a) Personne qui prend pension dans un restaurant, une pension de famille ou chez un particulier en général moyennant paiement. Prendre, recevoir des pensionnaires; les pensionnaires d'une auberge, d'un hôtel, d'un restaurant. Je fus placé chez un professeur de médecine qui tenait des pensionnaires (Constant,«Cahier rouge»,1830, p.11).Les maisons familiales de vacances. Ce sont de petits hôtels mais les pensionnaires y participent au service (Tour. Fr.,1960, p.46):. ... j'ai bien assez perdu depuis cinq jours que le guignon s'est logé chez moi. J'aurais donné dix écus pour que ce bonhomme-là fût parti ces jours-ci (...). Ça frappe mes pensionnaires. Pour un rien, je le ferais porter à l'hôpital. Enfin, mettez-vous à ma place. Mon établissement avant tout, c'est ma vie, à moi.
Balzac,Goriot,1835, p.300.
♦ En appos. avec valeur d'adj. Les trois ou quatre habitués pensionnaires de l'établissement (...) ont encore une heure à rester à table (Nerval,Voy. Orient,t.1, 1851, p.2).
− P. ext. Personne qui est nourrie et logée dans un établissement public spécialisé. Les pensionnaires d'un hospice, d'un hôpital, d'une maison de retraite. Notre traitement [la psychanalyse] n'est applicable qu'aux pensionnaires d'établissements pour malades nerveux (Freud,Introd. psychanal.,trad. par V. Jankélévitch, 1959 [1922], p.494).Ces fous (...) pensionnaires d'un asile (Proust,Sodome,1922, p.807).
− P. plaisant., fam. [Le détenu, à sa soeur:] tes enfants t'attendent (...) Ah ça! tu ne leur dis pas, j'espère, que leur nononcle est pensionnaire ici? (Sue,Myst. Paris,t.8, 1843, p.14).Je visitai une prison de femmes (...). Le directeur de cette prison touchait à l'âge de la retraite (...). Il ne se faisait pas d'illusions sur la moralité de ses trois cents pensionnaires (A. France,Crainquebille,Vol. dom., 1904, p.307).
− En partic. Pensionnaire de maison close. Prostituée vivant dans une maison close. Il (...) se vantait d'entretenir des relations avec des dames de la ville, servantes de brasserie ou pensionnaires de maisons closes (Moselly,Terres lorr.,1907, p.143).