichal, p.105); b) ca 1165 «étage d'une maison» (Troie, 1178 ds T.-L.); c) 1442 «partie inférieure du plancher, plafond» (Journal d'un bourgeois de Paris, éd. A. Tuetey, p.366); 2. a) 1812 anat. «paroi inférieure» (Mozin-Biber); b) 1886 géol. (Lapparent, loc. cit.); c) 1891 «sol, paroi inférieure d'un véhicule» (Huysmans, Là-bas, t.1, p.49); 1956 rouler au plancher (d'apr. Esn.); 1965 le pied au plancher (L'Équipe, loc. cit.); 3. a) 1958 «niveau minimal, seuil inférieur» (Romeuf); b) 1963 appos. prix plancher (Lar. encyclop.). Dér. de planche*; suff. -ier*, -er. Fréq. abs. littér.: 1196. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1315, b) 1802; xxes.: a) 2014, b) 1786. Bbg. Archit. 1972, p.57. _Quem. DDL t.19, 28. _Vaganay (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t.32, p.129.

PLANCHER2, verbe intrans.

PLANCHER2, verbe intrans.
A. − Arg. scol. Subir une interrogation, faire un exposé ou une démonstration; passer un examen. Hier encore, je redoutais de me trouver ici [à Paris] en attendant l'heure de «plancher» (...); comme tous les étudiants, mon coeur se serrait à la vue des peupliers des quais, jetant leur coton, indice fatidique des examens (Morand, Eur. gal., 1925, p.69).−Je passe en colle (...) demain, me disait-il. Puis, longtemps après: −J'ai chiadé à fond (...). Et moi: −Tu vas être fatigué si tu ne dors pas. Tu ne seras pas en forme pour plancher (Abellio, Pacifiques, 1946, p.180).
B. − P. ext., fam. ,,Faire un exposé, présenter un rapport (devant des experts, etc.)`` (Gilb. 1971). Le président de la chambre demande à M. D. de venir «plancher» devant quelques-uns de ses amis sur la cogestion (L'Express, 8 févr. 1971ds Gilb. 1980).
Prononc. et Orth.: [plɑ ̃ ʃe], (il) planche [plɑ ̃:ʃ]. Homon. et homogr. plancher1. Étymol. et Hist.1. 1905 «subir un examen» (d'apr. Esn.); 2. 1955 «faire un exposé oral sur une question» (d'apr. Gilb. 1971). Dér. de planche* «tableau noir»; dés. -er.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·