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PÉTILLANT, -ANTE, part. prés. et adj.

PÉTILLANT, -ANTE, part. prés. et adj.
I. − Part. prés. de pétiller*.
II. − Adj. Qui pétille.
A. − [Corresp. à pétiller A]
1. [Corresp. à pétiller A 1] Synon. de crépitant.Une flambée de bois pétillant (Pesquidoux,Livre raison, 1925, p.20).
[P. méton. de l'objet] Feu, foyer pétillant. La flamme des sarments monta, légère, pétillante (Moselly,Terres lorr., 1907, p.182).
2. P. anal. [Corresp. à pétiller A 2] Rire, son pétillant; clameur pétillante. Des moineaux (...) remplissaient l'air de cris pétillants (Verne,Enf. cap. Grant, t.1, 1868, p.134).Quel est ce hourra qui vient d'éclater, cette espèce de rumeur énorme et pétillante (...)? (Claudel,Poète regarde Croix, 1938, p.30).
3. En partic.
a) [Corresp. à pétiller A 3 a] Synon. de mousseux.Le piéton rêveur ou philosophe qui observe [par un temps d'orage] (...) les capricieux dégorgements des tuyaux pétillants, écumeux (Balzac,Ferragus, 1833, p.39):
. Comme du fond de l'eau on voit à la fois une douzaine de déesses aux beaux membres, verdâtres, monter dans une éruption de bulles d'air, elles se jouent au lever du jour divin dans la grande dentelle blanche, dans le feu jaune et froid, dans la mer gazeuse et pétillante! Claudel,Gdes odes, 1910, p.237.
b) [Corresp. à pétiller A 3 b] Synon. de effervescent.Champagne, cidre, vin pétillant; boisson, eau minérale pétillante. [La bière] est toujours chargée d'acide carbonique qui la rend pétillante (Macaigne,Précis hyg., 1911, p.262).
[P. méton. de l'objet] Le commandant levait son verre pétillant afin de porter le toast de rigueur (Vercel,Cap. Conan, 1934, p.60).
OENOL. Vin pétillant. Vin rendu légèrement gazeux par la présence de sucre non fermenté lors de la mise en bouteilles (d'apr. Lich. Vins 1984). Synon. vin perlant ou perlé.
B. − Littér. [Corresp. à pétiller B]
1. [Corresp. à pétiller B 1] Synon. de brillant, chatoyant, étincelant, flamboyant, rayonnant, scintillant.Coloris, ton pétillant; lumière pétillante. Les canards, égayés, suscitent en nageant Le rire éparpillé des petits flots d'argent, Où tremblent, verts îlots, leur pétillant plumage (Noailles,Forces étern., 1920, p.184).
Pétillant de + subst. concr.Pétillant de lumière, de soleil. Un ciel pétillant d'étoiles (Mirbeau,Journal femme ch., 1900, p.359).
2. [Corresp. à pétiller B 2] Qui brille sous l'effet de quelque chose. Synon. flamboyant, rayonnant, scintillant.
Pétillant de + subst. concr., rare.Des yeux de topaze brûlée, piqués noir au centre et tout pétillants d'une lumière que je saurai plus tard s'appeler la haine (H. Bazin,Vipère, 1948, p.8).
Pétillant de + subst. abstr.Yeux pétillants de désir, d'ironie. Un regard pétillant de malice (Martin du G.,Testam. P. Leleu, 1920, ii, p.1151).
Empl. abs. Regard pétillant. Ses yeux brillèrent plus pétillants et plus joyeux encore que de coutume (Dumas père, Monte-Cristo, t.2, 1846, p.522).Il me lança par en-dessous son coup d'oeil rusé et pétillant (Abellio,Pacifiques, 1946, p.412).
C. − Au fig. [Corresp. à pétiller C 2; en parlant d'une pers. et p. méton., d'un aspect de sa personnalité]
1. [Corresp. à pétiller C 2 a] Synon. de bouillant, fougueux, fringant, pétulant, nerveux, vif.Edward dînait chez sa voisine; il était heureux et pétillant: son aveu avait été reçu favorablement (Karr,Sous tilleuls, 1832, p.83).Carmen arborait son visage des grands jours, une sorte d'animation pétillante qui la rosissait (La Varende,Goût esp., 1946, p.164).
Pétillant de + subst. concr.Estelle Vanières, (...) vive, étourdie, pétillante de gestes et de paroles (Reider,MlleVallantin, 1862, p.62).
Pétillant de + subst. abstr.Être pétillant de curiosité, de gaieté. Mariette (...) toujours pétillante de vivacité, d'invention, de malice (Pourrat,Gaspard, 1930, p.95).
2. [Corresp. à pétiller C 2 b] Synon. de brillant, éclatant, intelligent, spirituel.M. Jean était de bonne compagnie, émoustillant, pétillant, renseigné, vif d'esprit, ayant la répartie inattendue et souvent cinglante (Cendrars,Homme foudr., 1945, p.349).
Pétillant de + subst. abstr.[Vautrin] fut pétillant de saillies, et sut mettre en train tous les convives (Balzac,Goriot, 1835, p.200).Jammes, pétillant d'esprit et merveille de poésie jaillissante (...) mais il ne comprenait rien aux autres (Mauriac,Mém. intér., 1959, p.186).
[P. méton.; en parlant de l'esprit, des choses de l'esprit] Qui se manifeste d'une manière vive, désordonnée; qui jaillit avec éclat. Dialogue pétillant; conversation, parole pétillante. [Les jolies mines riantes et futées] (...) Il y a là des chefs-d'oeuvre de grâce, de vivacité pétulante et nerveuse, (...) de bavardage pétillant comme des ramages de volière (Taine,Notes Paris, 1867, p.72).
Prononc. et Orth.: [petijɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Ac. 1694-1798: pe-; 1835: pe-, pé-; dep. 1878: pé-; Littré: pé-, pe-; DG: pé-, vieilli pe-. V. péter. Fréq. abs. littér.: 152.

PÉTILLER, verbe intrans.

PÉTILLER, verbe intrans.
A. −
1. [Le suj. désigne une matière en combustion] Éclater avec des petits bruits secs et répétés, généralement en jetant des étincelles. Synon. crépiter, péter.Le bois, la branche, la bûche, le charbon, le laurier pétille. L'allumette pétilla, la lumière devint blanche et claire (Zola,Th. Raquin, 1867, p.104).Sous le chaudron noir, pétillait un fagot de sarments (Bosco,Mas Théot., 1945, p.87).
[P. méton. du suj.] L'âtre, le bûcher, les étincelles, le foyer pétille(nt). Déjà la flamme pétillait au foyer (Toepffer,Nouv. genev., 1839, p.355).Feu! (...) Ne pétille pas trop, ne crache pas d'étincelles sur ma fourrure, sois clément, feu varié (Colette,Dialog. bêtes, 1905, p.101).
2. P. anal. Faire des petits bruits secs et répétés. À des distances lointaines, (...) des coups de feu pétillent, se répondent (Gozlan,Notaire, 1836, p.273).Un chant d'alouettes qui pétillaient dans l'air comme des flammes au bout de hauts cierges (Renard,Journal, 1896, p.334).Des sonneries de clairons (...) pétillaient ou s'éteignaient selon les sursauts de la brise (Duhamel,Cécile, 1938, p.271).
[Le suj. désigne un liquide] Rare. Synon. grésiller.Vous faites cuire quatre onces de beurre d'Isigny à la noisette, c'est-à-dire qu'après l'avoir écumé et qu'il ne pétille plus, vous le laissez se colorer légèrement (Gdes heures cuis. fr.,Carême, 1833, p.147).
3. [Le suj. désigne une boisson gazeuse] Mousser, dégager des petites bulles qui éclatent en bruissant à la surface. L'eau gazeuse, le vin pétille. Le rose pâle d'un reste de champagne pétille dans les flûtes (Goncourt,Ch. Demailly, 1860, p.358).
[P. méton. du suj.] Je remplis mon verre de nouveau, pour avoir le plaisir de voir pétiller la mousse (Gobineau,Pléiades, 1874, p.4).
B. − P. anal., littér.
1. Briller d'un éclat très vif. Synon. chatoyer, étinceler, flamboyer, rayonner, scintiller.Les diamants, les joyaux, le soleil pétille(nt). Autour de sa tête, dans ses nattes noires, il y avait des plaques de métal qui pétillaient au soleil et faisaient à son front une couronne d'étoiles (Hugo,N.-D. Paris, 1832, p.375).
Pétiller de + subst. concr.Cette campagne où la feuille découpée de la vigne, le maïs oriental, les tiges de la fève, les plantes artistiques du midi, pétillaient partout de lumière (Goncourt,MmeGervaisais, 1869, p.157).
2. [Le suj. désigne les yeux, le regard] Briller sous l'effet de quelque chose.
Pétiller de + subst. concr., vx.Cet oeil gris pétille d'une larme (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t.6, 1852, p.504).
Pétiller de + subst. abstr.Manifester, révéler quelque chose (un trait de caractère, un sentiment, une émotion) par l'éclat du regard. Yeux qui pétillent d'intelligence, d'ironie, de malice, de passion. Les yeux de charbon de la servante pétillèrent de curiosité maligne (Gautier,Rom. momie, 1858, p.293).Il avait rosi: derrière ses lunettes ses yeux pétillaient de rancune et de gloire (Sartre,Mort ds âme, 1949, p.70).
Empl. abs. Quelques douzaines de gamins dont les yeux pétillaient dans les guenilles comme des diamants noirs (Gautier,Tra los montes, 1843, p.33).
P. méton. [Le suj. désigne un sentiment humain] Se révéler, se manifester par l'éclat du regard. Synon. briller, éclater.La pauvre fille essaya de cacher sa joie, mais elle pétillait dans ses yeux (Balzac,Peau chagr., 1831, p.134).
C. − Au fig.
1. Vieilli, fam. [Le suj. désigne une pers.] Pétiller de + inf. ou subst.Être extrêmement impatient de. Synon. bouillir de, brûler de.Pétiller de dire, de faire qqc. Pendant toute cette première partie de l'expédition [de Crimée], le maréchal de Saint-Arnaud, on le conçoit, pétille d'impatience; il voudrait tout hâter, tout concentrer dans sa main pour une exécution rapide (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t.13, 1857, p.442).
Empl. abs. Je pétille, je n'y tiens plus (Besch.1845).
Loc. Avoir le sang qui pétille dans les veines. Être bouillant d'excitation, d'ardeur, d'irritation, d'impatience. Synon. avoir le sang* qui bout.Gertrude [à Pauline]: Son sang-froid me fait bondir le coeur ! Mon sang pétille dans mes veines. Je vois du noir devant mes yeux! Sais-tu que je préfère la mort à la vie sans lui? (Balzac,Marâtre, 1848, ii, 11, p.70).
2. [Le suj. désigne une pers. et p. méton., un aspect de sa personnalité]
a) Manifester quelque chose avec spontanéité, vivacité. Pétiller de colère, d'indignation, de joie. Ses lèvres, si bien scellées naguère, pétillaient d'interrogations (Gautier,Fracasse, 1863, p.433).J'envie Marthe, qui, dès la gare, pétillait d'un enthousiasme de convention (Colette,Cl. s'en va, 1903, p.175).
Empl. abs. Tout-à-coup monsieur de Valois avisa madame Granson qui avait arboré son chapeau vert à bouquets d'oreilles d'ours, et dont la figure pétillait (Balzac,Vieille fille, 1836, p.334).
b) Pétiller (d'esprit). Manifester un esprit brillant, éclatant, vif, plein d'humour. Il a de l'esprit, il en pétille (Goncourt,Journal, 1862, p.1135).La curiosité [du duc] naquit très vite. Il pétille, il étincelle (La Varende,Saint-Simon, 1955, p.35).
P. méton. [Le suj. désigne l'esprit, les choses de l'esprit, etc.] Se manifester d'une manière vive, pétulante; jaillir avec éclat. Les paroles, les traits d'esprit pétillent. Tout y pétille d'esprit et d'impertinence [dans le discours de l'abbé de Caumartin]. C'est le modèle classique du persiflage (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t.11, 1856, p.344):
. C'est en eux le coeur qui déborde, c'est l'esprit qui s'élance, qui pétille, qui bondit, qui s'arrête, qui retourne au coeur, qui circule, se hâte, se ralentit, s'emporte, bat, frémit, s'enflamme, bouillonne et s'apaise, et va sans savoir où, et partout comme le sang. Vigny,Mém. inéd., 1863, p.17.
REM.
Pétilleux, -euse, adj.,vieilli. [Corresp. à supra A 3] qui pétille. Ferment pétilleux. (Ds Boiste 1819-1834, Ac. Compl. 1842, Besch. 1845).
Prononc. et Orth.: [petije], (il) pétille [petij]. Ac. 1694-1798: petiller; 1835: pe-, pé-; dep. 1878: pé-. V. péter. Étymol. et Hist. 1. Ca 1440 part. prés. yeux ... pétillans «qui brillent d'un vif éclat» (Amant rendu cordelier, éd. A. de Montaiglon, 1546); 1765 pétiller d'esprit (Encyclop.); 2. a) 1575 «craquer, crépiter en se consumant dans le feu» (Paré, OEuvres, éd. J. F. Malgaigne, III, p.560); 1660 «mousser, produire un bruit (d'un vin)» (Oudin); b) 1564 «être agité par un sentiment» (Thierry); 1606 pétiller de dépit (Nicot); 1690 pétiller d'impatience (Fur.); c) 1572 part. prés. jeunesse pétillante «vive, pleine d'ardeur» (Amyot, Comm. nourrir les enfants, 39 ds Littré); 1776 le sang lui pétille dans les veines (Voltaire, Lett. d'Argental, 19 juill., ibid.); d) 1669 «se manifester (de traits d'esprit)» (Boileau, Art poétique, éd. C.H. Boudhors, I, 175, p.86). Dér. de pet1*; suff. -iller*. Fréq. abs. littér.: 265. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 392, b) 698; xxes.: a) 303, b) 233. Bbg. Gohin 1903, p.346. _ Vaganay (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t.32, p.125.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·