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PENDANT1, -ANTE, part. prés. et adj.

PENDANT1, -ANTE, part. prés. et adj.
I. − Part. prés. de pendre*.
II. − Adjectif
A. −
1. Qui pend.
[En parlant d'une partie du corps] Langue, lèvre, moustache pendante; crinière pendante; oreilles pendantes; boucles, mèches, tresses pendantes; mains pendantes; rester les bras pendants. Ici, des prés fleuris paissant l'herbe abondante, La vache gonfle en paix sa mamelle pendante (Delille, Homme des champs, 1800, p.134).Il est assis sur la table, une jambe pendante (Colette, Cl. école, 1900, p.34):
1. ... la coiffure et l'aigrette effacent tout sérieux dans une femme parée pour le bal; supposez-lui des cheveux pendants et une robe de chambre, elle pensera d'autre manière. Alain, Propos, 1921, p.299.
[En parlant d'une chose concr.] Branche, grappe pendante; manches pendantes. Ce que les montagnards nous ont dit de l'hiver de Gavarnie, de ses glaçons pendants, de ses montagnes surchargées de montagnes de neiges (Dusaulx, Voy. Barège, t.2, 1796, p.159).Il s'arrête, il picore les beaux raisins pendants et rit de sa bouche délectée (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p.113):
2. ... des rues aux lampadaires pas encore peints, entre les longues façades suintantes, aux fenêtres bariolées des cent petits chiffons pendants, les chemises des pauvres... Céline, Voyage, 1932, p.119.
Pendant à (rare).Accroché, suspendu à. La grappe pendante au cep, ou portée au pressoir exhale l'odeur des roses (Chateaubr., Ét. ou Disc. hist., t.2, 1831, p.77).Tu vas descendre là dedans Musyne, avec la viande pendante aux crochets? (Céline, Voyage, 1932, p.104).
En partic. Qui pend de façon disgracieuse ou ridicule. Toutes ces femmes (...) passaient la journée en pantalon, la chemise pendante par derrière (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p.344).
2. Spécialement
a) ARCHIT. Clef pendante. ,,Voussoir qui occupe le sommet d'une voûte ou d'un arc et qui descend en contrebas de la douelle`` (Chabat t.2 1876). Un vaste porche à voûte d'arête, à clef pendante, au pied d'un grand escalier de pierre (Borel, Champavert, 1833, p.61).
b) BIOL. VÉGÉT. ou ANIMALE. Qui pend vers le bas, qui se présente la tête en bas; suspendu d'en haut (d'apr. Gatin 1924 et Forest. 1946). Fleur, graminée pendante. On voit les étamines pendantes osciller dans le vent auquel elles livrent leur pollen (Plantefol, Bot. et biol. végét., t.1, 1931, p.497).Si la larve qui s'installe est celle d'une forme longiligne ou pédonculée (dressée ou pendante) le problème sera résolu: peu de place occupée sur la roche (J.-M. Pérès, Vie océan, 1966, p.78).
c) DR. Fruits pendants par branches ou par racines. V. fruit1II B.
d) SIGILLOGR. Sceau pendant. Sceau attaché aux anciennes chartes par un ruban de tissu ou de cuir ou par une lanière de parchemin. Les plus anciens sceaux pendants sont soudés à des bandelettes de cuir souple passées dans une ou deux fentes pratiquées au bas du parchemin. Plus tard, les bandelettes elles-mêmes furent faites en parchemin (L'Hist. et ses méth., 1961, p.405).
B. −
1. DR. Qui est en instance, en litige; que l'on est en train de juger. Ce qui transpire du procès pendant à la Cour des pairs semble encore accuser les administrateurs chargés de veiller à la sûreté publique (Chateaubr., Corresp., t.2, 1821, p.162).Cette sentence suprême, qui coupait court à une instance pendante, n'avait pas été rendue selon les formes inséparables de toute justice (Sainte-Beuve, Port-Royal, t.5, 1859, p.558).Le droit de juger par un tribunal de mandarins les causes pendantes entre Chinois et Européens (A. France, Pierre bl., 1905, p.213).
2. P. ext. Qui reste en suspens, qui n'a pas encore été résolu, qui n'est pas tranché. Affaire pendante. La question pendante entre les classiques et les romantiques n'excite presque plus l'attention (Delécluze, Journal, 1825, p.130).Les amis de M. Delcassé se plaisaient donc à songer, comme lui, que toutes les difficultés pendantes se résoudraient en quelque vain passage d'écrits (Maurras, Kiel et Tanger, 1914, p.157):
3. ... qui donc combattra la domination des bourgeois si tout le monde est d'abord persuadé que leur pensée saura résoudre à son heure et en son lieu l'un de ces inquiétants problèmes, toujours possibles, toujours pendants? Nizan, Chiens garde, 1932, p.121.
Prononc. et Orth.: [pɑ ̃dɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep.1694. Fréq. abs. littér.: 756. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 991, b) 1516; xxes.: a) 940, b) 987.

PENDANT2, subst. masc.

PENDANT2, subst. masc.
A. −
1. [Le plus souvent au plur.] Pendant (d'oreille). Perle ou pierre précieuse qui pend à une boucle d'oreille; p.méton. boucle d'oreille à pendeloque. Pendants de turquoise; pendants d'oreilles en diamants, en or. Çà et là s'apercevait quelque joli détail (...) de grands pendants d'or remuaient à un bout d'oreille rouge (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p.340).Une grande Anglaise brune du temps de Walter Scott, avec des cerises pour pendants d'oreille (Aragon, Beaux quart., 1936, p.498):
1. Elle avait pour pendants d'oreilles deux petites balances de saphir supportant une perle creuse, pleine d'un parfum liquide. Flaub., Salammbô, 1863, p.40.
2. Rare. Attache qui pend à la ceinture. Sylvie dénouait des pendants de sa ceinture une petite clef d'un acier ouvragé qu'elle me fit voir avec triomphe (Nerval, Filles feu, Sylvie, 1854, p.605).
3. Spécialement
a) HIST. DU COST. Système d'attache qui pend au côté et sert à soutenir l'épée. Pendant d'épée. Pendant de baudrier, de ceinturon (Ac.). Pendant de ceinture. ,,Partie tombante de la ceinture après la boucle, qui formait une large bande ornée de pierreries`` (Lar. encyclop.).
b) HÉRALD., au plur. ,,Dents qui pendent sous la partie inférieure du lambel`` (Past. Hérald. 1979).
c) HORLOG. ,,Anneau de la boîte de montre, auquel on attache le cordon ou la chaîne`` (Chesn. t.2 1858).
d) MAR. [P. oppos. au guindant] ,,Partie flottante [du pavillon], non tenue à la drisse`` (Le Clère 1960). Synon. bal(l)ant (v. ballant III spéc. b).
B. − P. anal.
1. Objet d'art, de décoration symétrique d'un autre et formant la paire avec lui. Chandelier, vase, potiche, estampe, tableau et son pendant; pendants de cheminée; avoir les deux pendants.
Loc. à valeur adv. En pendant. Symétriquement. On voyait à sa cheminée une magnifique miniature, le portrait de Charles X (...) et, en pendant, le portrait de Madame (Balzac, Secrets Cadignan, 1839, p.305).
[P. anal.]:
2. Nos épouses devraient adopter ces chapeaux-souvenirs, avec les photos, en pendants, de leur mari et de leur amant, cette dernière, bien entendu, du côté gauche, qui est celui du coeur et des liaisons extra-conjugales. T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p.245.
2. P. anal., fam. Personne ou chose comparable ou symétrique à une autre. Synon. contrepartie, répartie, réplique, pareil, semblable.Il n'était bruit que d'une épouvantable catastrophe arrivée au Mont-Blanc, tout à fait le pendant de l'accident du Cervin (A. Daudet, Tartarin Alpes, 1885, p.264).Balzac devait rencontrer, en chair et en os, MmeHanska, pendant de l'étonnante Adèle Hugo, de Sainte-Beuve (L. Daudet, Ariane, 1936, p.108):
3. Entre Faust et la Tentation, il y a similitude d'origines et parenté évidente des sujets: origine populaire et première, existence foraine des deux légendes, qui pourraient se disposer en «pendants», sous l'exergue commun: l'homme et le diable. Valéry, Variété V, 1944, p.203.
3. Loc. verb. Faire pendant(s) à, faire/former le pendant de, se faire pendant(s)
a) [Le suj. désigne le plus souvent un élément d'une paire] Être symétrique (à), être disposé symétriquement à. Cet édifice (...) est orné (...) de plusieurs coupoles qui se font pendant (Romains, Copains, 1913, p.157).La salle à manger formait le pendant du petit salon, avec cette différence que les murs ne s'ornaient que d'une seule peinture (Green, Chaque homme, 1960, p.228):
4. ... un jour, nous ne serons plus bons qu'à faire un grand-papa et une grand'maman, aimés pour les sucreries de leurs poches, jusqu'à ce qu'il ne reste de nous que deux portraits immobiles, faisant pendants sur les murs du salon de nos petits-enfants... Dumas fils, Fils natur., 1858, I, 1, p.73.
b) Au fig. Correspondre à, être comparable à. Qu'il y ait aujourd'hui un deux-décembre faisant pendant à Austerlitz (...) qu'est-ce que cela fait? (Hugo, Actes et par. 3, 1876, p.204).Quelle parole!... Elle fait pendant, par son stoïcisme antique, à la citation trouvée dans la poche de l'héroïque élève du mourant (Bourget, Tapin, 1927, p.41).
REM.
Pendante, subst. fém.,arg. a) Chaîne de montre (pendue au gilet) (d'apr. Esn. 1966). b) Au plur. α) Synon. de pendants d'oreille(s). (Ds Sandry-Carr. 1963). β) Testicules. Synon. couilles (trivial), valseuses (arg.).Il reçut la pointe du soulier de l'autre sous les pendantes (C. Jacquin, Les Caramels à 1 franc, 1976, p.44 ds Cellard-Rey 1980).
Prononc. et Orth.: [pɑ ̃dɑ ̃]. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist.A. Subst. 1. a) [fin xies. *pendanz «cordons qui servent à attacher un manteau, une ceinture» (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, no794 [mss xives.])] 1180-90 pendans (Alexandre de Paris, Alexandre, III, 5584 in Elliott Monographs, no37, p.268: le saisi as pendans); b) ca 1260 pendant «pièce du baudrier, du ceinturon qui sert à soutenir l'épée» (Robert de Blois, Beaudous, éd. J. Ulrich, 627 ds T.-L. 614, 22: li pendant son tuit fait de soie); 1591 pendant d'espée (texte ds B. des Comités hist., Archéol., B.-A., V, 220); 2. 1346 pendans «pendants d'oreilles» (Miracles de Nostre Dame par personnages, éd. G. Paris et U. Robert, VIII, 1263, t.1, p.397); 1575 pendant d'oreille (Arch. nat. KK 236, fo210 ds Gay); 3. 1581 hérald. «chacune des dents du lambel» (H. de Bara, Le Blason des Armoiries, p.65 ds FEW t.8, p.174a); 4. a) 1690 B.-A. pendants d'oreilles (Fur.: pendants d'oreilles, deux tableaux ou autres pieces curieuses appariées qui ne se peuvent separer); 1740 absol. pendans (Ac.); b) 1776 fig. «personne ou chose semblable à une autre» (Voltaire, Lettre à Vaines, 3 mai ds Littré: il [un édit] fait un beau pendant avec l'édit du 14 septembre). B. Adj. 1. a) ca 1140 pendant «qui pend» (Geoffroi Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 538); b) 1174-76 sceau pendant (Guernes de Pont-Sainte-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 4493: ses lettres a pendant seel); c) 1505 archit. clé pendante (A. Deville, Comptes du château de Gaillon, p.129: pierres à faire deux clefz pendantes); d) 1690 dr. fruits pendants par les racines (Fur., s.v. fruit); 2. ca 1265 «en instance» (Brunet Latin, cf. pendre). Part. prés., subst. et adj. de pendre*. Au sens B 1 d, cf. b. lat. fructus pendens. Fréq. abs. littér.: 99.

PENDANT3, prép.;

PENDANT3, prép.;PENDANT QUE, loc. conj.
I. − Pendant, prép. temporelle, gén. antéposée.
A. − [Sert à exprimer la durée d'un procès] Tout au long de. Synon. durant.
1. [Suivi d'un quantificateur et d'un subst. marquant la division du temps] Pendant huit jours; pendant plus d'une heure; pendant un bon quart d'heure; pendant quarante ans; pendant deux heures d'affilée, de suite. Une fièvre cérébrale s'était déclarée. Pendant quarante-trois jours, Charles ne la quitta pas [sa femme] (Flaub.,MmeBovary, t.2, 1857, p.50):
1. À cette époque, mon père tenait table ouverte. On ballait pendant trois jours: les maîtres, dans la grand'salle, au raclement d'un violon; les vassaux dans la cour verte, au nasillement d'une musette. Chateaubr.,Mém., t.1, 1848, p.70.
[P. méton. du subst.] Cette tête qui sautait toujours devant moi pendant huit cents lieues, me faisait penser (Michelet,Journal, 1830, p.66).
2. [Suivi d'un quantificateur vague, exprimant une durée continue] Pendant des jours et des jours; pendant quelque temps, plusieurs mois. Comme il gérait les propriétés de «Madame», il s'enfermait avec elle pendant des heures dans le cabinet de «Monsieur» (Flaub.,Coeur simple, 1877, p.13).Je sais des gens qui ont aimé une femme pendant des mois, des années (A. France,Pt bonh., 1898, 5).
Pendant ce temps(-là). Synon. cependant, ce pendant (littér.; v. cependant prononc. et orth.).Je partirai pour Paris (...). J'y verrai les amis de mon père (...). −Et moi, pendant ce temps-là, que deviendrai-je? (Dumas père, Comment je devins aut. dram., 1833, introd., p.2).
Pendant tout le temps que. Aussi longtemps que. Ceux qui venaient y consulter les auteurs étaient logés et nourris gratuitement pendant tout le temps qu'il leur plaisait d'y séjourner (Nerval,Filles feu, Angélique, 1854, p.510).
Loc. adv. Pendant longtemps, pendant combien de temps? Cette conscience de ma personne, la seule réalité que j'eusse à moi, et pendant combien de temps? (Bourget,Disciple, 1889, p.175):
2. Pendant longtemps on a cru que c'était le même artiste atteint de dualisme chronique; mais depuis l'on s'est aperçu qu'il affectionnait le nom de Calame les jours qu'il peignait bien... Baudel.,Salon, 1845, p.64.
B. − [Sert à exprimer l'espace de temps au cours duquel survient, se manifeste, a lieu un procès] Au cours de, à l'époque de, au moment de. Synon. durant, tout le temps de.Pendant l'été, pendant la guerre. Dès 1600, Henri IV avait pourvu à la réforme de l'Université, qui était tombée, pendant la Ligue, dans un état honteux de dilapidation et de dissolution (Sainte-Beuve,Port-Royal, t.1, 1840, p.10).Ursule, qui était fort sage pendant la leçon, devenait fort turbulente dans les entr'actes (Sand,Hist. vie, t.2, 1855, p.372):
3. Elle eût bien voulu, ne fût-ce au moins que pendant l'hiver, habiter la ville, quoique la longueur des beaux jours rendît peut-être la campagne plus ennuyeuse encore durant l'été... Flaub.,MmeBovary, t.1, 1857, p.24.
Pendant + indication de temps + rel. introd. par que, où.Tout était silencieux comme pendant ces trois jours où les travaux avaient été interrompus (Dumas père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.178).Pendant dix ans qu'ils vécurent ensemble, il fut, avec son fils, la plus chère affection de sa vie (Sand,Hist. vie, t.1, 1855, p.42).
[Procès itér.] Pendant trois jours il arrosait ce chou avec une dissolution d'arsenic (Dumas père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.762).Pendant sa vie qui fut courte, il écrivait chaque premier de janvier à sa mère (Chateaubr.,Mém., t.1, 1848, p.23).
Rem. Pendant peut alterner, en var. styl., avec durant (concomitance). V. durant ex. 9 et supra ex. 3.
[P. ell. du compl., fam., avec valeur adv., en corrélation avec un autre adv. de temps] Avant la guerre et pendant, après le repas ou pendant. Une courte comédie de défense à laquelle rien n'avait manqué: ni, avant, les rodomontades d'une rouée qui joue la gamine (...); ni, pendant, les supplications, les appels au mari absent (...), ni, après, les faux désespoirs, les grands mots (Courteline,Ronds-de-cuir, 1893, 2etabl., 1, p.63).
II. − Pendant que, loc. conj. temporelle suivie de l'ind. ou du cond.
A. − Valeur temporelle. [Exprimant la simultanéité] Dans le même temps que, dans tout le temps que. Synon. cependant* que (littér.), ce pendant que (arch.; v. ce1), durant que (lang. soutenue), alors que, lorsque, quand, tandis que, au moment où.
1. [Simultanéité continue; identité formelle ou sém. des formes verb. entre la princ. et la sub.] Pendant qu'elle la décachetait, ses mains tremblaient sur l'enveloppe (Musset,Mouche, 1854, p.294).On discute et Poil de Carotte, pendant que Madame Lepic n'est pas là, développe ses idées personnelles (Renard,Poil Carotte, 1894, p.263):
4. Tantôt un genou en terre devant la maison, trayant les brebis d'une main, pendant que de l'autre elle leur faisait lécher du sel pour les amuser... Lamart.,Tailleur pierre, 1851, p.457.
En partic. [Pour exprimer un laps de temps durant lequel l'action exprimée par le verbe de la princ. est dans l'ordre du possible] Synon. tandis que, tant que.Pendant que nous sommes seuls, reprit-il en la voyant disparaître dans l'escalier, je puis vous raconter ce qu'ils faisaient (Huysmans,Là-bas, t.1, 1891, p.97).
2. [Simultanéité partielle; non identité formelle ou sém. des formes verb. entre la princ. et la sub.] :
5. Vous savez tous l'histoire de ce grand géomètre qui, après avoir lutté de longs jours contre un problème qui arrêtait son génie, en pénétra tout à coup le secret pendant qu'il était au bain. Lacord.,Conf. N.-D., 1848, p.124.
B. − Valeur logique. [Outre la simultanéité, exprime div. nuances]
1. [Une nuance causale voisine de puisque; pour servir d'entrée en matière avec la princ., pour la mettre en relief ou atténuer une exigence] Synon. maintenant que, tant que.Tenez, pendant que vous y êtes. Les philosophes, ce sont eux, notez-le encore pendant que nous y sommes, qui ont commencé par raconter des histoires au bon peuple (Céline,Voyage, 1932, p.86):
6. Dites-moi, madame, pendant que j'y pense: est-ce avec votre autorisation que Mmede Saint-Genis s'est présentée chez moi pour connaître la situation qui vous était faite par le décès de votre mari? Becque,Corbeaux, 1882, II, 7, p.127.
P. iron. [Pour amorcer une réflexion considérant le comportement de l'interlocuteur comme exagéré ou sans-gêne] Pendant que + pron. pers. de la 2epers. + y + verbe être.Est-ce fini? as-tu encore quelque chose à me demander? te faut-il ma veste, veux-tu ma casquette? Ne te gêne pas pendant que tu y es (Dumas père, Monte-Cristo, t.2, 1846, p.337).C'est ça, Lisa! (...) assieds-toi sur l'autel, pendant que tu y es! veux-tu bien baisser tes jupes! (Zola,Faute Abbé Mouret, 1875, p.1281):
7. ... on me dépouille, on me vole... Allez! pendant que vous y êtes, ne vous gênez pas, prenez-en d'autres, oui ! fouillez dans le tas, pour vos deux cents francs! Zola,Argent, 1891, p.311.
2. [Une nuance d'oppos. mettant en contraste deux actions antinomiques] Synon. alors que, tandis que, quand.Pendant que des milliards d'hommes meurent de faim (...); les uns travaillent pendant que les autres se reposent. Enfant, j'ai eu le bonheur d'avoir une mère, pendant qu'il y en a tant qui n'ont ni père ni mère (Janin,Âne mort, 1829, p.68).Ne rien fiche (...) depuis le jour de l'an jusqu'à la Saint-Sylvestre, pendant que les copains triment à votre place (Courteline,Ronds-de-cuir, 1893, 4etabl., 1, p.130):
8. ... je plains les mères qui envoient les leurs travailler ici et qui croient qu'ils sont bien tranquilles, à l'abri, pendant qu'il y a des monstres qui ne respectent rien et qui les empêchent de faire leurs devoirs. Sartre,Nausée, 1938, p.209.
Prononc. et Orth.: [pɑ ̃dɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1278 loc. participiale absolue ce pendant «ce délai étant en cours d'expiration» (v. cependant); 1283 en ce pendant (Ph. de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, chap.XV, § 539); 1283 en cel delai pendant (Id., ibid., chap.XXXVII, § 1117); 1321 pendant + terme indiquant un délai (Recueil gén. des anc. lois fr., éd. Isambert, t.3, p.293 cité par K. Baldinger ds Z. rom. Philol. t70, p.314: pendant trois années accomplies); 1432 pendant «durant» (Coutumes de Brusselles ds Nouv. Coutumier Gén., t.1, p.1264a: si la possession est commencée pendant la vie du pere); b) xves. [date du ms.] adv. pendant «pendant ce temps, entre-temps» (Gace de La Buigne, Roman des deduis, éd. Å. Blomqvist, 2382 var.); 2. a) 1328-42 ce tempz pendant que (Renart contrefait, éd. G. Raynaud et H. Lemaître, t.1, p.231b [cf. P. Imbs, Les Prop. temp. en a. fr., p.304]), fin xives. en che pendant que (Froissart, Chron. [1reréd.], éd. Kervyn de Lettenhove, t.3, p.442); 1422 pendant que (Arch. Hist. du Poitou, éd. P. Guérin, t.2, p.294 cité par K. Baldinger, in op. cit., p.324); 1424 ce pendant que (v. cependant); b) 1580 pendant que ajoutant une nuance causale à l'expr. de la simultanéité (Montaigne, Essais, I, 20, éd. P. Villey, p.91); 1846 p.iron. (Dumas père, loc. cit.); c) 1588 ajoutant une nuance d'oppos. à l'expr. de la simultanéité (Montaigne, op. cit., III, 13, p.1107). Empl. prép. du part. prés. adj. pendant au sens «en instance, en suspens» usuel en a. fr. dans des expr. jur. telles que le plait pendant, le debat pendant, etc. (puis par antéposition de l'adj.: pendant le plait, pendant le débat, etc.) «le procès, le débat,... étant en instance», calquées sur les expr. jur. du b. lat. à l'ablatif abs. judicio pendente, lite pendente, causa pendente (ablatif des subst. judicium «jugement», lis «procès», causa «cause, procès» et du part. prés. adj. pendens de pendere, v. pendre) «le jugement, le procès étant en instance, non encore tranché» (le b. lat. connaissait également in pendenti esse «ne pas être décidé, être en suspens», d'où l'a. fr. en ce pendant). D'abord uniquement lié à des termes proprement jur., pendant a ensuite également figuré dans des expr. temp. comportant un terme comme année, jour, temps, terme, etc., impliquant un délai à respecter, une durée déterminée au cours de laquelle devait avoir lieu une action jur., puis p.ext., une action ou un processus quelconque (cf. Lerch t.1, pp.38-39, t.2, pp.24-26; K. Baldinger, Der Begriff «während» ds Z. rom. Philol. t.70, pp.305-340; P. Imbs, op. cit., pp.302-305; FEW t.8, pp.181-183). Fréq. abs. littér.: 32553. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 47042, b) 58102; xxes.: a) 44316, b) 40256. Bbg. Gross (M.). Deux rem. sur l'aspect. In: Colloque sur la Notion d'aspect. Metz. 1978. 18-20 mai., 1980, pp.69-81. _ Morel (M.-A.). Ét. sur les moy. gramm. et lex. propres à exprimer une concess. en fr. contemp. Thèse, Paris, 1980, p.260, 272, pp.554-555. _ Rohrer (Ch.). Depuis. In: Colloque sur «Modèles Logiques et Niveaux d'Anal. Ling.» 1974. 7-9 nov. Metz, pp.16-17. _ Togeby (K.). St. neophilol. 1957, pp.82-83. _ Vet (C.). Temps, aspects et adv. de temps en fr. contemp.: essai de sém. formelle. Genève, 1980, passim.

PENDRE, verbe

PENDRE, verbe
I. − Empl. trans. et pronom.
A. − Qqn pend qqc., qqn (à, sur qqc.)
1. [Le compl. d'obj. dir. (premier) désigne un inanimé concr., un animal (mort), plus rarement une pers.] Accrocher, fixer par le haut ou par un point seulement, à distance du sol ou d'un support, la partie inférieure restant libre. Synon. accrocher, suspendre.Ma capote! Tenez... pendez ma robe de chambre derrière la porte (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p.101).Cette nuit, je regardais, de mon lit, mon pauvre caleçon de laine blanche pendu à la clef de mon armoire à glace (Guitry,Veilleur, 1911, ii, p.14).V. croc ex. 1:
1. Ses yeux [d'un paralysé] se sont fixés, une fois pour toutes, sur le mur, en face du lit, à l'endroit où l'on a pendu le calendrier des postes. Giono,Colline, 1929, p.39.
[Sans compl. second] Je l'ai surpris, un jour, grimpé sur une échelle, en train de pendre un cadre (Duhamel,Terre promise, 1934, p.178).
Pendre la crémaillère*.
Pendre au croc*.
SYNT. Pendre un vêtement à un clou, au porte-manteau, à une patère; pendre un cadre au mur, un jambon au plafond, du linge aux fenêtres, sur une corde, sur un fil; pendre qqn, un animal les pieds en bas; être pendu la tête en bas.
2. En partic. [L'obj. désigne une pers.] Mettre à mort en suspendant par le cou au moyen d'une corde. Pendre un condamné à un gibet, à une potence; pendre des voleurs. Il les faisait pendre par son bourreau ou les pendait lui-même à un grand arbre (Barante,Hist. ducs Bourg., t.4, 1821-24, p.346).Sa sentence, rédigée selon les vieilles formes anglaises, (...) déclare qu'il sera pendu par le cou jusqu'à ce que mort s'ensuive (Mussetds R. des Deux Mondes, 1832, p.776):
2. On a pendu ce monsieur pour je ne sais quel crime, mais comme il était de bonne maison, au lieu de le pendre avec une vulgaire corde de chanvre, on s'est servi d'une corde de soie. Green,Journal, 1944, p.146.
Avec valeur factitive. Faire pendre, condamner à la pendaison. Il approuve hautement le comité de vigilance de la Nouvelle-Orléans qui en 1890 pendit, «à la grande satisfaction de tous les honnêtes gens», des maffiosi acquittés par le jury (Sorel,Réflex. violence, 1908, p.272).
Absol. Infliger le supplice de la pendaison. Pendre et étrangler; être condamné à être pendu. V. gibet ex. de Hugo, Chans. rues et bois, 1865, p.248.
Être pendu haut et court. V. haut1II A 1 a.
Être pendu en effigie*.
Loc. verb. et expr. fam., p.hyperb.
Il ne vaut pas la corde* pour le pendre.
Dire pis que pendre de qqn. V. pis1.
Aller se faire pendre ailleurs. [Surtout à l'impér. ou au subj., en parlant de qqn dont on a à se plaindre mais qu'on ne tient pas à punir soi-même] Je veillerai à votre départ, bandit, et je vous compterai à ce moment-là vingt mille francs. Allez vous faire pendre ailleurs! (Hugo,Misér., t.2, 1862, p.723).Tu vas tout m'avouer: je te donnerai mille roubles et tu iras te faire pendre ailleurs (G. Leroux,Roul. tsar, 1912, p.77).
Allez vous faire pendre! Allez-vous en immédiatement, vous m'agacez! Vézinet [sourd]: Savez-vous où l'on met le tire-bottes? Nonancourt, furieux: Dans la cave... Allez vous faire pendre! (Labiche,Chapeau paille Ital., 1851, iv, 6, p.94).
Que je sois pendu si, je veux être pendu si, (je veux) qu'on me pende si + ind. [Dans la lang. parlée, pour nier énergiquement une éventualité] Synon. au/du diable si...! (v. diable1).Je veux être pendu si j'y comprends qqc. Je ne sais ce que j'ai dit; mais je veux être pendue si j'ai pu vouloir dire autre chose (Sand,Corresp., 1852, p.326).Que je sois pendu si je reviens jamais dans votre maison (Flaub.,Bouvard, t.1, 1880, p.74).
Autant, mieux vaudrait être pendu (que de + inf.); j'aimerais mieux être pendu. Tout plutôt que cela, tout plutôt que de. Autant et mieux, ma foi, vaudrait être pendu Que rester enfoui dans ce pays perdu (Gautier,Prem. poés., 1830-45, p.148).Le Vice-roi: Tu verras comme c'est intéressant de l'apprendre. Almagro: J'aime mieux être pendu (Claudel,Soulier, 1929, 3ejournée, 3, p.789).
B. −
1. Empl. pronom.
a) Qqn se pend.Se suicider par pendaison. Se pendre par désespoir; aller se pendre; se pendre dans sa cellule. Un homme seul comme un fou Voudrait se pendre dans sa cave (Jouve,Trag., 1922, p.15).Ils sont là (...) ceux qui sont morts dans la misère et ceux qui se sont pendus parce que tu les ruinais (Sartre,Mouches, 1943, ii, tabl. 1, 2, p.47):
3. bibiane: Dis-lui qu'elle ne l'épouse pas, ou je me tuerai! Je me pendrai dans le grenier où on étend le linge; je me couperai la langue avec les ciseaux, comme on fait aux pigeons. Claudel,Violaine, 1892, I, p.503.
P. hyperb., expr. fam.
Il y a de quoi se pendre. C'est désespérant, exaspérant. Nous venons (...) d'avoir une discussion de trois heures à propos de cinq pages. J'ai fini par me rendre à ses raisons. Mais quelle galère! J'en perds la tête, il y a de quoi se pendre (Flaub.,Corresp., 1853, p.279).
Il aurait mieux fait d'aller se pendre. Il a commis une faute grave, une erreur importante. Il dut attendre près de deux heures. Ça lui rappela le samedi où il était venu décider le partage: (...) ce samedi-là, il aurait mieux fait d'aller se pendre (Zola,Terre, 1887, p.333).
Mieux vaudrait se pendre que de + inf.; je me serais pendu plutôt que de + inf. Tout plutôt que. Quand notre bonheur ne dépend plus de nous, mais du caprice d'une femme, alors tout est perdu; mieux vaudrait se pendre, que d'entrer dans une pareille galère! (Erckm.-Chatr.,Ami Fritz, 1864, p.108).Je me serais pendu plutôt que d'écrire un vaudeville, non par mépris de la vie, mais à cause que je ne saurais rien inventer de divertissant (A. France,Bonnard, 1881, p.496).
b) Qqn se pend à qqc., (fam.) après qqc.
α) Se tenir, s'accrocher à quelque chose, en laissant ses jambes suspendues en l'air sans toucher terre. Synon. se suspendre.Se pendre à une branche, à des anneaux, à une barre fixe, à un trapèze; se pendre par les mains, par les pieds. Depuis quelques jours, il avait imaginé (...) de se pendre après la cloche qui était le signal du déjeuner, du dîner et du souper des élèves (Champfl.,Souffr. profess. Delteil, 1853, p.46).Nous aurons comme les babouins une queue pour nous pendre aux arbres (A. France,Pt Pierre, 1918, p.247):
4. ... la première fois qu'il s'accrocha machinalement à la corde des tours, et qu'il s'y pendit, et qu'il mit la cloche en branle, cela fit à Claude, son père adoptif, l'effet d'un enfant dont la langue se délie et qui commence à parler. Hugo,N.-D. Paris, 1832, p.177.
β) P. hyperb., fam.
Se pendre à, (fam.) après + subst. désignant une pers. ou une partie du corps ou un vêtement.
S'agripper à. Sylvinet revint se pendre aux jupons de sa mère comme un petit enfant (Sand,Pte Fad., 1849, p.38).Puis elle revenait et se pendait à mon épaule, lasse, caressante (Zola,Nouv. contes Ninon, 1874, p.36).
Se pendre au cou* de qqn.
Suivre de près et constamment. Synon. ne pas quitter d'une semelle*, être toujours sur les talons* de.Quelques-uns s'étaient improvisés ses officiers et se pendaient après lui en faisant des contorsions (Barrès,Cahiers, t.10, 1913, p.21).
Se pendre aux basques de qqn. V. basque1.
Se pendre à la sonnette, au téléphone (de qqn). Sonner avec insistance, de manière répétée, chez quelqu'un; lui téléphoner sans cesse. Depuis quinze jours, les directeurs se pendent à la sonnette de la prestigieuse Martha (Vogué,Morts, 1899, p.177).
2. À la forme passive, p.hyperb., fam.
a) Qqn est pendu à, après qqn/qqc.
Être agrippé à. Synon. être suspendu à.Sa petite fille était pendue à son cou, assise sur son bras, comme on représente la sainte Vierge portant l'enfant Jésus (Lamart.,Tailleur pierre, 1851, p.546).J'ai du roulis dans les jambes, −disait Giroust, pendu à Charles et tirant sur son bras à chaque enjambée (Goncourt,Ch. Demailly, 1860, p.64).Je trouve le petit en train de pleurer, pendu au cou de ma mère qui essayait de le consoler (Aymé,Jument, 1933, p.58).
Être pendu aux lèvres de qqn (au fig.). Synon. de être suspendu aux lèvres* de qqn.Dominique se remit à rire, tellement il avait conscience de les étonner (...) tous les parents inconnus qu'il trouvait là, qu'il voyait pendus à ses lèvres (Zola,Fécondité, 1899, p.738).
P. anal. Suivre de près et constamment. Il y avait deux petits enfants de quatre à six ans qui allaient et venaient à travers la maison, pendus à son tablier (Lamart.,op.cit., p.529).Ils étaient pendus après mes jupes, et aujourd'hui les voilà qui claquent, qui mendient, qui posent tous pour le désespoir (Zola,Nana, 1880, p.1469).
b) Être pendu à la sonnette de qqn, être pendu au téléphone. Sonner avec insistance et au fig. faire des visites fréquentes; téléphoner longtemps ou très fréquemment. Mais le surlendemain, elle était pendue à la sonnette du poète (Goncourt,Journal, 1896, p.979).Regarde le petit Scali là-haut, il est pendu à son téléphone (Malraux,Espoir, 1937, p.477).Lui, il s'occupe de futilités graves, paresse opiniâtrement, toujours pendu au téléphone (Arnoux,Paris, 1939, p.47).
II. − Empl. intrans. Qqc. pend (à, après, sur qqc.).[Le suj. désigne une chose concr., une partie du corps, plus rarement un corps d'animal ou de pers.]
A. − [Corresp.à supra I A 1]
1. Être accroché par le haut ou par un point seulement, la partie inférieure restant libre, à distance du sol ou d'un support. Synon. être suspendu.Une caisse après laquelle pendaient les clefs et qui était ouverte (Ponson du Terr.,Rocambole, t.1, 1859, p.690).La cuvette posait sur un linge propre, et plusieurs serviettes immaculées pendaient à l'essuie-main (Martin du G.,Thib., Pénitenc., 1922, p.692).
[Sans compl. second] Au-dessus de la porte d'entrée pend une croix de bois rond (Guèvremont,Survenant, 1945, p.158).
SYNT. Jambon qui pend, lustres qui pendent au plafond; morceau de viande qui pend à un croc, à un crochet; linge qui pend aux fenêtres, sur un fil; feuille, fruit qui pend à une branche; auberge où pend une enseigne; chaîne où pend une médaille; ceinture où pend une arme, une bourse, des clefs; sac, vêtement qui pend à un clou, à une patère, au porte-manteau; bijoux qui pendent aux oreilles de qqn; qqc. pend au bout de, le long de qqc., aux arbres, aux branches, aux fenêtres, aux murs, aux poutres.
2. En partic.
a) [Le suj. désigne une chose longue et souple] Retomber librement, mollement. Synon. baller, flotter, tomber, être pendant.Volant qui pend à, (fam.) après un rideau. Une femme pâle (...) avec (...) de grandes boucles noires qui pendaient le long de ses joues, comme deux oreilles de chien (Flaub.,Éduc. sent., t.1, 1869, p.92):
5. Sur la chaise (...), Edmond et Léonard ont posé leurs cartables, deux sacs (...) qui laissent voir le carton aux coutures; les courroies lâches pendent le long des pieds de la chaise... Genevoix,Raboliot, 1925, p.233.
b) [Le suj. désigne un membre du corps] Retomber souplement ou rigidement. Laisser pendre ses bras (...) le long du corps, ses mains hors du lit, sa tête en arrière; bras, mains, jambes qui pendent. Il avait pris le poignet de Thérèse, qui pendait le long de sa jupe, et le couvrait de baisers (Martin du G.,Thib., Cah. gr., 1922, p.663).
c) [Le suj. désigne une pers., une viande] Être suspendu. Puis elle supplia frère Isambart d'aller (...) chercher une croix (...) et de la tenir dressée devant elle, afin que la croix où Dieu pendit fût (...) offerte à sa vue (A. France,J. d'Arc, t.2, 1908, p.395).Du bois mort géométriquement équarri où pend un cadavre (S. Weil,Pesanteur, 1943, p.93).V. gibet ex. de Sardou et de Hugo, Fin Satan, 1885, p.884.
B. − Parfois péj.
1. [Le suj. désigne un (ou une partie de) vêtement] Descendre trop bas, tomber de manière peu esthétique. Synon. (fam.) pendiller, pendouiller; traîner.Jupe, fil, ourlet qui pend; manteau qui pend jusqu'à terre. Ses chaussettes lui pendaient toujours sur les chevilles (Flaub.,Bouvard, t.2, 1880, p.160).Elle traîne des savates poisseuses et des jupons qui pendent par derrière, miséreux (Colette,Music-hall, 1913, p.200):
6. Devant la porte de l'autre cassine, en face, était assis un enfant de trois ans, tout nu, sauf un lambeau de chemise qui lui pendait des épaules sur les cuisses... Erckm.-Chatr.,Ami Fritz, 1864, p.115.
2. [Le suj. désigne une partie du corps normalement ferme] Être flasque et tombant. Synon. s'affaisser, balloter, retomber.Seins, mamelles qui pendent. Sa face dont les chairs pendaient molles et grimaçantes (Zola,Th. Raquin, 1867, p.178).La chair dévalait de chaque côté du nez et pendait en bajoues (Arland,Ordre, 1929, p.356):
7. Les joues, que retient mal la saillie des pommettes, pendent vers le cou, font au niveau des mâchoires deux poches qui élargissent le bas de la figure... Bernanos,M. Ouine, 1943, p.1540.
3. [Le suj. désigne la langue ou un liquide] Sortir en descendant. Avoir la langue qui pend, la goutte qui pend au nez. Il a la tête trouée. Un long fil de bave et de sang pend de sa bouche (Giono,Gd troupeau, 1931, p.246).Ma mère, la langue lui pendait tellement qu'elle avait du mal à tirer sa quille (Céline,Mort à crédit, 1936, p.150).
Au fig., fam. Ça me/te/lui etc. pend au nez, au bout du nez*.
C. −
1. Vx ou littér. Qqc. pend sur qqc./qqn.Être suspendu au-dessus de; surplomber de façon instable ou menaçante. Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages Qui pendent sur tes eaux (Lamart.,Médit., 1820, p.140).
2. Au fig. Complices de la foudre qu'elles alimentent, la ruine et la mort y pendent sur toutes les têtes (Dusaulx,Voy. Barège, t.2, 1796, p.130).Deux grands problèmes pendent sur le monde: la guerre doit disparaître et la conquête doit continuer (Hugo,Nap. le Pt, 1852, p.145).
3.
a) Vx. Être en instance, en jugement. Trois procès, dont un déjà gagné par Rigou, pendaient au tribunal de La Ville-aux-Fayes, entre le général et l'ex-moine (Balzac,Paysans, 1844, p.152).
b) Au fig., littér., rare. Rester en suspens, inachevé. La chose est d'ailleurs commencée, elle pend interrompue, attendant qui la fasse achever (Verlaine,Corresp., t.3, 1887, p.189).L'Ode aux Muses, (...) commencée en 1900, pendit longtemps interrompue. Il [Claudel] ne savait «comment la finir» (Gide,Journal, 1905, p.190).
4. Littér., rare. Pendre à. Dépendre de. Vertueuse à ce point? Mais pour ton héritage Nous laisses-tu toujours pendre à son arbitrage? Clinias: Ce qu'elle ordonnera sera bien ordonné (Augier,Ciguë, 1844, p.50).
REM.
Penderet, subst. masc. et adj.,vx. (Arbre) penderet. (Arbre) servant de potence, de gibet. À l'écart (...), un vieux poirier se dresse, âgé peut-être de trois cents ans, et que j'ai lieu de prendre pour un «arbre penderet». Ils commencent à se faire très rares, ces arbres, choisis pour servir de gibet parmi les poiriers sauvages les plus robustes (Barrès,Colline insp., 1913, p.281).
Prononc. et Orth.: [pɑ ̃:dʀ ̥], (il) pend [pɑ ̃]. Homon. (il) pend, pan, paon. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.A. 1. Fin xes. intrans. «être fixé par le haut» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 327: cortine pend); 2. 1121-34 expr. pendre devant le nez «pendre au nez» (cf. nez); 3. 1172-90 «retomber; descendre trop bas» (Chr. de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 6917: larges oroilles et pandanz); 4. ca 1265 «être en instance» (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, II, 58, 3: tien ta sentence pendant). B. 1. a) fin xes. trans. «crucifier» (Passion, éd. citée, 283); b) ca 1050 «fixer par le haut» (Alexis, éd. Chr. Storey, 144); 2. ca 1100 «mettre à mort en suspendant par le cou» (Roland, éd. J. Bédier, 3953); 3. 1565 fig. (être) pendu aux oreilles de qqn «lui parler sans cesse, avec insistance» (Ronsard, Les nues, 233 ds OEuvres complètes, éd. P. Laumonier, t.13, p.277); 1686 être pendu à «être très attentif à» (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t.3, p.247: on est pendu à la force et à la justesse de ses discours); 1690 être pendu au cou de qqn (Fur.). C. 1. Début xiies. pronom. «se suicider par pendaison» (St Brandan, éd. E. G. R. Waters, 1274); 2. ca 1210 «se suspendre, s'accrocher» (Dolopathos, éd. Ch. Brunet et A. de Montaiglon, 290 ds T.-L., 627, 29); 3. 1553 fig. se pendre au cou de qqn (O. de Magny, Amours, 151: A ton coul [...] Je me pandray); 1800 fig. se pendre à la sonnette de qqn (Mmede Genlis, Les mères rivales, t.1, p.50 ds Pougens cité par Littré: la maréchale se pendit aux sonnettes). Du lat. pop. *pendĕre, lat. class. pendēre «être suspendu, être pendant, flasque; être suspendu (au fig.), attentif; dépendre de; être en suspens, indécis, incertain». Fréq. abs. littér.: 2775. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3423, b) 5691; xxes.: a) 4410, b) 3177.
DÉR. 1.
Pendeur, subst. masc.a) Rare. Homme qui condamne à la pendaison un grand nombre de personnes; bourreau. Il entonna: Si l'on pendoit tous les voleurs Qui volent sur la terre, Il resteroit moins de pendeurs Que de vin dans mon verre (Balzac,Annette, t.1, 1824, p.168).C'était ce sauvage maréchal de Candale, ce pendeur, ce brûleur, ce bourreau, qui avait commandé la charge de Cérisoles (Bourget,Pastels, 1889, p.148).Un tsar que les socialistes français n'appellent plus autrement que (...) pendeur et déportateur (Lénine,Que faire?[trad.], 1933, p.416).b) Mar. ,,Synonyme peu usité de pantoire`` (Gruss 1978). [La] vergue [de hunier fixe] (...) est soutenue par une jambe de force appelée pendeur, reposant à sa partie inférieure dans une crapaudine (Galopin,Lang. mar., 1925, p.62).c) Pêche mar. Ouvrier qui suspend les harengs à fumer. (Ds Baudr. Pêches 1827). [pɑ ̃doe:ʀ]. Att. ds Ac. 1878. 1resattest. a) fin xiiies. pendeur «bourreau, celui qui pend» (Hystoire Job, éd. J. Gildea, 1807), b) 1573 mar. penteur «sorte de cordage» (Dupuys), 1677 pendeur (F. Dassié, Archit. navale, p.86 ds Fr. mod. t.26, p.55); de pendre, suff. -eur2*; au sens b cf. pantoire.
2.
Pendoir, subst. masc.,bouch., charcut. Corde ou crochet servant à suspendre la viande. Synon. croc, esse. (Dict.xixeet xxes.);p.méton. ,,Lieu où l'on accroche (où l'on pend) les carcasses des porcs en vue de la vente`` (Chaud. 1970). [pɑ ̃dwa:ʀ]. 1resattest.a) 1272 pentoir «lieu où l'on pend les draps pour les faire sécher» (Livre rouge, t.I, fo10 vo, Arch. de la ville d'Eu ds Gdf., s.v. pendoir), b) 1294 pendoir «objet servant à porter des clefs» (Deshaisnes, Doc. hist. art Flandres, t.1, p.83: pendoir de clef), c) α) 1419 pendouer «ce qui sert à suspendre un animal qu'on veut dépouiller» ([Arch. nat.] JJ 172, p[ièce] 9 ds La Curne: un pendouer à pendre bestes), β) 1680 pendoir (Rich.: Pendoir [...] C'est un morceau de corde pour pendre le lard); de pendre, suff. -oir*; cf. le lat. médiév. penditorium «perche à laquelle on pend les draps pour les faire sécher» (1182 Charte de commune accordée par Philippe-Auguste à la ville de Beauvais ds Ordonnances des Rois de France, t.7, p.624, § 14).
BBG. Quem. DDL t.13. _Thomas (A.) Nouv. Essais, p.29.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·