PERSÉCUTER, verbe trans.

PERSÉCUTER, verbe trans.
A. − Qqn persécute qqn.Tourmenter sans relâche, par des traitements injustes, cruels, notamment pour des motifs de race, d'idéologie, de politique ou de religion. Persécuter un homme, en politique, ce n'est pas seulement le grandir, c'est encore en innocenter le passé (Balzac, Paysans, 1844, p.151):
. Il se pourrait que la communauté chrétienne, après avoir eu pour condition d'être persécutée par les païens, puis de persécuter les hérétiques, soit encore et de nouveau dans la condition d'être persécutée. Maritain,Human. intégr.,1936, p.271.
[P. méton. de l'obj.] Persécuter la religion. L'incorruptible enseigne comment on sert l'étranger par exagération et par faiblesse, en persécutant les cultes au nom de la raison, et en résistant au nom de la religion aux lois de la République (A. France,Dieux ont soif,1912, p.248).
B. − P. ext. Importuner sans répit, avec insistance et acharnement. Synon. harceler.
1. Qqn persécute qqn.C'est une cruauté, Vallombreuse, de me persécuter de ces plaisanteries. Vous n'ignorez pas, méchant frère, que je ne veux point me marier (Gautier,Fracasse,1863, p.480).Il lui vint une manie de persécuter et d'espionner sa propre famille (Aymé,Jument,1933, p.114).Un des journalistes était persécuté par une femme qui lui écrivait plusieurs lettres, tous les jours (Triolet,Prem. accroc,1945, p.77).
[P. méton. du suj.] On s'étonne (...) qu'il ne trouve ni invectives, ni railleries, ni même d'oraison violemment éjaculée à proférer contre l'immonde mascarade et le flux des fort belles phrases révoltantes ou blasphématoires qui le persécutent (Valéry,Variété V,1944, p.205).
2. Qqc. persécute qqn.Ça te persécutait... C'était plus fort que toi (Erckm.-Chatr.,Ami Fritz,1864, p.216).Des désirs qui me persécutaient le reste de la journée (Mirbeau,Journal femme ch.,1900, p.110).V. aussi casser ex. 14.
REM. 1.
Persécutant, -ante, part. prés. en empl. adj.a) Qui persécute (v. supra A). Le vrai esprit des encyclopédistes étoit une fureur persécutante de systèmes, une intolérance d'opinions, qui vouloit détruire dans les autres jusqu'à la liberté de penser (Chateaubr.,Essai Révol.,t.2, 1797, p.330).b) Qui importune, qui harcèle (v. supra B). J'ai constaté que la plus importune de mes phobies, et la plus persécutante, est celle de la mort (Green,Journal,1932, p.118).
2.
Persécutif, -ive, adj.,psychiatrie. Qui provoque un sentiment de persécution. La compulsion de répétition (...) perpétue un mode persécutif de relation avec autrui (D. Lagache, La Psychanalyse,1955, p.47 ds Rob. Suppl. 1970).
Prononc. et Orth.: [pε ʀsekyte], (il) persécute [pε ʀsekyt]. Ac. 1694 et 1718: -se-; dep. 1740: -sé-. Étymol. et Hist.1. Début xives. «poursuivre sans relâche» (Aimé, Histoire des Normands, VI, I, éd. V. de Bartholomaeis, t.2, p.261); 2. 1399-1400 «tourmenter» (Jean Froissart, Chroniques, I, 171, éd. G. T. Diller, p.594); 3. 1611 «importuner sans cesse» (Cotgr.). Dér. du rad. de persécuteur*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 324 (persécutant: 14). Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 727, b) 452; xxes.: a) 402, b) 272. Bbg. Gohin 1903, p.235.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·